Attention les amis, c'est du lourd que je vous présente dans cette chronique ! L'étiquette plus qu'aguicheuse sous laquelle on m'a présenté ce groupe (djent jazzy) a provoqué en moi un intérêt immédiat et une écoute très succincte des premières secondes de l'album m'aura suffit : oui, je vais l'écouter attentivement et vous en parler. 

Venant du Brésil, le groupe propose un metal aux sonorités modernes et jazzy, très progressif, souvent extrême et barré. Resilience est leur premier album, mais il est déjà très abouti puisqu'il contient huit morceaux pour cinquante minutes de sucrerie auditive. Mixé et masterisé par Daniel Bergstran (Meshuggah, In Flames…), l'album bénéficie d'un son impeccable, d'une clarté et précision implacable, sans jamais tomber dans certains travers qu'on peut reprocher au djent. Et après l'écoute du Lindemann, je vous avoue que ça fait plaisir d'entendre un album qui propose à la fois de la dynamique sonore et de vraies compositions ambitieuses. 

Ecoutes ça mon coco :

Parce qu'ambitieuses, ces compos le sont largement. Avec un minimum de quatre minutes, elles prennent les temps de développer de multiples ambiances et sonorités qui rappelleront tantôt Meshuggah (certains riffs sont TRÈS inspirés de ce que font les Suédois), tantôt les Deftones grâce à l'incroyable versatilité du chanteur. Vous retrouverez aussi des passages à la limite du free-jazz, très imprévisibles et désaturés. Tout ceci paraît assez improbable sur le papier, vous vous imaginez peut-être une sorte de bouillie melting-potesque imbitable et peu fameuse. Eh bien vous faites fausse route ! La folie de cet album n'a d'égale que la maestria avec laquelle il a été orchestré et les passages dissonants, voire discordants, sont rattrapés et justifiés instantanément après par l'harmonie appropriée. Ou pas. Quoi qu'il arrive, suffisamment d'idées géniales et/ou originales ont étés infusées dans cet album pour faire chauffer vos neurones un bout de temps. Et même s'il faut un nombre incalculable d'écoutes pour maîtriser l'album, ThirdEar vous donne dès la première écoute les clés pour accrocher à sa musique, que ce soit par l'adjonction de mélodies bien senties, de riffs "groovy as fuck" ou bien tout simplement par une virtuosité musicale toute en feeling.

Eh bien, vous n'avez pas compris ? Amateurs de folie progressive et moderne, allez écouter cet album tout de suite ! 

Tracklist de Resilience :

01. Russet Ruins
02. Gratitude
03. Perspectiva
04. Bench Coin
05. Limerence
06. Pilula
07. The Great Reset
08. Healing Process

P.S. : Healing Process part gravement en sucette, vous êtes prévenus.