Artiste/Groupe:

Van Halen

CD:

A Different Kind of Truth

Date de sortie:

2012

Label:

Interscope Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Bane

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J'ai l'impression qu'on a un peu oublié à quel point Van Halen, c'est génial...

Pourtant, c'est tellement évident. Mettez un album et vous prendrez ce génie en pleine gueule ! Comme le grand Led Zep, Van Halen c'est quatre mecs incroyablement talentueux dans leur domaine, quatre maîtres. Eddie se place en tête de cortège, forcément. Le magicien de la guitare, qui a révolutionné la lead et qui riff comme personne ! Niveau chant, David Lee Roth semble avoir inventé le mot cool, en mélangeant la bonne humeur des 80's et l'aspect théâtral de Broadway. Autre chanteur tout aussi acrobatique, mais vocalement cette fois, le grand Sammy Hagar prendra sa place au milieu des années 80. Quel chanteur ! Michael Anthony, excellent bassiste au demeurant, n'est pas à négliger quand il s'agit de mettre des harmonies vocales partout. Et enfin vous avez tous écouté Hot for Teacher, donc vous savez qui est Alex Van Halen...

La disco aussi est solide. Le premier album n'est rien de moins qu'un des plus grands albums du rock, absolument parfait, révolutionnaire et dont on ne se lassera jamais (j'invite tout le monde a re-découvrir le titre Ice Cream Man, que je vénère). Ensuite ces messieurs tentent un tas de trucs et ne s'interdisent rien. Parfois ça marche foutrement bien (Women and Children First), parfois un peu moins (Fair Warning), tout ça pour finalement balancer à la face du monde un colossal 1984, sacro-sainte synthèse de tout ça.

David se tire, Hagar prend sa place. Bam. 5150, le meilleur album Hard Fm de tous les temps et des ventes astronomiques. Parce que oui, faut pas oublier ça, Van Halen a vendu des palettes de disques. S'en suit un OU182 un peu moins parfait -mais vraiment sympa- avant d'arriver à FUCK, qui abandonne le côté kitschouille pour nous offrir du vrai hard rock. La suite est moins sympa : Balance est un peu trop long, Hagar se tire et l'album qui suit est le plus mauvais de leur carrière...

Coup de théâtre dans les années 2000 : Diamond Dave revient et un album va sortir en 2012. Entre temps, Michael Anthony a été remplacé par Wolfgang à la basse, fiston d'Eddie. Techniquement, le groupe n'a jamais aussi bien porté son nom... Arrive donc Une Forme Différente de Vérité, sous une superbe pochette, lourde de sens : la locomotive tourne toujours à plein régime, bonne chance à qui veut l'arrêter !

Le parti-pris de cette galette est de récupérer de vieux morceaux pas utilisés dans les années 80, de les retravailler et de les terminer. Ce Different ne joue pas la carte de la modernité et les musiciens ne font pas semblant de jouer du rock 80's, non. L'album est profondément ancré dans cette époque et ne sonne ni daté, ni incroyablement forcé. Il est bien plus authentique que les dernières productions Kiss par exemple (que j'aime bien quand même)...

Si le single Tatoo n'est pas le plus marquant de la carrière du groupe et que Outta Space est un peu anecdotique, le reste est franchement solide. On ne s'ennuie jamais, l'album est varié et les morceaux ne tombent pas dans le piège du trop long. Pour la petite anecdote, les gars avaient 35 titres en stock et c'est Wolfgang qui a choisi les 13 présents sur l'album. Il a du nez ! De là à imaginer que d'autres morceaux vont faire leur apparition un jour, il n'y a qu'un pas...

La grande force de l'album, selon moi, c'est sa variété, un élément fort du premier album déjà. Van Halen nous propose une sélection de tout ce qu'il sait faire : du refrain ultra accrocheur sur You and Your Blues, des speederies, du mid-tempo sur Big River, du groove foutrement jouissif sur The Trouble With Never, du Rock'n'roll sur Stay Frosty... Mention spéciale pour l'énorme bordel organisé qu'est Honeybabysweetiedoll, où les quatre gus partent dans tous les sens !

En parlant de ça, tiens, comment ils s'en sortent ? Alex est toujours un monstre, pas de doute là-dessus. Son jeu n'a pas bougé, toujours aussi efficace. J'aurais un peu de mal à encenser Wolf, qui ne fait pas grand chose de passionnant. Mais comme il a produit l'album, on peut dire qu'il a bossé quand même... Eddie est fidèle à lui-même : des riffs au poil, des solos qui tuent (écoutez un peu She's the Woman !) et ce son si particulier. C'est, forcément, David qui pourrait nous inquiéter, après tout il est vieux et il ne prend plus de coke... S'il ne crie plus autant qu'avant et qu'il évite le suraigu, son timbre n'a pas trop bougé -on est en 2012, ça a beaucoup changé depuis- et il est toujours à l'aise sur tous les styles.

 

Compos vraiment solides, groupe en forme. Qu'est-ce qui ne va pas alors ? Le son ! La prod est assez molle, ça manque cruellement de dynamique et ça, selon moi, c'est un gros défaut... Mais bon ça va, ça passe. Évidemment, comme on le sait, Eddie est mort la semaine dernière. Donc ce sera le dernier album du groupe. Pour des adieux, je trouve qu'ils s'en sont pas trop mal sortis...

 

 Tracklist de A Different Kind of Truth :

01. Tatoo
02. She's The Woman
03. You And Your Blues
04. China Town
05. Blood And Fire
06. Bullethead
07. As Is
08. Honeybabysweetiedoll
09. The Trouble With Never
10. Outta Space
11. Stay Frosty
12. Big River
13. Beats' Workin

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