Artiste/Groupe:

The Butcher's Rodeo

CD:

Backstabbers

Date de sortie:

Novembre 2016

Label:

At(h)ome

Style:

Hobo-core

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

13/20

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The Butcher’s Rodeo nous propose Backstabbers, premier LP mais pas premier effort puisque le groupe a déjà sorti un EP courant 2011, Like a Hobo on a Bison, ainsi qu’un second maxi en 2014 Ghosts in the Weirdest Places. Deux productions qui ont placé le groupe comme une bombe à retardement prête à tout exploser.

Le groupe propose du Hobo-core qui, contrairement à la croyance populaire, n’est pas dû à une plastique agréable, ni à une version énervée de Charlie Winston, mais bien à une pirouette stylistique qui se traduit littéralement par le « cœur du vagabon ». Si vous avez pu voir un de leurs premiers clips, Spoiler, vous avez vite compris que le groupe ne se prend pas au sérieux, mais fait les choses sérieusement.

Backstabers débute par une introduction tout en douceur ,Setting Sails, qui enchaine et tranche de suite avec le premier titre, Little Death, qui, lui, met dans le bain immédiatement. Energie punk, screamo à tous les étages et une volonté de prendre immédiatement à la gorge l’auditeur, voilà la recette de cet album. Ces éléments font partie de l’univers du boucher et qui peuvent être parfaits pour un rodéo furieux en pleine prairie. Il s’avère que ce titre est le plus énervé de la galette, et pour moi une mise en condition idéal…


Conundrum, qui sert accessoirement de single à l’album est là aussi, un titre rentre-dedans avec une mise en place efficace et sans concession, jusqu’au drame… L’arrivée de la « mélodie » et du chant clair qui me rend encore une fois dubitatif… Alors on va être clair, Vince est un excellent chanteur, que ce soit dans Aqme ou ici, ses qualités sont indéniables et la manière dont il pose ses paroles est souvent bien sentie. Mais, fan de chichourle, pourquoi se sentir obligé de passer par la case "envolée lyrique" ? Alors évidemment, ce n’est pas Mariah plutôt ronde que Carey mais je n’en peux plus de cette tendance du hardcore… Et ça fait bien dix fois que je le répète dans une chronique, alors imaginez l’originalité de la démarche artistique. Est-ce que Madball, Strife ou Discharge font ça ? Heureusement non, et il y a une raison ! Tout ceci ne colle pas à l’univers !


Bon, je vais essayer de me calmer et vous expliquer que ce coup de gueule n’est pas dirigé vers ce groupe en particulier, d’autant que finalement, il s’en sort avec les honneurs dans cet exercice. C’est dit et la parenthèse est refermée…

Du coup, les structures sont assez identiques et l’ensemble de l’album est assez homogène. Une grosse demi-heure et surtout une production en béton armé, il y a longtemps que je n’avais pas entendu une telle qualité de mixage pour un album de hardcore français, c’est tout à fait remarquable.

Je crois que la grande force du groupe c’est d’arriver à créer des riffs blindés à l’énergie pure. Des titres comme Good Fuckin’ Luck, Nelson’s Folly ou The Loosing Heart doivent avoir, en live, un effet de mise en pogo automatique du public. C’est sur ces titres que le groupe gagne ses lettres de noblesses, et c’est ça que je retiendrai.


Pour conclure, Backstabers est un album remarquable qui vise le public hardcore actuel, moderne dans son son et dans sa démarche artistique. Je n’adhère pas à tout mais il faut reconnaitre que le terme de boucher n’est pas galvaudé car il est clair qu’ici on tranche, on mouline et on hache sans aucune concession.

Tracklist de Backstabbers :

01. Setting Sails
02. Little Death
03. Conundrum
04. Nelson's Folly
05. Redemption Cay
06. Hms Hope
07. The Journey
08. The Legacy
09. In The Shallows
10. Good Fucking Luck
11. The Devil Of The Wind
12. Losing Heart