Parmi les précurseurs de la scène metalcore, je demande Underoath. Particularité du groupe : il aété formé en 1997 (le 30 novembre si le détail intéresse) par Dallas Taylor (hurleur) et Luke Morton (guitare) tous deux ayant disparu du groupe depuis (en 1999 pour Mike Morton et en 2003 pour Dallas Taylor). Pour tordre le sujet d’entrée, le seul membre « originel » (comprendre, arriver dans le groupe lors de sa première mouture) c’est Aaron Gillespie batteur de son état. Christopher Dudley (synthés / claviers) a intégré le groupe en 2000, Timothy McTague (guitare) en 2001 et Grant Brandell (basse) en 2002. Spencer Chamberlain qui assure tout le chant a pris le relais de Dallas Taylor depuis 2003. Voilà les présentations sont faites. Ah si j’allais oublier, The Place After This One est le dixième album du groupe qui s’était mis en hiatus entre 2013 et 2015 ce qui explique le « trou » de huit années dans leur CV au niveau discographique entre 2010 et 2018.
C’est qu’Underoath a vécu la première vague metalcore, celle des années 2000. Le succès en début de décennie puis le déclin relatif la faute à un trop plein de groupes se ressemblant tous plus les uns les autres et une formule usée jusqu’à la corde. Underoath incarne aussi une certaine Amérique, celle qui est tourmentée, bouffée par des excès de drogue / médicament en tout genre générant ainsi dépendance et mal-être. Spencer Chamberlain a d’ailleurs écrit une chanson sur ce thème avec Survivor’s Guilt lui qui a perdu des proches récemment (alcool). Musicalement, on ne va pas se raconter d’histoire, Underoath a ses belles heures derrière lui (comme une grande partie de cette vague 2000 diront les médisants) mais fournit encore un metalcore de qualité qui ravira les amoureux du genre un peu à l’instar du dernier Killswith Engage. C’est au final un peu la même analyse d’ensemble de ce The Place After This One. L’ensemble est bon mais pas incroyable. Le plus notable est la dimension très électro à grands recours de programmation le groupe citant The Prodigy ou autre Chemical Brothers comme influences (particulièrement notable sur le single All The Love Is Gone). Finalement, Underoath se distingue dans son metalcore par cette dimension électro très marquée. Car question refrains, on en revient aux fondamentaux avec des refrains chantés en voix claire très catchy.
Retour aux affaires d’Underoath donc, pas grand-chose à signaler pour être honnête. Le groupe est en zone de confort et reste dans un metalcore finalement très traditionnel. Ca tient la route, c’est solide, bien fichu et produit. Ça ne fait pas de mal à une mouche mais devrait ravir les fans du combo et du style. Les autres peuvent passer leur chemin.