The Kordz

Artiste/Groupe

The Kordz

CD

Beauty & The East

Date de sortie

Mars 2012

Label

Ear Music

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

En 2011 pas mal de musiques typée Metal oriental nous sont parvenues. On connait bien Orphaned Land, Myrath, ou encore Arkan, qui ont eu la bonne idée de tourner ensemble en 2011 et nous faire découvrir du Metal teinté de sonorités orientales. Par contre, on est passé complètement à côté du groupe libanais, The Kordz, qui a sorti son premier album Beauty & The East (élégant jeu de mot) en 2011 dans certains pays mais dont la promo de sortie n’arrive qu’aujourd’hui en France. Quelle grossière erreur ! Je remercie le label de cette re-sortie qui nous permet de rattraper la boulette.

Evidement le Metal libanais, peu d’entre nous connait, et bien grâce à cet album de The Kordz, nous nous coucherons tous moins bête. Le groupe est donc originaire de Beyrouth, formé vers la fin des années 90, puisqu’il existe depuis plus de 12 ans avec un line up assez stable autour d’un noyau dur composé de Moe Hamzeh (chant), Mazen Siblini (claviers), Nadim Sioufi (guitare) et aujourd’hui rejoints par Alan Azar (guitare), and Nadim Abou Chakra (basse). Ils se sont forgés une solide réputation dans leur pays, en le sillonnant et en assurant des concerts toujours de grande qualité. Ils ont même joué dans les zones de guerre, pour les troupes de l’ONU (ça force le caractère, j’imagine).

Leur premier album, Beauty & The East, est donc distribué en France et je dois reconnaitre que l’on tombe assez facilement sous le charme de cet album, dont le style oscille entre metal prog, rock parfois même teinté de pop, avec souvent cette petite pointe d’épice venue tout droit du Sud de la Méditerranée. La prod est assurée par Ulrich Wild (Deftones, Static X, …), et le chant est assuré dans un anglais parfait. Explications détaillées !

L’album attaque avec une intro plutôt électro avant d’attaquer un morceau pas si oriental que ça, Deeper In. On est immédiatement sous le charme de la voix envoûtante de Moe. Superbe ! Le son est excellent, le refrain archi accrocheur, vraiment pro. Question instru, le piano sonne particulièrement bien je trouve, rendant l’ensemble particulièrement bien équilibré et l’influence oriental plutôt absente (sauf un peu la voix). Sur Nothing Or Everything, le morceau suivant, même remarque, difficile de croire le groupe originaire de Beyrouth (sauf peut être les claviers), le son est extrêmement moderne, pêchu, assez orchestré, très bien rythmé. Moe utilise un poil de radio box sur sa voix. Il faut attendre l’intro d’Insomnia Kid pour entendre les premiers sons vraiment orientaux, avec ici, des percus, et des violons. Le résultat est intéressant, « best of both worlds » comme on dit chez les anglo-saxons, plus de doute, on est dans le Metal oriental. La voix de Moe, est encore assez impressionnante, on trouve un petit break oriental, il y en aura d’autres. Etonnant sur Get Behind, Moe sonne un peu comme Ozzy, et on repart vers l’occident avec un morceau assez heavy, fort bon aussi. Seuls les claviers viennent faire balancer le mix un peu vers l’orient.

Le morceau qui donne le titre à l’album, nous emmène carrément dans une visite de Beyrouth côté cour, au travers d’instruments typiques à cordes (à l’accordage si spécial) ou à vent (sorte de flûtes) et de chants tout aussi typiques (sorte de prières).

Last Call, qui enchaine, est un morceau surprenant que l’on pourrait décrire comme du Metal-disco-oriental, ou du Abba version Metal oriental. C’est au final assez réussi, aussi on imagine même des gens danser sur ce morceau.

Après ce moment divertissant on arrive à une ballade, Save Us, qui semblait assez banale au départ, mais qui s’avère être un sacré bon morceau, une belle mélodie, mise en valeur par la voix chaude de Moe, accompagnée d’une guitare acoustique, et d’un piano. Le refrain est des plus réussis. Le morceau s’excite, pour livrer un très inspiré solo de guitare. Très bien fait tout ça. D’ailleurs toutes les ballades de l’album (en particulier The Garden, où Moe se transcende une fois de plus), sont de très bons morceaux, très mélodieux, et prouvant une très grande capacité de composition.

Pour définir ce que veut dire Metal oriental, il suffit d’écouter un autre excellent morceau qu’est Don’t You Wait, assez pêchu, franchement Metal, mais dont le solo est assuré par un instrument traditionnel à vent (dont le nom m’est inconnu mais qui sonne un peu comme un biniou) lors d’un petit break bien amené. C’est le choc des cultures, la tradition au service du modernisme, c’est très agréable et ça change des sonorités habituelles. Et si vous ne comprenez toujours pas, essayez The End, où l’Orient s’invite au milieu d’un morceau mid tempo, plutôt Kashmir-esque. Une autre réussite pour qui veut bien ouvrir ses esgourdes à des sons différents.

Bref, vous l’aurez compris, encore une belle découverte, comme on aimerait en faire plus souvent. Pas de passage à vide dans cette beauté venue de l’Est, qui comporte tout de même seize titres (même ce Nic-o-Teen un peu détonnant qui clôt l’album sur une note plus punk rock). Les gars (les filles aussi), retenez ce nom : The Kordz. Non pas parce qu’il vient d’un pays exotique pour le Metal (je n’écris pas pour le guide du routard à ce que je sache), mais parce que cet album est excellent et laisse présager de très bonnes choses, pour peu qu’on s’intéresse un peu à leur cas, et que d’autres chances leur soient données de nous étonner : Concerts en Europe, deuxième album, je dis oui et encore oui, et vite en plus. Messieurs les labels, faites votre boulot !

Tracklist de Beauty & The East :

01. Coma Nation
02. Deeper In
03. Nothing Or Everything
04. Insomnia Kid
05. Get Behind
06. Beauty & The East
07. Last Call
08. Save Us
09. Don’t You Wait
10. Heroes ’n’ Killers
11. The Garden
12. Purgatory
13. The End
14. Again
15. The One
16. Nic-o-Teen

 

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