Steven Wilson

Artiste/Groupe

Steven Wilson

Album

Insurgentes

Date de sortie

Février 2009

Style

Rock Progressif

Chroniqueurs

Christian, Richard

Note Christian

7/20

Note Richard

15/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E Christian

Au risque de me mettre à dos tous les inconditionnels de Steven Wilson, je n'irai pas par quatre chemins : ce disque me les a hachées menues, menues...
C'est pourtant avec un à priori positif que j'ai entamé l'écoute du premier véritable album solo du guitariste de Porcupine Tree tout simplement parce que j'ai apprécié la discographie du groupe faite certes de haut et de bas mais semble-t-il sincère...
Or, "Insurgentes" me parait revêtir une enveloppe clinquante, une apparence démonstrative et malgré tout, un message suranné : bref, toutes les caractéristiques d'un snobisme que j'exècre ! Premier indice : un packaging rutilant mais en 3000 exemplaires seulement ! "les amis, j'ai vu les choses en grand pour vous : 10 nouveaux morceaux auxquels j'ajoute 5 bonus, tout ça enregistré en 5.1 et ce n'est pas tout, je vous joins un DVD et un livre de photos mais attention, battez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde..." mais de qui se moque-t-on ? Depuis quand le rock (car il ne s'agit pas là de métal...) joue-t-il le jeu des marchands ambulants ?
Deuxième indice : il y a de tout dans cet album, de l'électronique, de l'acoustique, du mélancolique (frenétique !), de l'électrique (rarement) et du soporifique (toujours). Si la variété semblait prévisible tant Wilson touche à tout : des projets aux noms de Bass Communion, Blackfield, IEM et autre No-Man gravitent autour de Porcupine Tree, le manque de rythme et de mélodie demeure le gros point noir qu'il eût fallu percer avant qu'il ne devienne ce furoncle qui défigure l'ensemble...
Troisième indice : entouré d'un tel gratin (Gavin Harrison à la batterie, Tony Levin à la basse, Jordan Rudess au piano...), Wilson disposait du potentiel pour élaborer un mets gastronomique, il nous aura finalement "fait tout un plat" bien indigeste !
NON ! Je ne marche pas dans une combine douteuse qui consisterait à encenser toute création d'un immense artiste, même pas du pied gauche : je ne veux pas d'un tel porte-bonheur...

C H R O N I Q U E Richard

Steve Wilson, l'énigmatique leader de Porcupine Tree a enfin sorti son premier album solo après plusieurs projets dans divers groupes. Celui-ci est le fruit d'une longue gestation après une année sabbatique à s'imprégner de cultures diverses et de lieux inspirants. Il a invité quelques musiciens exceptionnels comme Tony Levin à la basse et Jordan Rudess aux claviers ; le résultat est un album éclectique, un mélange d'influences acquises après de longues années (Post Punk/Hip Hop/ Métal...), une recherche sur soi, en toute liberté ; D'où le titre "Insurgentes"(Insurgés en français) plus longue avenue de Mexico City .

L'album commence en douceur sur "Harmony Korine" une voix fragile débouche sur un refrain puissant, même atmosphère pour le second "Abandoner". "Salvaging", un rappel de Pink Floyd, sur un thème entêtant et un final philarmonique. ; "Venero Paladas" un son très seventies; "No twilight within the courts of the Sun"un blues avec une rythmique assurée par le Grand Tony Levin et Gavin Harrison, et des chorus enflammés (meilleur morceau de l'album très King Crimsonien !) ;"Significant other" un thème répétitif avec une lente montée en puissance ; "Only Child" dans la même veine ; "Twilight Coda" est une recherche expérimentale ; "Get all you deserve" une noirceur débouchant sur des sons très Métal. ;Enfin "Insurgentes" un piano mélancolique et une voix très émouvante.

Un bonus est disponible avec 5 morceaux, "Port Rubicon" très expérimental et une fin dissonante; "Puncture world" un rythme années 80, new wave; "Collecting Space" la seule composition avec une certaine gaîté ; puis une nouvelle version de "Insurgentes" pour finir avec "untitled" dans un style musical très proche de Puncture world.

Un très beau produit, un son superbe, une très grande diversité, presque déconcertante, puisque inclassable, à une époque ou tout doit être dans des boites. Des sources d'inspiration multiples, une nouvelle approche pour cet anglais talentueux. qui fait tomber toutes les barrières. Un son très noir parcourt cet opus, témoignant du coté dépressif du créateur ; mais souvent la douleur engendre la création. Un voyage musical à découvrir, tel un album de Pink Floyd, à réécouter pour en saisir toutes les nuances.