Une chronique du nouvel album de The Offspring sur le site Aux Portes Du Metal ? Ok, ça frise le hors sujet mais que voulez-vous, ce groupe a été ma porte d’entrée à la scène rock puis hard rock puis metal et de vous à moi, ces types ont fait de belles choses dans les nineties. Soit, Conspiracy Of One restait convenable quoique"limite’" mais Americana fut à mon sens une compromission totale aux radios US et j’avais décroché sans regrets. Parfois, je voyais le groupe participer à des festivals metal (dont le Hellfest) mais ça sentait la nostalgie plus qu’autre chose. Aussi, en live, le groupe ne rayonnait pas outre mesure même si j’en garde un bon souvenir, plus par la qualité de la setlist que par la prestation, en soi assez banale, du groupe. Autre point allant vers la présence des Californiens ici, c’est la production signée un certain Bob Rock. Je ne rappellerai pas les états de service (brillants) du garçon mais les gars de The Offspring savent s’entourer (troisième production consécutive de Bob Rock ici).
Longtemps attendu (neuf ans !!), avec sept années de gestation, ce Let The Bad Times Roll s’est fait désirer. Bon, pas que j’étais sur le qui-vive non plus. Preuve que le processus a dû être compliqué, Coming For You, premier titre présenté le fut en ... 2015. Entre-temps, le bassiste Greg Kriesel poursuivit le groupe en justice et Dexter Holland obtint avec brio un doctorat en biologie moléculaire (pas très punk ça mais admirable). La crise sanitaire n’a pas dû aider nos amis non plus, bref, une production pas évidente.
Le résultat ? Et bien, The Offspring ont de beaux restes. Vraiment, dix titres (plus deux sur lesquels je reviendrai plus loin) ma foi fort comestibles avec un son vraiment sympa. Le rendu est bien sûr plutôt rock mais il y a un joli feeling et ces gars savent pondre de bons titres. Coming For You présente une basse qui ronfle bien (les fans le savent, c’est un point que le groupe maîtrise bien) en ouverture et des pistes assez rapides montrent que les gars savent encore y faire (Hassan Shop, The Opioid Diaries). L’ambiance presque boogie de We Never Have Sex Anymore est plaisante et le groupe ose encore, ce qui est à saluer. Le groupe semble moins rechercher le single qui va cartonner en radio mais développe de vrais bons titres, bien troussés (Behind Your Walls) et dans le genre, Army Of One décroche à mes oreilles la timbale avec une rythmique imparable qui rappelle un peu un Bad Religion et des influences très nineties. Le résultat est super chouette, léger, fait du bien et c’est bien là l’essentiel. Les deux reprises, In The Hall Of The Mountain King, rapide à souhait, et surtout Gone Away, où le groupe reprend en version piano un de leurs meilleurs titres (qu’on trouvait sur Ixnay On The Hombre) font le job.
The Offspring avait disparu des radars et honnêtement c’est une belle surprise de les voir encore capables de sortir un bon disque qui, s’il ne révolutionnera pas le monde de la musique, offrira je pense un bon plaisir d’écoute à celles et ceux qui ont aimé ce groupe. Le duo Dexter Holland (dont le timbre de voix est une madeleine de Proust à lui seul) - Noodles a encore une belle capacité à composer de bons titres, maîtrisés. Ce soleil Californien fait du bien quand bien même ce disque ne révolutionne rien.
Tracklist de Let The Bad Times Roll :
01. This Is Not Utopia 02. Let The Bad Times Roll 03. Behind Your Walls 04. Army Of One 05. Breaking These Bones 06. Coming For You 07. We Never Have Sex Anymore 08. In The Hall Of The Mountain King 09. The Opioid Diaries 10. Hassan Shop 11. Gone Away 12. Lullaby