Artiste/Groupe:

Slayer

CD:

Diabolus In Musica

Date de sortie:

1998

Label:

American Recordings

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

ced12

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C’est avec ce disque que j’ai découvert Slayer, alors que je venais de découvrir le Metal. L’époque était alors assez particulière pour notre scène musicale. Après une révolution grunge au tournant des années 80 – 90, une arrivée de jeunes loups prometteurs réinventait le Metal par une musique bien plus agressive (Machine Head / Pantera / Sepultura / Fear Factory et j’en passe), les temps étaient rudes pour les géants des années 80, que ce soit la scène Hard Rock / Hair Metal quasiment rayée de la carte mais aussi pour les monstres sacrés du thrash ou encore les références de la scène heavy. Tout ce contexte, je ne le connaissais pas et Slayer, le cas qui nous intéresse ici, était alors dans le creux de la vague. Changement de batteur, un Divine Intervention plus sombre, un album de reprises punk (alors que les Offspring et Green Day régnaient dans les charts), Slayer tentait de survivre dans un environnement qui avait bien changé. Evolutionnisme oblige, il fallait bien s’adapter mais au prix de mécontenter les fans die-hard.

Et ce Diabolus In Musica va en perturber plus d’un, le groupe n’hésitant pas à aller vers des territoires plus groovy, variant son propos. Parfois considéré comme le « pire » disque de Slayer, ce disque mérite selon moi des avis plus nuancés. Qu’on se rassure et qu’on évacue le sujet, nous sommes loin en terme de qualités des disques des 80’s du groupe. Voilà, c’est dit et cela me semble incontestable. Mais, il y a de bonnes choses et, pour tout dire, deux immenses titres qui ont vraiment de la valeur à mes yeux. Bitter Peace, passé une intro assez inquiétante, défouraille tout sur son passage. Vitesse, énergie, chant enlevé, ce morceau est un pur missile estampillé Slayer, et peut-être même (oui, je me lance) la meilleure piste du groupe post-Decade Of Agression. Même compliment de ma part pour Stain Of Mind, moins rapide mais bigrement bien senti avec une super ligne de chant, efficace à souhait. Passé ces deux morceaux, c’est plutôt bon même si moins transcendant et surtout le niveau baisse légèrement sur la fin du disque. Kerry King semblant moins impliqué (contrairement à Divine Intervention), c’est Jeff Hanneman qui s’y est collé et il manque la complémentarité des deux pour que la galette soit plus dense. Aussi, les aspects plus groovy, voire néo ont pu déstabiliser mais Slayer proposait là un disque volontairement plus varié ce qui a pu en gêner quelques-uns. Toujours cet éternel débat entre certains fans tenants d’une tradition et d’autres plus ouverts à autre chose. 

Ok, ce disque est critiquable mais il m’arrive de me demander s’il n’est pas juste sorti à une mauvaise époque pour être mieux reçu. Le groupe retrouvera par la suite (et plutôt rapidement) une période plus réceptive, une scène metal stabilisée et bénéficiera de nouveau d’une aura importante, non sans abandonner au passage toute prise de risque en donnant à son public ce qu’il voulait. Les malheurs de Jeff Hanneman (RIP) ont aussi probablement contribué à cet immobilisme qu’on ne leur reprochera pas vu la qualité des shows proposés. Groupe immense, Slayer a tout de même eu un léger trou d’air dans les années 90, comme tant d’autres groupes à cette époque. Difficile de les suivre alors avec des sorties moins percutantes qualitativement. L’impérial retour effectué ensuite n’en fut que plus plaisant plus agréable, Slayer devenant un AC/DC version thrash dévastant tout en live avec des shows sans prise de risque mais d’une efficacité inouïe devant des publics conquis et leur mangeant dans la main. 

Tracklist de Diabolus In Musica :

01. Bitter Peace
02. Death’s Head
03. Stain Of Mind
04. Overt Enemy
05. Perversions Of Pain
06. Love To Hate
07. Desire
08. In The Name Of God
09. Scrum
10. Screaming From The Sky
11. Point

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