Le 11 Septembre 2001, notre Monde a changé et le nouveau millénaire a de fait commencé. New York bien que profondément meurtrie, a vu dans le même temps arriver un groupe de jeunes prodiges (issus de familles richissimes) sortir un album qui allait générer une déflagration dans le petit monde du rock. Je parle ici de The Strokes météorite des années 2000 qui allait derrière eux voir déferler un revival rock et une mode des groupes en The (Killers / Libertines / Hives, j’en oublie forcément). Autres temps, autres goûts musicaux. Derniers feux du rock mainstream ? Le débat est ouvert y compris dans notre humble rédaction.
Parmi ces groupes en The, l’un m’avait beaucoup botté alors avant de franchement décevoir mais ainsi vont parfois les choses. The Vines nous viennent d’Australie, pays-continent plutôt réputé en matière de rock et étaient drivés par Craig Nicholls (guitares et chant) et Patrick Matthews (basse). La déflagration Nirvana n’étant pas encore redescendue, ce rock alternatif à tendance punk avait alors la côte. Le groupe australien s’inscrivait dans un registre qu’on pourrait qualifier de Nirvana tardif. Bien sûr The Vines ce n’est pas bien méchant et on trouvait dès ce premier disque de nombreuses ballades (Autumn Change, Homesick) mais ces dernières passent plutôt bien. Ce rock alternatif plutôt léger nous renvoie d’ailleurs à l’aspect plus sombre de notre époque mais c’est un autre sujet. Autre Temps je vous dis. Sur ce Highly Evolved, on trouve aussi de très bonnes pépites bien rock, hyper punchy et d’une redoutable efficacité, encore aujourd’hui. Outtathaway avait alors très bien marché et nous avons là un excellent titre rock à l’intro percutante. La vidéo de ce jeune se mettant des coups de chaussures sur les rythmes de la batterie nous avait alors beaucoup amusés avec des potes. Get Free emportait encore plus avec un riff très bon, un excellent dynamisme et un chant primitif débouchant sur un refrain très fédérateur. Alors oui, a posteriori, cela paraît bien « light » mais personnellement, je trouve que ça le fait encore bien deux décennies plus tard.
Oui ce n’est pas bien malin (les paroles sont basiques), musicalement c’est là aussi assez « simple » mais les compos sont de qualité, encore une fois hyper efficaces et finalement, c’est bien le plus important. Le final du disque est en outre d’excellente facture avec un Mary Jane en mode semi-ballade planante forcément ! (on voit là encore la finesse de nos aussies dans le titre de la chanson). L’excellente 1969 avec sa grosse intro offre un peu plus de coffre au groupe qui signait là un très bon disque, bien rempli de bonnes chansons. Surfant sur cette vague des groupes en The, d’autres disques allaient suivre : Winning Days (2004) et Vision Valley (2006). De bons morceaux mais toujours plus de ballades le groupe perdant cette énergie adolescente qui leur allait bien. Problème, le groupe allait voler en éclat, offrant des concerts lamentables avec un mix entre interprétations médiocres et attitudes scéniques déplorables. Un spectacle suintant l’amateurisme (autres temps que je vous ai dit !) dont on apprit ensuite que Craig Nicholls souffrait d’un certain type d’autisme le rendant ingérable en tournée. De toute façon, la mode passera, les Strokes profiteront de la Vie après quatre albums incroyables (non sans cachetonner en mode fan-service chaque été dans le cadre des Lollapalooza). Les Vines eux ont depuis continué à sortir régulièrement des disques mais dans un anonymat relatif (avec une qualité toute aussi relative). Groupe symbole d’une époque où le rock était temporairement redevenu à la mode, The Vines c’était vraiment sympathique mais pas outillé pour devenir un vrai groupe professionnel fonctionnel et pérenne. Dommage, le potentiel y était.