The Vision Bleak

Artiste/Groupe

The Vision Bleak

CD

Set Sail To Mystery

Date de sortie

Avril 2010

Style

Horror Metal

Chroniqueur

Florentc

Note Florentc

18/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E

The Vision Bleak est enfin de retour, après trois ans d'attente ! Si j'apprécie autant ce combo (formé par Schwadorf et Konstanz, ex Empyrium) c'est parce qu'il possède une identité reconnaissable entre mille, un son, une ambiance et une imagerie qui me fascine.
Pour ceux qui ne connaitraient pas ce duo, ils officient dans un metal sombre, souvent appelé horror metal, en s'inspirant de la littérature d'Edgad Allan Poe, HP Lovecraft et Oscar Wilde par exemple, de l'Angleterre du XIXe siècle, les films d'épouvante aussi. Leur visuel est magnifique, tout en noir et blanc, sepia, costumes, on est vraiment plongé dans un autre temps, lorsque l'absinthe coulait à flot.


Après avoir visités les Carpathes, contés les loups garous et la mythologie Egyptienne à leur sauce dans les précédents opus, ils s'attaquent aujourd'hui à un thème maritime mystérieux. Sur la première page de l'album est noté:  "Set Sail to Mystery est un voyage en huit parties à travers les royaumes du surnaturel et des côtés sombres qui résident dans les âmes de chacun d’entre nous". (Merci à Ostianne pour la traduction!)
Le décor est planté, place à la musique. Et ça part très fort avec A Curse Of The Grandest Kind, une intro absolument magistrale qui n'est autre qu'un poème de Lord Byron récité en musique. La trame musicale est à la fois simple et géniale ; l'orchestre commence à frémir, puis tous les instruments se mettent en place petit à petit afin de créer une atmosphère unique. Très orchestrale, sombre, on est de suite plongé dans un univers noir et gothique, digne d'un grand film !


Descend Into Maelstrom débarque et c'est le début de la tempête! Gros riffs bien acérés, une voix caverneuse, les cuivres qui grondent, la rythmique saccadée, bref The Vision Bleak revient en grande forme ! Tout le long du voyage le groupe a su se surpasser. On frissonne à chaque chanson, chaque mélodie reste gravée, chaque riff impose une stature immence, jamais un groupe n'avait su imposer une telle ambiance ! Passant du heavy au thrash au niveau des guitares et du gothique au black/death niveau vocal, le groupe brasse large, avec l'appui d'un ténor et d'une soprano sans parler de l'apport orchestral (jamais ils n'ont autant exploité l'orchestre). Le rendu est exceptionnel, lugubre à souhait, très grandiloquent sans être pompeux et racoleur. Ils s'exercent même au doom sur Mother Nothingness que l'on croirait sorti des tripes d'un Cathedral ou Candlemass des grands jours ! L'album se termine par le titre He Who Paints The Black Of Night, basé sur Le portrait de Dorian Gray. Final en apothéose pour ce qui est une des toutes meilleures chansons de groupe ! Tous les types de voix s'entremêlent, un vrai régal auditif !
Un mot sur l'édition collector : en plus d'avoir un superbe ouvrage entre les mains, il y a un cd bonus de vingt trois minutes dans lequel on retrouve le titre I Dined With The Swans avec le chanteur de Shining au micro, ainsi que des reprises des chansons en version piano et classique, pour un effet très intimiste. La cerise sur le gâteau, en somme...


L'album se déguste d'une traite mais il faudra plusieurs écoutes pour vraiment comprendre toute la musique. Jamais The Vision Bleak n'aura été aussi varié dans son approche musicale et n'est jamais allé si loin artistiquement parlant (je parle aussi de la qualité des visuels de l'album, à tomber !). Les qualificatifs sont légions pour décrire cette oeuvre: théatrale, lugubre, grandiloquente, gothique, horrifique, mystique, grandiose, orchestrale et j'en passe. Après un The Wolves Go Hunt Their Prey en demi teinte, The Vision Bleak corrige le tir avec un Set Sail To Mystery tout simplement irréprochable.