Une étrange histoire pour un album qui ne l’est pas moins
Etant donné le retard avec lequel je me mets sur cette chronique, peut-être avez-vous déjà vu passer Kadingir de Titaan, et peut-être pas. Quoiqu’il en soit, il est toujours bon de revenir sur une sortie de ce type.
Kadingir est le premier et unique opus de Titaan, qui est lui-même le projet solo d’un dénommé Lalartu, inconnu à cette adresse… Tout cela est bien mystérieux et en même temps quoi de plus normal pour un groupe de Black Metal qui traite d’occultisme, de magie et de cosmogonie.
On a maintenant une bonne petite flopée de groupes sur ces thématiques, mais Titaan ne ressemble à aucun autre ; ou plutôt, il ressemble un peu à tous ces groupes à la fois : Mortuary Drape, Nightbringer ou plus récemment Shrine Of Insanabilis. Car la particularité de Kadingir, c’est que Lalartu a décidé de mixer des parties d’Ambient pures et dures à du Black Occulte, le tout soutenu par des growls style Death Metal caverneux.
Le mélange est assez improbable au début et pas très digeste à la première écoute. C’est sans doute pourquoi je ne me mets à le chroniquer que maintenant. Kadingir fait partie de ces albums à double tranchant : soit vous adhérez dès la première écoute, soit vous ne comprenez pas trop l’enjeu de l’album et vous le laissez mâturer une bonne petite année. Ce que j’ai fait.
Pourtant, Kadingir avait toutes les armes pour me séduire, mais bizarrement je n’ai pas du tout digéré le premier jet. Il aura fallu que je reprenne mon petit carnet à chroniques pour que je retombe inopinément dessus et me décide à le réécouter pour de bon.
Inclassable
Seize pistes composent Kadingir pour un rituel qui promet de nombreuses et répétées écoutes. Pour exemple, l’atmosphère itérative d’Itima précède la violente et endiablée Sebet Babi (sans doute la plus belle piste de l’opus). Il serait vain de poursuivre dans une analyse « piste par piste », Kadingir est une vraie expérience qui se laisse aimer sur la durée. Je ne peux que vous inciter à prendre cette œuvre au sérieux.
Si jamais Lalartu se projette dans l’aventure live, ça risque d’être assez grandiloquent et occulte, à la manière des Français de Malepeste qui se produisent avec brio sur scène.
Titaan aura mis du temps à me séduire, mais il a en réalité fait bien plus que cela, car Kadingir est bouleversant, puissant et sensationnel. Une œuvre à part dans les productions Black Metal actuelles.
Tracklist de Kadingir :
01. Apsu 02. Nis Ilim Zakaruhj 03. Anur 04. Titaan 05. Itima 06. Sabitu 07. Sebet Babi 08. Magururnuabzu 09. Kingu 10. Kadingir 11. Utukagaba 12. Azag 13. Peta Babkama Laruba Anaku 14. Erset La Tari 15. Kuan 16. Nibiru
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