The Isolation Process

Artiste/Groupe

The Isolation Process

CD

The Isolation Process

Date de sortie

Janvier 2014

Label

Version Studio Records

Style

Métal Doom Progressif

Chroniqueur

dominique

Note dominique

16/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Ma première bonne surprise de 2014 me vient directement de Suède sous la forme du premier album éponyme de The Isolation Process. Cet album oscillant entre un doom metal lourd, une approche progressive austère et des racines rock-folk aussi mélodieuses que mélancoliques, m’a conquis par son extrême épurement et par les qualités vocales remarquables de son guitariste et chanteur, Thomas Henriksson. Un coup de cœur amplement mérité et un groupe à suivre avec intérêt.

Minimalisme au firmament.

The Isolation Process nous prouve que minimalisme ne rime ni avec simplicité ni avec légèreté. Construit d’os de muscle et de sang, les textures de cet album vous emmènent dans un voyage au cœur d’une mélancolie sonore et mélodieuse. Sonore car le trio suédois fait du bruit, emmène du lourd comme on dit, à en oublier qu’ils ne sont que trois. La guitare de Thomas Henriksson, la basse d’Anders Carlström et la batterie de Patrik Rydbrand. Simplissime mais suffisant. Ce résultat brillant, le groupe le doit certainement aux qualités musicales des trois artistes, mais aussi et surtout à l’excellente prestation vocale de Thomas Henriksson. Avec un timbre de voix velouté et souple qui nous fait penser à celui de Dave Gahan, il est capable de transmettre toutes les émotions et de servir de lien entre les atmosphères variées proposées dans The Isolation Process. Il est intéressant de noter que musicalement aussi, l’influence de Depeche Mode se fait ressentir. Pas par un quelconque côté électro, mais par ces mêmes atmosphères. Les autres influences ressenties ? Du Korn version doom et Interpol gonflé aux hormones et « stonerisé ».

L’album se scinde en trois parties séparées par une respiration. D’ailleurs ces deux interludes sont intitulés Inhale et Exhale, c’est dire. On commence par s’immerger dans un premier tryptique avec le lourd et tout en faux rythme A Simple Gesture. Attention, ce titre ne représente pas l’album mais il permet de mettre immédiatement une pression sur l’auditeur. Visions est plus léger, plus folk. Si ce n’est les quelques riffs vengeurs et des chants limite death en fin, c’est un titre que l’on aurait pu avoir sur l’album du combo finnois Uhrijula. Le titre de clôture est une synthèse des deux premiers. Underneath It All utilise le rythme de A Simple Gesture et l’atmosphère de Visions. Mais c’est surtout sur ce titre que l’on commence à comprendre la valeur de Thomas Henriksson. Ce mec chante bien et sa voix soutient parfaitement l’aspect lyrique des titres. Une bouffée d’air emplie de mélancolie (Inhale) et on replonge dans une atmosphère sombre avec Victims of the Masses. On peut reprocher au groupe de ne pas assez varier le schéma utilisé, mais il faut reconnaître que le mélange de groove progressif et d’hypermélancolie émotive fonctionne bien. La basse se fait plus présente sur The Dead End alors que la batterie se met légèrement en retrait. Ce titre pourrait être un bel hymne de scène. L’ensemble est très équilibré et les accords sont précis. La guitare est présente mais pas trop et surtout la voix est franchement utilisée comme quatrième instrument. Une expiration (Exhale) et on entre dans la phase finale. Et c’est une entrée en fracas avec le brutal et apocalyptique It Will Burn. Vu comme ça, la musique semble simple et efficace.  L’album se conclut (déjà) sur les neuf minutes de Nothing To Collect. Dans ce titre mélancolique, on sent que le groupe a désiré prendre son temps, bien faire les finitions. Les parties calmes sont coupées par un gimmick plus heavy qui disparait aussi vite qu’il est apparu. Le lien avec Depeche Mode se fait sensible autant par l’atmosphère que par la voix de velours de Thomas.

Ce premier album des ex-Lingua et ex-Come Sleep est une réussite. Bien construit et de plus en plus jouissif au fil des écoutes, The Isolation Process est, je l’espère, le bourgeon d’une longue carrière. Il semblerait que la couronne metal suédoise puisse se targuer d’avoir en la personne de The Isolation Process, un nouveau joyau à présenter.

Tracklist de The Isolation Process :

01. A Simple Gesture
02. Visions
03. Underneath It All
04. Inhale
05. Victims of the Masses
06. The Dead End
07. Exhale
08. It Will Burn
09. Nothing To Collect

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