Thrall

Artiste/Groupe

Thrall

CD

Vermin To The Earth

Date de sortie

Octobre 2011

Style

Black Metal

Chroniqueur

Scum

Note Scum

17/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Thrall ou la preuve vivante de ce que j’évoquais il y a quelques temps : le black metal, c’est crédible de la part de tous les groupes du monde sauf les américains. Rassurez-vous, pas de nouveau passage à tabac de disques, Thrall nous vient d’Australie, a une production qui a au moins le mérite de permettre à l’auditeur d’entendre ce qui se passe à la porte de ses oreilles, et a le bon goût de proposer quelque chose qui peut truster le top 10 des sorties black de l’année en cours –sans trop de mal cette année ceci dit vu la concurrence. 

Intéressons-nous de plus près à cette nouvelle offrande. Tout part du morceau titre, Vermin To The Earth, genre de black malsain et langoureux comme savent le faire Darkthrone et Satyricon quand ils sont en forme, saupoudré de la touche rock qui tue et d’encore quelque chose en supplément, quelque chose d’explosif qui rend Thrall imprévisible et réjouissant. Vous l’avez vu venir le terrassant enchainement rock/blast au milieu de ce titre ? Moi non. Un morceau d’ouverture de plus de cinq minutes, il faut quand même y mettre des choses pour le rendre imparable, et Thrall l’a bien compris. Tout y est, les bases d’un black metal nouveau sont posées. La balade se poursuit sur le poisseux Oblivion, dont la seconde partie rampe à n’en plus finir, jusqu’à installer le malaise tant redouté. Disease’s Maiming Caress introduit de la noirceur, une noirceur pure, martelée par un chant qui peut pour une fois vraiment se prétendre extrême. Et arrivé là, on a compris. Que le monde ne sera plus tout à fait comme avant. Que la plâtrée de groupes de black metal indigeste actuelle a tout intérêt à se bouger et à faire appel à sa créativité sous peine de passer pour une bande de loosers arrivistes dénués de talents.

Parce que mine de rien, qui peut prétendre avoir pondu en 2011 un hymne à la fin du monde comme Mass extinction, secoué par des moments de pure apocalypse et même un riff sludge noir et peu rassurant. Ecstasy not the flesh fait pâle figure derrière ça, payant son attitude basique et peu risquée malgré une exécution toujours parfaite. Mais il sert surtout de lien avec le final Vita vacuus volontas. Ah ce triple V. Ah ce final… Un pilonnage en règle quasiment continu, sur lequel le brailleur en chef lâche les derniers chevaux disponibles histoire de s’assurer que les survivants seront peu nombreux.

Car oui, au petit jeu de la guerre mondiale, Thrall vient juste de gagner une bataille. Pas forcément la plus médiatique, ni la plus importante, mais une victoire qui comptera bientôt beaucoup sur la scène moderne. Parce que doté ainsi d’un Vermin to the earth, a l’artwork plutôt sympa, aussi rageur que risqué et frais, Thrall pourrait bien créer la surprise dans quelques années en allant chercher ceux que personne ne peut détrôner, ses cousins nordiques. En attendant nous tenons là l’une des révélations de l’année dans le petit monde du metal extrême, et pas seulement celui du black. Vive l’Australie. Moi je retourne écouter cette bombe.

 

Tracklist de Vermin To The Earth :


1. Vermin To The Earth
2. Oblivion
3. Disease's Maiming Caress
4. Plague Of Man
5. Mass Extinction
6. Ecstasy Not Of The Flesh
7. Vita Vacuus Volontas

 

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