C H R O N I Q U E
Steelhammer est le nouvel album d’U.D.O., le quatorzième. Ce qui commence à faire une sacrée belle carrière, surtout qu’on peut tout de même ajouter les albums qu’il a enregistrés avec Accept. Tout ça pour dire que U.D.O., on connaît… du moins, ceux qui s’intéressent au Heavy. Un album d'U.D.O. ne s'adresse pas aux fans de Néo, de Gothique, de Dark, de Symphonique, de Thrash, de Death ou de Hardcore. Non. Un album d'U.D.O., c'est du Heavy Metal pur et dur, du vrai. Udo Dirkschneider se pose comme l’un des derniers défenseurs d’un Heavy Metal traditionnel.
Alors à quoi s’attendre ? Non, question idiote, on a tous déjà la réponse. Dirkschneider aussi, du reste : "Ce qui est bien c’est qu’après quatorze albums avec U.D.O. et dix avec Accept, je ne me dis pas : oh, il faut que je sois vraiment heavy sur ce disque. On n’écrit pas du blues ou du boogie, on fait du Metal mais on est ouvert à tout. Si une chanson doit comporter du triangle ou de la flûte, il y en aura." Bref, ça lui vient tout naturellement, il n’a pas besoin de se forcer. Très bien. C’est par contre un peu le problème du monsieur : l’auto-pilotage. Ca partait pourtant bien avec le titre éponyme et Metal Machine, un morceau très Acceptien. Bon, rien de nouveau sous le treillis bien sûr mais du morceau assez efficace qui atteint son but. Après, hélas, on tombe vite dans du déjà entendu. Et ce n’est pas parce que le monsieur chante un titre entier en espagnol (Basta Ya) que ça change grand chose à l’affaire. Sur Steelhammer, Udo fait du Udo. Stefan Kaufmann, le complice de toujours, ainsi que Igor Gianola (dans U.D.O. depuis 1999 quand même) ne sont plus aux guitares. Est-ce que cela change quelque chose ? Fondamentalement, non. Le plus ancien membre du groupe (avec Udo lui-même, bien sûr) est le bassiste Fitty Wienhold avec qui Udo a écrit entièrement ce nouvel album. Est-ce que cela change quelque chose ? Non plus. Pour reprendre les paroles d’Udo lui-même : "On trouve sur ce nouvel album du titre rapide (Basta Ya, Death Ride, Stay True), une vraie ballade (Heavy Rain) et quelques titres up-tempo (Time Keeper, King Of Mean, Metal Machine, Steelhammer)". Ca, c’est pour la description objective. C’est vrai, on trouve tout ça. Comme sur chaque album d’U.D.O. Ceci dit (et là, c’est purement subjectif), la ballade est à la limite du supportable (mais heureusement très courte). En cherchant bien, on peut trouver ça et là quelques innovations. Les synthés un peu électro de Devil’s Bite par exemple. En fin de compte, la question que l’on peut se poser est : est-ce que les fans d’U.D.O. ont envie d’entendre autre chose de toute manière ? Car, quand Herr Udo veut innover, ça donne Book Of Faith, le dernier titre, un morceau dont on ne sait pas trop bien où il va, bizarrement fichu, avec pas mal d’orchestrations sur la fin.
Steelhammer n’est pas un mauvais album. Deux ou trois morceaux méritent de figurer dans les setlists du groupe. Comme d’habitude pourrait-on ajouter... Mais même si, depuis un moment déjà, ses albums ne sont pas franchement indispensables, Udo Dirkschneider reste une légende du Metal. Allez le voir en concert, pour vous manger une bonne dose de Heavy Metal et l’entendre chanter quelques hymnes d’Accept. C’est toujours un vrai plaisir.
Tracklist de Steelhammer :
01. Steelhammer 02. A Cry Of A Nation 03. Metal Machine 04. Basta Ya 05. Heavy Rain 06. Devil’s Bite 07. Death Ride 08. King Of Mean 09. Timekeeper 10. Never Cross My Way 11. Take My Medicine 12. Stay True 13. When Love Becomes A Lie 14. Book Of Faith
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