Artiste/Groupe:

The Gentle Storm

CD:

The Diary

Date de sortie:

Mars 2015

Label:

Inside Out

Style:

Metal Folk Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

17/20

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Que fait Arjen Lucassen lorsqu'il s'ennuie ? Il crée un nouveau projet, pardi ! Comme s'il n'en avait déjà pas assez (Ayreon, Star One, Guilt Machine, et son propre album solo !), il s'est dit qu'il pouvait encore faire mieux. Et lorsque le géant hollandais décide de créer une oeuvre, ce n'est jamais pour faire les choses à moitié. The Gentle Storm est donc le dernier-né de la famille, et il s'annonce même comme le plus gros projet après Ayreon. Pour ce faire, il a choisi une collaboratrice de choix en la personne de Anneke Van Giersbergen (ex-The Gathering, Agua De Annique), chanteuse des plus prolifiques qui a déjà posé sa voix sur des albums de Devin Townsend et Ayreon, et collaboré avec Within Temptation et Moonspell entre autres. Une union entre ces deux Bataves ne pouvait qu'être bonne. The Diary est donc un concept album découpé en deux parties. Les mêmes titres, mais sur deux tournures différentes. Le premier album (Gentle) proposera les titres d'une manière folk acoustique et le deuxième (Storm) dans un style metal orchestral, agrémenté d'une chorale et de multiples orchestrations. De nombreux instruments (à vent, bois, cuivres) ont été utilisés pour l'album. Tout est réuni pour marquer les esprits.

Le thème de ce concept est simple : au XVIIe siècle, un marin part en mer durant deux ans et demi, délaisse sa femme enceinte tout en entretenant néanmoins une relation épistolaire avec elle. On suit alors les péripéties de ce marin durant l'âge d'or de la Hollande. Rien n'est laissé au hasard puisque les images et différents artworks sont directement inspirés des peintres Hollandais tels Vermeer ou Rembrandt. Sur le papier, tout ça a franchement de la gueule ! Et pour créer une véritable atmosphère, je parlais des divers instruments, jugez plutôt la diversité : toute la gamme des flûtes baroques et traversières (piccolo, alto, basse, contrebasse), hautbois, cor anglais, cor français, basson, violons, violoncelles, contrebasse, piano, sitar, bouzouki, tin whistle, low whistle et j'en passe. En tout, ce sont une trentaine d'instruments qui vont donner vie à cette oeuvre.

Premier constat marquant, la voix d'Anneke. On savait qu'elle chantait très bien, mais là elle se surpasse. Quelle sensibilité ! Elle utilise son vibrato à bon escient, son phrasé est très bon, vraiment une de ses meilleures performances, que ce soit sur la partie Gentle ou Storm. La grande classe. Concernant la partie Gentle, j'avais peur de m'ennuyer, l'acoustique étant sympathique mais pouvant vite devenir redondant. Ce n'est pas le cas ici, les mélodies étant bien ficelées et les nombreux instruments donnant un maximum de relief à chaque titre. Les ambiances sont très travaillées ; bien entendu l'ensemble se veut très baroque, dansant, la flûte et les violons se tailllant le plus souvent la part du lion. Mais on aurait tort de s'arrêter à eux. Les instruments traditionnels ou "exotiques" sont bien présents, comme le sitar et le bouzouki sur Shores Of India notamment, ou le banjo sur Cape Of Storms.

Les versions metal ne se contentent pas d'ajouter une guitare électrique et une batterie plus présente, elles donnent aux titres une couleur bien différente de la version acoustique naturellement plus intimiste. Les titres sont transformés en un metal épique classieux, sur lequel le Epic Rock Choir vient donner toute l'ampleur nécessaire. La voix d'Anneke est également régulièrement doublée par une autre référence du monde de Lucassen, Marcela Bovio. C'est sur ces versions que l'on reconnaît sans peine la patte de Lucassen ; certaines parties de claviers et les sonorités de guitares rappellent évidemment pas mal Ayreon, les mélodies aussi, mais l'ensemble garde une personnalité propre à cet album.

Si ma préférence va à la version metal, naturellement plus pêchue et plus variée, l'erreur serait de délaisser la version acoustique, qui, objectivement, est plus originale. Quoi qu'il en soit, les deux se complètent à merveille et on n'a pas l'impression d'écouter deux fois le même album, ce qui est un petit tour de force. Il en résulte un album mélodique, riche en instrumentation, très subtil, tout en émotion. Un voyage enchanteur auquel nous convient Arjen et Anneke... Un voyage dont on ne se lasse pas écoute après écoute. 

 

 

 

Tracklist de The Diary :

01. Endless Sea
02. Heart Of Amsterdam
03. The Greatest Love
04. Shores Of India
05. Cape Of Storms
06. The Moment
07. The Storm
08. Eyes Of Michiel
09. Brightest Light
10. New Horizons
11. Epilogue : The Final Entry