Un trident, un loup, une éclipse, symboles de l’univers satanique de Watain. Même si certains puristes ont parfois pu accuser le groupe de simple folklore, Watain s’est toujours montré soucieux de nous plonger dans son monde ténébreux. Qu’il s’agisse de croyances profondes ou de simple spectacle, est-ce au fond bien important ? Se pose-t-on la question à la vue d’un film d’horreur de savoir si cela est réel ou non ? Nous avons simplement l’envie de frissonner, d’avoir peur. A l’écoute d’un album de Watain, nous voulons être embarqué dans les entrailles de l’enfer, sentir notre cortex auditif s’enflammer pour des sonorités glauques et agressives.
Cinq ans d’attente pour ce nouvel album. Cinq ans, c’est long ! surtout lorsqu’il s’agit de succéder au controversé The Wild Hunt. Car si l’engagement de Watain en ses croyances n’a jamais faibli, musicalement The Wild Hunt sorti en 2013 a marqué un tournant dans la carrière du groupe. Un album déroutant pour les fans de la première heure de par ses morceaux plus lents, ses riffs heavy et scandale : la présence d’un chant clair ! Cinq ans d’attente avec une question sous-jacente à la sortie de ce nouvel album : le groupe va-t-il poursuivre l’expérimentation entamée en 2013 à l’instar de groupes comme Emperor à son époque, voir s’éloigner encore plus de son black natal tel un Enslaved. Cinq ans durant lesquels certains fans ultimes de la première heure ont allumé leurs pentagrammes en bougies et effectué différents rites évoquant les forces du mal afin que l'ange déchu revienne sur un chemin comme il se doit pavé de mauvaises intentions.

Il ne faut pas plus de quelques secondes à l’écoute du premier morceau Nuclear Alchemy pour comprendre que Watain revient ici à ses fondamentaux. C’est rapide ! à peine quelques instants de répit pour un break bien senti que le groupe enchaîne sur Sacred Damnation, un deuxième titre certes un peu moins direct mais toujours dans la pure tradition black metal.

Il faut attendre le troisième titre Teufelsreich pour que le groupe lève un peu le pied sur ce morceau plus mid-tempo. Cependant, ne vous attendez pas ici à trouver la moindre sonorité rock ni même une seule ligne de chant clair. Teufelsreich tient son lot d’accélérations et de blasts ; quant aux passages les plus lents, l’ambiance reste lourde, pesante et sombre.
Toujours puissant et violent, chaque morceau comporte de purs moments de génie, même les plus convenus comme Furor Diabolicus. Sur A Throne Below, Watain nous balade entre des passages épileptiques sous fond de blast beats alternés à des instants lourds et lents toujours dans une atmosphère malsaine assurée par les tremolo pickings.

Sur cet album, Watain joue en terrain conquis et se place en maître des enfers. On reste terrassé à la fin de l’écoute. Voilà donc les fans de la première heure, inquiets de l’évolution qu’allait pouvoir prendre le groupe, qui peuvent être rassurés sur ses intentions  plus que jamais mauvaises ! La pochette d’un esthétisme proche de celle de Casus Luciferi marque également ce retour aux sources.

Tracklist de Trident Wolf Eclipse :

01. Nuclear Alchemy
02. Sacred Damnation
03. Teufelsreich
04. Furor Diabolicus
05. A Throne Below
06. Ultra (Pandemoniac)
07. Towards The Sanctuary
08. The Fire Of Power