C’est enfin chose faite : dix ans après Måsstaden, Vildhjarta nous propose une suite ! Cela a dû paraître long à certains car les premiers teasings sur ce second album datent de… 2016. Pendant ce long hiatus, sans grande surprise, il y a eu quelques remaniements de personnel. Jimmie Åkerström (guitariste) a quitté le groupe. A la batterie, David Lindkvist a laissé sa place à Buster Odeholm. Je ne suis pas certain d’avoir bien compris ce qui a pu se passer avec les différents chanteurs mais Vilhelm Bladin a pris le relais tout en assurant la basse depuis 2011. Même si la politique RH du groupe m’échappe franchement, je pense tout de même avoir compris que les deux guitaristes Daniel Bergström et Calle-Magnus Thomér sont aux affaires ce qui fait que la continuité artistique est assurée. On retrouve toujours ces influences djent massives, avecMeshuggahen premier chef, mais les fans le savent : Vildhjarta c’est bien plus que ça.
Les Suédois proposent toujours cette recette incroyable, totalement personnelle et assez ahurissante pour qui découvre la première fois ce contraste génialement retranscrit entre ligne mélodique / nappe de synthé planante, douce, mélancolique et rythmique écrasante, saccadée, typiquement djent. Le groupe n’alterne pas ces deux types de passage mais les fusionnent dans un résultat ma foi hyper abouti auquel s’ajoutent des vocaux typés post-hardcore. On a parfois ce sentiment d’une tempête sous un crâne, d’un énervement qui monte... mais ce sentiment est contenu dans une atmosphère éthérée. Kaos2, déjà mise à disposition depuis 2019, illustre à merveille mon descriptif. Ce morceau m’a laissé béat à sa première écoute, surtout dans sa seconde partie presque irréelle. Bien sûr, ces compliments et ce choc ressenti ne doivent pas occulter l’aspect parfois roboratif de Vildhjarta. On retrouve souvent le même schéma et si les puristes seront sans doute ravis, cela pourra aussi en exaspérer plus d’un à l’écoute intégrale de ce disque. Je nuancerai ce point en précisant que s’agissant là de leur second disque en une décennie, parler de lassitude serait abusif !
Le lecteur l’aura compris, la démarche de Vildhjarta est hyper radicale. Le premier disque fut qualifié de « djent ultime », la terminologie me plait bien tant ici, le résultat est brutal, jusqu’au-boutiste. Si la scène djent fait un peu moins parler d’elle, cette dernière n’en reste pas moins vivace et les Suédois de Vildhjarta y apportent une contribution réellement spectaculaire même si la froideur de l’ensemble peut rebuter. Un groupe étonnant qui, de par sa démarche, mérite qu’on s’y intéresse. De là à y revenir régulièrement, c’est autre chose et il convient d’adhérer à leur musique pas si simple et aussi belle que parfois éprouvante.
Tracklist de Måsstaden Under Vatten :
01. Lavender Haze 02. När De Du Alskär Kommer Tillbaka Frän De Döda 03. Kaos2 04. Toxin 05. Brännmärkt 06. Den Helige Anden (Under Vatten) 07. Passage Noir 08. Mässtadens Nationalsäng (Under Vatten) 09. Heartsmear 10. Vagabond 11. Mitt Trötta Hjarta 12. Detta Drömars Sköte En Sloja Till Ormärs Näste 13. Phantom Assassin 14. Sunset Sunrise 15. Sunset Sunrise Sunset Sunrise 16. Penny Royal Poison 17. Paaradisio