Revoilà The Cult, perdu de vue depuis 2016 avec un Hidden Cities contesté. Toujours organisé autour du duo Billy Duffy et le tourmenté Ian Astbury, deux Anglais bien dans la continuité d’un rock gothisant très 80’s. Pour ce dernier, une connexion n’est pas impossible, y compris physiquement sur les derniers clichés presse du groupe, avec The Doors, le vocaliste dégageant un faux air de Jim Morrison. Personnage torturé (je pousse ma comparaison), on arrive à percevoir son « état de forme » rien qu’à la qualité de son chant. Impérial à la grande époque Sonic Temple puis plus effacé, on le sait capable de très grandes performances mais sur des durées très courtes. En sport, on parlerait d’un homme de tournoi ! Un mec « de coups » qui, surdoué, est capable du meilleur mais qui après une grosse performance va rentrer dans sa tanière pour ne plus « proposer grand-chose » pendant longtemps. C’est que les avis sur les disques de The Cult sont particulièrement fluctuants. Aux très acclamés Sonic Temple et Beyond Good & Evil répondent d’autres disques très critiqués (à tel point que je n’ose les nommer). Pour le dire trop simplement, la quasi-totalité du reste de leur discographie. Pas que ces disques ne soient pas bons mais on en attend tellement plus quand on sait le talent du duo.

Groupe expérimenté (près de quatre décennies de carrière), on connaît un peu la bête à force et un point me semble à noter. C’est que pour les deux disques vénérés, il y avait un grand producteur derrière, un certain Bob Rock dont je ne ferai pas l’injure à mon estimé lecteur de lui rappeler l’impressionnant CV. C’est Tom Dalgety qui est ici aux affaires, lui qui avait bossé pour un autre groupe assez dark, Ghost en l’occurrence. Et on retrouve ici un son de très grande qualité, attachant avec ce soupçon de gothwave 80’s mais avec une teneur rock très réussie et permise par des guitares au top. L’atmosphère de ce disque est délicieusement sombre, et ce timbre de voix toujours aussi attachant. Le premier morceau de ce disque est génial et rejoint instantanément les grands classiques du combo. Moins long qu’à l’accoutumé mais bénéficiant ainsi d’un plus fort impact, cet Under The Midnight Sun voit un The Cult retrouvé, encore capable de grandes choses. Les connaissant, on ne s’enflammera pas et surtout on ne les croira pas revenus, The Cult ayant souvent déçu après être revenu en état de grâce (la succession ratée de Beyond Good & Evil). Alors, on se satisfera de ce très bel opus qui gagne en saveur après chaque écoute ce qui est très appréciable. Un groupe à part, qui peut frustrer ses fans de par son inconstance mais capables de l’excellence lorsque les planètes s’alignent. C’est le cas ici et c’est heureux. Profitons-en.

Tracklist de Under The Midnight Sun :

01. Mirror
02. A Cut Inside
03. Vendetta X
04. Give Me Mercy
05. Outer Heaven
06. Knife Through Butterfly Heart
07. Impermanence
08. Under The Midnight Sun