Fuck-Folk, que ça fait suer de se retrouver dans la rue avec cette tronche de premier de la classe... Sans parler du vent frais qui s’insinue dans la nuque, affublés de petits poils coquins, gratteurs patentés des oreilles, du cou et des trous de nez. Pourtant rien ne semble moins important que le rendu capillaire, nous sommes bien d’accord, car dans notre monde merveilleux du Metal, un vague shampoing aux œufs de temps en temps suffirait amplement à dépasser le stade de l’acceptable. D’ailleurs, la conscience collective des visiteurs des Portes du Metal, prône naturellement la pousse assumée, anarchique, et ce jusqu’à l’étouffement neuronal. Tout cela est vrai, car visible, soit. Mais, le jour où nous envisageons une petite coupe rafraichissante, sonnera avec une importance particulière, sous la pression d’une presque nécessité, mais dont le retentissement rime avec une urgence absolue. Pour tout cela, ces jours sont rares et heureusement. Et quand les résultat n’est pas à la hauteur de l’attendu ou de l’espérance, cela accentue encore bien plus ce sentiment de frustration.
Car ce qui fait râler dans ce cas précis, on trouve à minima, l’espoir gâché, le temps laissé dans l’aventure (encore une usurpation de mot), une conversation aliénante avec un coupeur de tiff qui ne peut s’empêcher de l’ouvrir, une deuxième coupe mais celle-ci se jouant dans le budget, toujours ce satané coupeur de tiff qui te tripote le cou et la tignasse (et ça cela fait grave suer) et surtout cette fichue tronche de premier de la classe à la mèche digne du prince charmant charmant... et j’en passe toute une tripotée ++.
Et alors que les deux affaires ne semblent souffrir d’aucune comparaison possible, voilà pourtant que je ressens un sentiment roche de la même frustration avec la nouvelle galette d’un de mes groupes préférés. Il est vrai que je l’attendais ce DarkanakraD des Suidakra. Parce que les artistes nous avaient habitués à des albums remarquablement personnels, sautillants et puissants. Bon, il est vrai, cela faisait quelques temps maintenant... car depuis deux albums on faisait bof bof. Surtout depuis la galette folk aux instruments acoustiques. Ressentant bien le manque d’intérêts par leurs fans, nos quatre artistes tentent de mixer deux recettes, celle du folk et de l’acoustique, histoire de revisiter le tout... constituant ainsi le naufrage de deux belles idées associées dont l’osmose ne prend pas. Paradoxal, mais c’est parfois le risque quand on veut se renouveler.
Je serai prolixe, je me suis fait suer grave, alors que je ne pouvais même pas l’imaginer. Un premier morceau passe tout juste la barre mention bien, il s’agit du Unravelling Destinies.
Une autre piste tutoie le dessus de la moyenne, il s’agit de At the Gates Medley, dont l’ouverture sur une journée mélodie classique est intéressante, et dans lequel on trouve de jolis passages enlevés joués par des instruments bien menés, tantôt hispanisant, tantôt bien énervés. De plus, les arrangements y sont soignés. Le tout tente de démontrer les capacités du groupe, mais bon ce tout ne possède pas les qualités nécessaires et suffisantes pour faire accélérer la pousse capillaire...
J’apprécie également la rythmique du The Heart of Darkness, peut être parce qu’il s’agit de la seule proche du monde purement Death Melo. Mais ni la voix, ni le manque d’harmonie dans la composition ne lui permettent d’être supporter plus de 3 ou 4 écoutes.
Mention spéciale à la production de nombreux morceaux qui apportent une touche de modernité à un concept folk maintenant vieillissant. Pour le reste, ouh la la, l’ensemble reste presque pénible à entendre. La guitare sèche à dose allopathique amplifie la chute, comme si le sérum accélérait la mort du patient. Même les guitares, incontournable marque de fabrique du groupe, restent tristes à mourir sans jamais réellement toucher le cœur de l’auditeur. Fuck-folk, ça fait suer de se retrouver devant cet DarkanakraD, avec cette tronche de frustré un tantinet désabusé, que même ce palindrome n’aura pas fait frissonner nos synapses. Bon, amies lectrices et amis lecteurs fans des Suidakra, soyons optimistes, après avoir touché ainsi le fond, un groupe de cette classe et qui possédait un potentiel si flamboyant ne pourrait que remonter rapidement la pente.
Consolons-nous aisément, la nature est bien faite, on s’habituera bien vite à cette coupe de cheveux ridicule, donc à notre propre image (qualité primordiale de nos cerveaux de gommer nos plus beaux défauts), et puis ça repousse toujours plus vite que ce que l’on pense ... Consolons-nous également, Suidakra est lancé dans une belle tournée, leurs interprétations et leurs prestations scéniques sont le plus souvent de bonnes factures...
Pour sortir vraiment grandi de cette double peine, on se projettera vite sur un concert intimiste de Suidakra avec un bon gros bonnet vissé jusqu’aux yeux, histoire de cacher la misère capillaire en pièce jointe. On sait que ce sera grande classe !
Tracklist de DarkanakraD : 01. The Weight of Worlds 02. As Heroes Abide 03. Unravelling Destinies 04. Seven Sentinels 05. A Tainted Dominion 06. Ashes of Truth 07. The Heart of Darkness 08. The Last Guardian 09. Cruinnath’s Breath 10. In Shadows Deep 11. At the Gates Medley