Artiste/Groupe:

The Progressive Souls Collective

CD:

Sonic Birth

Date de sortie:

Septembre 2020

Label:

Metalville

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

13.5/20

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Plus qu’un groupe, The Progressive Souls Collective est un projet, une aventure née de l’esprit et du bon vouloir de Florian Zepf, guitariste allemand amateur de heavy prog musique (c’est lui qui le dit). Et comme pour toute aventure, Florian a appliqué l’adage de celui qui veut aller loin, il s’est entouré de d’un groupe de solides gaillards qui ont amené leur talent et leur savoir-faire pour façonner Sonic Birth, le premier album de TPSC. Sorti en septembre celui-ci semble avoir divisé les chroniqueurs metals. Entre les nombreux qui sont devenus addicts et les quelques un qui l’ont rejeté, Sonic Birth ne laisse pas son auditeur avoir une simple écoute, et son chroniqueur une simple écriture. Je parle d’expérience, moi qui ai bien dû l’écouter une cinquantaine de fois pour réussir à identifier un axe de revue convenable.

Pourtant l’album est facile d’accès. Malgré quelques longueurs en début de seconde moitié, l’heure et quelques minutes d’écoute n’est pas désagréable et se déroule assez simplement. Qualitativement, les artistes assemblés font le job et même plus. Il faut dire que, outre Florian et sa guitare, le monsieur a su dénicher de vrais musiciens. Deux ex Dream Theater pour les parties électroniques (Derek Sheridan (Sons of Apollo) aux claviers et Kevin Moore (OSI) à la programmation) ainsi que Vladimir Lalic (Organized Chaos) au chant (avec en guest sur deux titres Megan Hurt). Mais le plus impressionnant reste encore la partie rythmique avec Conner Green (Haken) à la basse, Aquiles Priester (Hangar et ex-Angra) à la batterie et le percussionniste cubain Luis Conte, qui a notamment travaillé avec Phil Collins et Eric Clapton. Vous l’aurez compris un sacré melting-pot qui peut peut-être expliquer le relatif chaos qui règne au sein de Sonic Birth.

Je n’irai pas jusqu’à dire que l’album part dans toutes les directions et manque de structure, mais tout de même, les influences multiples n’aident pas à obtenir une cohésion et à identifier un fil rouge, tout au moins un autre que le désire de produire de la prog musique. On y retrouve donc des touches de Genesis, du Dream Theater, un trait de Mike Oldfield et des zests de Marillion. Le corps de l’album lui est tourné vers le travail de Devin Townsend, mais en plus sage, plus propre. Bref un gros mélange qui, par moment, ressemble plus à un amalgame d’individualités qu’à un projet cohérent, avec un début, un objectif et une fin.

Je vais tout de même tenter d’en extraire trois phases ; une entrée en matière solide résolument ethno progressive, un centre mou (et je ne parle pas de politique) et une fin d’album rock assez enlevée. Le quatuor d’ouverture s’ouvre avec Metature, un bon titre de mise en bouche 100% musical qui permet de souligner d’entrée l’importance de la partie rythmique. Le titre est simple, avec des solos qui s’enchainent sur la couche rythmique de fond. Ce titre trouvera un écho plus electro avec Destiny Inc en fin d’album. Comfortable Darkness propose un rythme plus lent et permet de mettre en place les vocalises de Vladimir Lalic. Même si le jeune homme fera un beau travail tout au long de l’album, je dois avouer que sa voix ne me plait pas trop. Certainement un fait qui explique ma retenue globale. L’enchaînement avec l’intéressant et très progressif Killing True Belief se fait sans heurts. Ce titre assez consensuel, démontre à petite échelle ce qui se passe dans l’album. Une suite d’influence pas toujours logique mais pas inintéressante. Fractional Emotion clot l’acte d’ouverture et annonce ce qui fera le corps de la partie terminale. Ici encore le travail d'Aquiles Priester est aussi perceptible que remarquable. Un titre tout en rupture, pas mal.

Je ne vais pas trop m’étendre sur le trio central A Formula For Happiness, Inner Circle et You And Me Alone. Ces trois ballades respectivement gluante, réchauffée et juvénile ne m’intéressent pas ou peu. Tout juste pouvons-nous souligner l’intéressante complémentarité des voix dans le troisième titre.

Bref, passons au troisième et dernier volet de l’album. Avec des titres variants de moins de 2 minutes (Mind Treasure) à plus de 15 (Destiny Inc), cette partie est rock avec des touches plus perceptibles du travail des ex Dream Theater. Hurt est une suite logique à Fractional Emotion. C’est entraînant avec de belles ruptures. La voix de Vladimir colle parfaitement au titre. Destiny Inc joue son rôle d’échantillonnage. Chacun y va de son exercice de style. Le titre se ralentit, repart, a des allures de morceau des années 80 (un peu Duran Duran par moment...) et se démultiplie en couche rythmique. Pas désagréable dans l’ensemble mais là encore un peu chaotique. Le court Mind Treasures n’est qu’un prétexte (inutile ?) au titre final With Others. Le titre se veut rassembleur ; s’il l’est par l’état d’esprit et par la sorte de bonne humeur qui en ressort, il ne l’est pas forcément par son originalité. Pour ma part je ne suis pas tombé en émoi devant les thèmes et la rythmique. En plus, et peut-être parce que c’est le dernier titre, le côté criard de la voix du chanteur finit par me crisper. Il est temps que j’arrête.

Bref vous l’aurez compris, il y a du bon et du moins bon dans cet album. Mais au final, pour un premier test ce n’est pas si mal que ça. Le manque global de cohésion, qui me gêne un peu, est peut-être dû au fait que les artistes n’avaient pas encore (tous) travaillé ensemble. Oui bien alors, il se peut que Florian Zepf se soit simplement fait plaisir. Il a produit l’album qu’il voulait comme il le voyait. Ça ne plaît pas à tout le monde ? Pas grave, car à la fin l’important avant tout est que cela lui plaise à lui et à certain d’entre nous.

 

Tracklist de Sonic Birth:

01. Metature
02. Comfortable darkness
03. Killing True Beliefs
04. Fractional Emotion
05. A Formula For Happiness
06. Inner Circle
07. You And Me Alone
08. Hurt
09. Destiny Inc.
10. Mind Treasures
11. With Others

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