C H R O N I Q U E

Et le voilà, le nouvel album d'un des grands noms de gothic metal "à chanteuse". Rubicon est le sixième album de Tristania qui est revenu pour l'occasion chez Napalm Recors et qui depuis la sortie d'Illumination a connu beaucoup de départs : la charismatique Vibeke Stene tout d'abord, puis plus tard un guitariste, le bassiste et le batteur et arrive un nouveau chanteur en 2010 Kjetil Nordhus. Vous l'aurez compris, des débuts de Tristania, il ne reste plus qu'Anders Høyvik Hidle et Einar Moen. De grands changements qui vont se sentir dans ce nouvel opus des Norvégiens ! Cela signifie-t-il que le combo a perdu de son intérêt ?

Non, bien sûr que non. Si la pochette avec Mariangela Demurtas est d'un goût plutôt discutable et sans véritable intérêt, la musique de Rubicon est bien plus enthousiasmante ! On entre immédiatement dans le sujet avec Year Of Rat qui commence à faire le tour de la toile en version live. Un morceau catchy, le côté metal teinté de petites touches "symphoniques" est toujours là, mais le groupe a ajouté un côté plus chaleureux, plus heavy à sa musique. La raison ? Sûrement permettre à Mariangela de se sentir chez elle et d'assurer avec brio ses lignes de chant. Et ça fonctionne ! Bien évidemment, le côté froid de Tristania qui plaisait tant, aussi bien dans la musique, que dans la voix lyrique de Vibeke s'est estompé, la voix de l'Italienne étant plus pop et donc plus chaleureuse. Cependant, ce côté gothic est tout de même conservé, notamment grâce aux grunts et à un côté quasi doom sur In Passing (morceau lent et lourd musicalement). De plus, la jeune femme, ayant une palette assez large au niveau de son chant, nous offre des moments presque malsains comme sur Sirens, de douceur et d'émotion sur Amnesia, ou un chant accrocheur sur Patriot Games. Et cela participe à la richesse de ce nouvel album !

Mais comme chacun le sait, il n'y a pas qu'une voix féminine dans Tristania, il y a aussi une voix masculine claire et des grunts. Ces derniers sont moins présents qu'auparavant, privilégiant les deux autres chants, mais quand ils sont utilisés c'est à bon escient ! Et ce trio nous offre une qualité vocale irréprochable et juste !

Mais là où le bât blesse, c'est que même si les chants sont riches, musicalement, Tristania nous offre une musique assez basique. Bien sûr, ils ont collaboré avec le violoniste Pete Johansen qui exécute de belles lignes de violon comme sur In Passing, bien sûr, les morceaux sont variés tout en étant logiques entre eux. Mais on reste dans quelque chose d'assez conventionnel dans le mélange des différents éléments utilisés dans Rubicon, comme si le groupe se restreignait un peu, ne voulant peut-être pas donner plus de raisons qu'il n'y en a déjà à leurs fans pour être déstabilisés ! Un manque d'originalité frappant donc.

Pourtant, après l'écoute de Rubicon, on ne peut être que séduit par cette galette. Il est certain que les amoureux de Vibeke Stene seront un peu malheureux, mais avec une ouverture d'esprit que tous les fans de Nightwish n'ont pas eu (le cas étant assez similaire, bien que la musique ne le soit pas), ils se pourraient qu'ils tombent sous le charme de cet opus de Tristania. Et le groupe prouve aujourd'hui qu'il n'est pas mort et a encore de beaux jours devant lui, surtout si le manque d'originalité de ce sixième album est gommé dans les prochaines années !

Tracklist de Rubicon :

01. Year of the Rat
02. Protection
03. Patriot Games
04. The Passing
05. Exile
06. Sirens
07. The Emerald Piper (Bonus Track)
08. Vulture
09. Amnesia
10. Magical Fix
11. Illumination