Stratovarius

Artiste/Groupe

Stratovarius

CD

Elysium

Date de sortie

Janvier 2011

Style

Power Metal Mélodique

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Stratovarius serait-il, tel le phénix (oh, le joli clin d'oeil !), en train de renâitre de ses cendres ? Il semblerait bien que oui... enfin !! En 2008, Polaris était un honnête (bien que timide) retour aux affaires. Sans égaler les classiques d'une décennie précédente (les formidables Episode et Visions pour ne pas les citer), ce disque surpassait aisément les ronflants et pompeux Elements, ou le virage râté de 2005 (Stratovarius) qui aurait bien valu au groupe de se faire rebaptiser Catastrovarius ! Avec Polaris, les Finlandais, forts d'un nouveau guitariste (le plutôt doué Matias Kupiainen), ont démontré à leurs fans qu'il y avait une vie après Timo Tolkki... mais n'ont pas sorti un excellent album pour autant. C'est un peu différent avec cet Elysium qui nous arrive aujourd'hui, et se révèle supérieur à son prédecesseur.

On n'osait plus trop y croire et pourtant, le groupe s'avère capable de nous faire vibrer à nouveau. Sans changement radical de recette, mais avec l'inspiration et le panache en plus, Stratovarius retrouve un peu de sa flamboyance passée. L'album démarre honnêtement avec le single Darkest Hours qui, sans avoir la force d'un Father Time, d'un Kiss Of Judas ou même d'un Deep Unknown, reste un titre heavy, efficace et entraînant. Mais c'est surtout avec Under Flaming Skies et Infernal Maze que l'opus décolle véritablement. La première est un titre au tempo enlevé, à l'intro dotée d'une ambiance légèrement orientalisante, et au riff qu'on verrait bien chez Kamelot. Les mélodies et arrangements font mouche, on en redemande... et ça tombe bien car le morceau suivant s'inscrit dans une lignée semblable. On notera un beau travail au niveau des arrangements (les claviers de Jens Johansson brillent tout au long du disque) ainsi que des soli habilement tricotés, notamment sur Infernal Maze où la guitare et les claviers se répondent avec une belle dextérité.

Le style du groupe est aisément reconnaissable mais on ne sombre qu'à de très rares occasions dans le pillage éhonté des glorieuses compos du passé (gros défaut du groupe qui, autrefois, recyclait maladroitement les riffs et mélodies qui avaient déjà fait leurs preuves). A ce titre, le refrain de la très sympathique The Game Never Ends semble un peu facile (mais si efficace, il faut le reconnaître), et Event Horizon, de loin la piste la plus speed de l'album, nous ressort la double grosse caisse de rigueur, accompagnée de clavecin et d'aller-retours guitaristiques à forte tendance néo-classique déjà entendus mille fois. Sans doute un peu trop familière pour être honnête, cette composition a tout de même le mérite d'avoir ce qu'il faut là ou il faut, et de finalement atteindre son objectif tant elle décoiffe.

L'aspect progressif ou symphonique des Finlandais n'est pas oublié et se révèle davantage sur des titres plus lents comme Fairness Justified (avec son refrain aux choeurs majestueux) ou Lifetime In A Moment qui, malgré un côté assez répétitif, fonctionne bien, notamment grâce à une ambiance pesante et sombre bien travaillée, des mélodies entêtantes (très beau couplet) et un break mélangeant orgue et choeurs que l'on croirait sortis d'une église. La ballade Move The Mountain n'est pas ridicule non plus et, enfin, la chanson titre de dix-huit minutes (!) est globalement intéressante et contient de bien beaux passages... même si le final me semble un peu longuet et pompier.

Au rayon des qualités, on notera donc une majorité de compositions inspirées et efficaces, un ensemble plutôt pêchu (comprendre: qui se traîne moins que sur les disques précédents), ainsi qu'un son tout bonnement énorme (rien de nouveau en ce qui concerne ce dernier point, c'est une véritable constante chez le groupe).
Au rayon des déficiences: une prise de risque, somme toute, minimale, et un Timo Kotipelto qui, parfois, tente encore de chanter pour les chiens (ou les dauphins, je ne suis pas sûr)... mais qui heureusement n'abuse que très peu de ce type d'envolées pas toujours du meilleur effet. En plus, on sait bien qu'il n'arrivera pas à monter si haut sur scène... que ceux qui en doutent écoutent le récent Polaris Live 2009.

Malgré ses quelques imperfections, Elysium est un album dans lequel je n'ai cessé de me plonger tout au long de la semaine dernière, et ce, avec le même plaisir à chaque nouvelle écoute... ça ne m'était pas arrivé (avec Stratovarius) depuis une bonne dizaine d'années. 2011 démarre donc avec une surprise que l'on n'hésitera pas à qualifier de bonne... pour ne pas dire inespérée ! Faîtes donc courir la nouvelle: la bête bouge encore.

 

Tracklisting de Elysium :

01. Darkest Hours
02. Under Flaming Skies
03. Infernal Maze
04. Fairness Justified
05. The Game Never Ends
06. Lifetime In A Moment
07. Move The Mountain
08. Event Horizon
09. Elysium

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