Artiste/Groupe:

Slayer

CD:

God Hates Us All

Date de sortie:

2001

Label:

Comumbia

Style:

Slayer

Chroniqueur:

ced12

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Sortir son nouvel album le 11 septembre 2001, c’est tout de même pas de chance. Et pas idéal pour bénéficier d’une bonne visibilité. Pourtant, Slayer y avait mis du sien. Un titre hautement provocateur, un artwork bien dérangeant, il y avait tout pour créer un bon buzz et chez Slayer, on sait faire. Le destin en a voulu autrement. Loin de la grande Histoire (revenue selon certains qui croyaient naïvement que c’en était fini avec la chute du Mur), ce disque marque aussi quelques éléments clés dans le parcours chaotique de Slayer. Une décennie 90 tourmentée dans un environnement moins porteur pour le thrash, un Kerry King en net retrait sur Diabolus In Musica et ici de retour aux affaires (80% des compos sont de lui). Ce disque sera aussi (temporairement) le dernier avec Paul Bostaph, Dave Lombardo revenant dans le groupe en 2002. Ce God Hates Us All est aussi, et cet avis mérite débat, le dernier vrai bon album de Slayer selon certains fans du combo. Jugement un peu dur pour les disques suivants (mais néanmoins audible, Slayer assurera les affaires courantes par la suite) et surtout potentiellement contestable car ce disque ne sera pas exempt de critiques.

Dans la continuité de Diabolus …, on retrouve ici encore quelques éléments des scènes (encore) dominantes à l’époque entre groove et néo-metal (rappelons aussi le succès colossal alors d’un certain Pantera) mais la dynamique thrash reste le fond de commerce de Slayer et on peut parler d’un retour aux fondamentaux ici. Le démarrage de ce disque est tout de même incandescent avec un Disciple à tendance hymnique (où on pense parfois à du RATM avec ce final scandé digne de cet inoubliable F… you I won’t do what you tell me !)) puis les solos endiablés de God Send Death. Un poil moins aboutis, les New Faith, Threshold et Exile restent de bonne facture tantôt groovy, tantôt apocalyptiques, tantôt scandés. Il y a toujours ce petit sentiment de malaise que Slayer aime à distiller. Plus efficaces, les Seven Faces, Bloodline et Deviance sont plus lourdes, bien malsaines et Araya y fait merveille. Vocaux possédés, Araya nous immerge dans la tête d’un psychopathe. Effet glauque garanti. Il n’est pas certain qu’un Bloodline soit suffisamment satisfaisant pour les fans old-school du groupe mais ce titre a ses adeptes. Le final nous remet quelques baffes, un Here Comes The Pain efficace en diable et surtout Payback, typique thrash en mode déferlante mais avec un pont bien groovy tout de même. Une conclusion impériale d’un disque bien diversifié et de fait hautement digeste. 

Soyons clairs, Slayer n’est ici plus au niveau de ses productions des années 80 mais cela reste du très bon ouvrage, efficace et le cahier des charges « Slayer » est parfaitement respecté. Les atmosphères diaboliques et malsaines, les missiles envoyés plein pot sont bien là. Point de surprise, mais un bon disque. Soit l’équation que le groupe continuera d’appliquer par la suite avec maîtrise mais sans surprise. Slayer retrouvera aussi alors un environnement plus apaisé et le groupe bénéficiera d’un statut de groupe référence et déversera son thrash festival après festival, concert après concert devenant par-là les AC/DC du thrash (expression reprise à Philippe Lageat) avec un savoir-faire indéniable laissant des hordes de fans sur les rotules après des shows incandescents et dévastateurs.  

Tracklist de God Hates Us All :

01. Darkness Of Christ
02. Disciple
03. God Send Death
04. New Faith
05. Cast Down
06. Threshold
07. Exile
08. Seven Faces
09. Bloodline
10. Deviance
11. War Zone
12. Here Comes The Pain
13. Payback

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