Artiste/Groupe:

Ultra Vomit

CD:

Le Pouvoir de la Puissance

Date de sortie:

Septembre 2024

Label:

Verycords

Style:

Blague Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

17/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Le petit orchestre de Metal Ultra Vomit est devenu bien grand, leur précédent effort en date Panzer Surprise, ne fut pas l’album de la maturité, pour cela il faudra repasser, mais l’album de la consécration. Les conséquences ont été incroyables, plus de 150 concerts, une pandémie, deux mainstage au Hellfest, un Olympia, et une reconnaissance par le petit monde du Metal tout bonnement incroyable. J’en veux pour preuve la prochaine tournée avec déjà pas mal de dates sold-out. Et pour avoir eu le plaisir d’échanger quelques mots comme ça, au Hellfest 2023, jus de houblon à la main, peinard avec Manard, le groupe reste globalement assez incrédule face à ce succès.

Et comme on ne change pas une formule qui gagne, ce nouvel opus est dans la continuité de son illustre prédécesseur. Ainsi on retrouve les mêmes musiciens, Nicolas Patra alias Fetus, chanteur et guitariste, Emmanuel Colombier alias Manard derrière les fûts et parfois le micro, Fabien Le Floch alias Flockos seconde guitare et aux solos, et l’éternel petit nouveau, Matthieu Bausson à la basse. On retrouve également Fred Duquesne derrière la console pour une production juste énorme ! Et même M. Patrick Baud d’Axolot en introduction de Patatas Bravas (feat. Crisix). 

Ah oui, avant de dérouler la suite de cette chronique, je tenais à vous préciser que forcément je vais spoiler des blagues, et les groupes qui ont inspiré Ultra Vomit sur cette galette, donc mon bon Kévin, si tu souhaites conserver la fraîcheur d’une première découverte-écoute, arrête-toi là ! Pour cette fois, je ne t’en voudrai pas. 

Dans l’état d’esprit des compositions, la recette Ultra Vomit est connue, être presque comme l’original, mais cette fois-ci, le groupe prend tout de même le soin de quelques compositions plus personnelles, comme la très dynamique Le Coq (même s’il peut être référencé Kiki La Cocotte…) ou encore l’écrasante Mortal Konkass, qui malgré son nom n’est pas une resucée de la musique emblématique du jeu.

En revanche, les références évidentes existent encore, que ce soit le Sepulturesque Tikawahukwa, le Nirvanesque et hilarant Auto-Thunes qui donnent des « combines » pour faire un tube, ou bien encore le Rammsteinesque GPT (À l’Instant), ces titres sont comme savent si bien les faire UV, presque mais pas tout à fait comme l’original. Et que dire du génialissime Mouss 2 Mass (feat. Mouss de Mass), dont je ne vous ferai pas l’affront de rappeler la référence, qui m’a fait pleurer de rire en entendant que le gimmick « Les furieuses, et les furieux » est devenu « Les mousseuses, et les mousseux » !

Mais contrairement à Panzer Surprise qui était accès exclusivement Metal, Le Pouvoir de la Puissance s’ouvre vers d’autres univers, que ce soit celui de Renaud avec Ricard Peinard, de Stupeflip sur Ültrüs Crew, d’Orelsan sur le terrible Doigts de Metal, ces titres offrent des réinterprétations totalement délicieuses. Enfin, Fetus et Manard se sont autorisés à rendre hommage à une de leurs idoles, M. Michael Jackson sur Kings of Poop. Et pour la petite histoire, c’est une envie qu’ils ont depuis bien longtemps, puisque le groupe avait préparé une reprise de Smooth Criminal, qui n’a finalement jamais vu le jour puisqu’ils se sont fait couper l’herbe sous le pied par Alien Ant Farm

Vous l’aurez compris, chaque titre a son univers, et logiquement les morceaux sont à la fois uniques et fortement référencés. Mais celui qui permet autant d’éclectisme, c’est Fetus et ses multiples imitations. C’est d’ailleurs ainsi qu’il se présente dans une des chansons, et non pas comme chanteur. Il est à l’aise dans tous les styles et les genres, en Johnny, en Jean Pierre Bacri, en Michael Jackson, à la première écoute j’ai même cru que Orelsan venait mettre son grain de sel sur l’album. Franchement, il est bluffant de facilité et reste un producteur de conneries hors pair !

Si je devais trouver un petit bémol à l’album je trouve que le triptyque de fin GPT (À l’Instant), Mollo Sur Le Caca et A.N.U.S fait un peu : "Ok les gars vous êtes bien sur un album d’UV, on doit parler scato et respecter le cahiers des charges." En particulier le dispensable dernier titre qui à mon sens, doit être un titre pour Andréas et Nicolas initialement… Alors que le reste de l’album arrive à être plus « équilibré », ce titre est juste lourd, c’est dommage pour même pas deux minutes… 

Il y aurait encore beaucoup à dire sur cet album, car comme tous les albums d’UV il fourmille d’idées, mais je n’ai pas envie de spoiler l’entièreté des surprises et des bêtises que les petits gars nous ont concoctées. Dans un contexte plus que morose, cela fait du bien de voir que l’on peut faire rimer musique de qualité avec débilité. Cet album est un bol d’air qui s’apprécie sans GPT, mais pourquoi pas avec son matou sur les genoux. Merci messieurs, je sais quoi écouter pour me refiler la patate !
 

Tracklist de Le Pouvoir de la Puissance :

01. Kings of Poop
02. Dead Robot Zombie Cop From Outer Space 2
03. Le Coq
04. Doigts de Metal
05. Toxoplasma Gondii (Felinus Sanctus)
06. Ricard Peinard
07. Mortal Konkass
08. The Gruge
09. Tikawahukwa
10. Patatas Bravas (feat. Crisix)
11. Mouss 2 Mass (feat. Mouss de Mass)
12. Auto-Thunes
13. Ültrüs Crew
14. GPT (À l’Instant)
15. Mollo Sur Le Caca
16. La Puissance du Pouvoir
17. A.N.U.S

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !