C H R O N I Q U E
Vous savez que j'aime le dernier Symphony X, je l'ai déjà chroniqué et lui ai attribué la note de dix-sept. Me suis-je emballé ? Non, je persiste et signe, plus d'un mois après, en m'attaquant à son édition spéciale qui contient un deuxième disque et trois titres supplémentaires pour une plus-value musicale de (presque) vingt minutes.
Je ne vais pas vous refaire une chronique détaillée de l'ensemble, si vous voulez savoir ce que contient Iconoclast dans sa version simple, je vous propose de cliquer ici. Pour ceux qui ne se sentent pas le courage d'aller s'ingurgiter ce pavé, je résume : Symphony X vient de signer son album le plus sombre et le plus metal. L'ensemble est extrêmement bien produit, la technique est au rendez-vous, et les morceaux de bravoure se succèdent en vous mettant une bonne claque au passage. Maintenant, on peut tout de même objectivement formuler quelques nuances. L'évolution du groupe dans un registre agressif ne plaira pas à tout le monde et je comprends que certains aient du mal à accrocher à ce nouvel album. Son extrême densité n'aide pas non plus. Il est vrai que pour un groupe qui s'appelle Symphony X, l'aspect symphonique semble bien lointain. Ceux qui souhaitaient voir le groupe revenir à plus de mélodie et d'arrangements (comme à l'époque de The Divine Wings of Tragedy ou V) devront se faire une raison. D'autres pourront également reprocher aux Américains un manque de progression depuis The Odyssey ou Paradise Lost. Ce n'est pas faux. On pourrait également dire que le chant du tout puissant Russell Allen a été plus subtil et mélodique par le passé. Oui, tout cela est vrai. Et pourtant... j'adore. Je n'y peux rien, c'est comme ça, avec toute l'objectivité dont je tente de faire preuve, je prends quand même une grosse baffe et un plaisir immense à chaque écoute. C'est mon expérience, libre à vous de ne pas la partager. Allez, pour montrer que je n'ai pas été acheté par Michael Romeo, je baisse la note à seize...
Entrons maintenant dans le vif du sujet et intéressons-nous aux trois chansons bonus contenues dans cette Special Edition. On démarre avec Light Up The Night, un morceau speed très efficace mais également très classique pour le groupe. Ce type de riff, la façon dont le refrain est amené, et un peu tout ce qui constitue cette chanson font penser à des titres comme Evolution, In The Dragon's Den, Of Sins And Shadows... Si c'était la première fois que Symphony X nous faisait le coup, on crierait au génie, on se contentera donc de dire que Light Up The Night fait super bien le boulot et s'écoute mais sans apporter le petit élément de surprise qui fait la différence. Ensuite, il y a The Lords Of Chaos. Plus mid-tempo dans son ensemble, proposant quelques changements de rythme et un refrain mélodique immédiatement mémorisable, elle fait mouche de par son ambiance et un Russell Allen habité. Petite remarque : le break en milieu de parcours comprend une ligne de chant ressemblant très fortement à celle du couplet de Gates Of Babylon de Rainbow. Hommage à Ronnie James Dio, influence mal dissimulée, repompage éhonté ? Je ne saurais trancher... n'empêche que la chanson est une réussite de plus à attribuer à Symphony X. Mais le titre le plus intéressant reste, à mon sens, celui qui clôt cet album. Avec son intro dominée par les claviers de Michael Pinnella et ses huit minutes trente-sept de cavalcade prog et épique, Reign In Madness est une conclusion de choix. Sa force réside notamment dans un beau refrain qu'on se voit bien reprendre en choeur.
Il est évident que le fan de Symphony X voudra se procurer cette édition plutôt que l'autre inutilement amputée. Il ne regrettera pas son investissement puisqu'il tombera sur trois compositions qui s'intègrent parfaitement au concept d'Iconoclast. La mélodie n'est pas absente de ces chansons additionnelles, bien au contraire. Ces dernières, même si elles ne dénotent pas du reste de l'album, ne font pas non plus partie des plus bourrines proposées sur cette double galette. Plus particulièrement, The Lords Of Chaos et Reign In Madness apportent leur lot de mélodies accrocheuses, on aurait alors bien tort de se priver. Iconoclast reste, dans sa version double, un album cohérent et puissant de bout en bout. Il n'est peut-être pas un chef d'oeuvre à classer dans le genre progressif ou symphonique, mais il demeure une sacrée claque de metal tout court. Qui peut aujourd'hui faire mieux que les cinq du New Jersey dans ce style ? Il s'agit bien entendu d'une question rhétorique.
Tracklist de Iconoclast :
CD 1 :
01. Iconoclast 02. The End Of Innocence 03. Dehumanized 04. Bastards Of The Machine 05. Heretic 06. Children Of A Faceless God 07. When All Is Lost
CD 2 :
01. Electric Messiah 02. Prometheus (I Am Alive) 03. Light Up The Night 04. The Lords Of Chaos 05. Reign In Madness
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