The Gathering

Artiste/Groupe

The Gathering

CD

Disclosure

Date de sortie

Septembre 2012

Label

Psychonaut Records

Style

Metal/Rock Atmosphérique

Chroniqueur

dominique

Note dominique

14/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Ça n’est jamais facile de chroniquer un groupe dont l’album précédent a été reconnu par le chroniqueur de l’époque comme une révélation. Non seulement parce que l’on pourrait être sous influence et donc avoir un œil pré-acquis à la cause du groupe, mais aussi parce que dans le cas où le disque à évaluer n’est pas à notre goût, on peine à passer pour le grand méchant qui ruine une réputation. C’est un peu dans cette position que je me retrouve aujourd’hui avec The Gathering. Il y a de ça trois ans, leur précédent album The West Pole avait été encensé sur ce même site (ici) et même si Disclosure est certainement un bon disque, il n’est à mes yeux qu’une pâle copie de ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans les catégories metal et rock atmosphérique. Pourtant, il n’y a pas de vraie fausse note, tout est bien en place, chacun joue son rôle parfaitement. Silje au chant, qui a rejoint le groupe pour le précédent album, fait bien planer le disque avec sa voix, les synthétiseurs de Frank Boeijen sont appliqués et bien intégrés et les percussions de Hans Rutten sont impeccables. Le tout est soutenu de manière efficace et (trop) discrète par la guitare de René Rutten et la basse de Marjolein Kooijman. Mais il n’y a rien à faire, la mayonnaise ne prend pas.

Vers l’infini et au-delà :

Pourtant les Hollandais se sont investis dans l’écriture de ce dixième album studio. Musiques et textes sont très léchés, tout est propre, tiré à quatre épingles, rien ne dépasse.  Le disque commence sur Paper Waves, un titre à la rythmique intéressante, mais trop pop pour être honnête. L’atmosphère fait penser à du Coldplay ou à du Keane. À force d’attente, le morceau ne décolle pas vraiment, même si la performance vocale de Silje est excellente (mais nous allons y revenir). Le second titre, Meltdown avec ses huit minutes, a une toute autre allure. Frank au chant et une rythmique rock à la Kazabian ou Stone Roses donnent un côté intéressant à la première minute du morceau. Le chant est progressivement repris par Silje avant d’entrer dans une partie musicale directement pompée au The Fly de U2 (The Edge sort de ce corps !). Le titre aurait pu (dû) se terminer à quatre minutes, ce qui est probablement le cas de la version radio, mais The Gathering le fait alors rentrer dans une seconde partie musicale plus lente (avec des cuivres plaintifs) qui n’apporte pas grand-chose. La suite est atmosphérique, que dis-je, stratosphérique. Paralized et son rythme ultra lent qui l’aurait fait rentrer sans aucun problème dans la BO du Grand Bleu et Heroes for Ghosts, le titre le plus long et le plus mélancolique de l’album, montrent la voie qui sera suivie sur la suite de ce disque. Ça plane, ça vole. Un gros regret tout de même lorsque l’on écoute la seconde partie plus pêchue de Heroes for Ghost avec sa rythmique bien marquée (après quatre minutes et vingt secondes d’écoute); pourquoi le groupe n’a-t-il pas investi plus dans cette direction ? Cela aurait donné un peu de piment à tout ceci. La seconde partie de l’album s’annonce très longue. Gemini I suit sur les mêmes rails que les deux titres précédents. Le titre est tout de même intéressant grâce à ses ruptures musicales et aux riffs (légers) de guitare de René. Les claviers de l’entrée en matière de Missing Seasons donnent le (non) rythme du titre. C’est long et triste. I Can See Four Miles rompt trop tardivement avec cette monotonie. Ici encore le groupe ne va pas au bout et je pense que le morceau aurait gagné en efficacité et en valeur si il avait été totalement musical. Oui, car la seconde partie du titre apporte un vrai plus, une bouffée d'air. Tambours, synthés et guitares se permettent d’augmenter le rythme ce qui nous fait réellement apprécier la valeur des musiciens, qui ne sont pour une fois pas mis sous l’éteignoir de la très belle voie de Silje Wergeland. Enfin et seulement serai-je tenté de dire, car le disque se termine sur Gemini II qui est une suite du cinquième morceau, les ruptures rythmiques en moins.

Ma chronique peut paraître trop sévère et mes espoirs pas en ligne avec la direction musicale que The Gathering a prise, il n’empêche que je pense que rééquilibrer la balance de l’importance entre chant et musique serait bénéfique au groupe. En effet, en y regardant de plus près, les titres les plus intéressants (Paper Waves, Meltdown, Heroes For Ghosts et I Can See Four Miles) sont ceux dans lesquels les musiciens ont eu un espace de liberté pour s’exprimer. Car à force de mettre la voix de la chanteuse en avant, comme dans la photo de l’interview (ici), le groupe s’affaiblit. Et ce déséquilibre provoque un manque chronique de rythme qui, associé à la longueur des titres, font de ce Disclosure un album trop monocorde qui finit par lasser l’auditeur. Dommage car l’ensemble composition-réalisation-production reste de grande qualité.

 

Tracklist de Disclosure :

01. Paper Waves
02. Meltdown
03. Paralized
04. Heroes For Ghosts
05. Gemini I
06. Missing Seasons
07. I Can See Four Miles
08. Gemini II

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