Artiste/Groupe:

Signum Draconis

CD:

The Divine Comedy: Inferno

Date de sortie:

Novembre 2021

Label:

Rockshots Records

Style:

Opera Metal Symphonique

Chroniqueur:

florentc

Note:

17.5/20

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Signum Draconis est le petit nouveau de la prolifique scène metal transalpine. Il s’agit ici d’un projet de grande envergure puisqu’on est en face d’un metal opéra. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une mise en musique de l’œuvre de Dante Alighieri, La Divine Comédie. Inferno est la première partie d’un triptyque. Suivront ensuite Purgatorio et Paradiso. Aux commandes nous retrouvons Max Morelli (chant), Oscar Grace (guitare, et également compositeur de l’œuvre), Filippo Martignano (claviers), Stefano Antonelli (basse) et Francesco Micieli (batterie). En outre, le groupe a vu grand avec pas mal de guest : MARK BOALS (ex-Malmsteen) jouant le rôle de Virgil, BEN JACKSON (Crimson Glory) celui de Charon, SIMONE MULARONI (DGM) celui de Nimrod ’Le Titan’, OLEG SMIRNOFF (Eldritch, Vision Divine) celui du Comte Ugolino. D’autres protagonistes viennent compléter le casting : Renato Carrozzo (narrateur), Chiara Manese (Beatrice), Ksenia Glonty (Francesca), Luca Paolini (Pluton), Andrea Ranfa (Brunetto Latini), et Frederick Pollock (Ulysse).

Et ce n’est pas fini, il faut ajouter à ce petit monde un chœur et un orchestre : le Bratislava Symphony Orchestra. Cette première partie n’est autre qu’un double album de plus d’une heure et demie. Menu gargantuesque à l’horizon, en espérant que le résultat soit à la hauteur des attentes. Car avec un tel présentoir, sur la papier ça en impose sacrément ! La genèse du projet remonte à 2010, et à lire les propos de Oscar Grace, les choses n’ont pas été faites à moitié. Deux années passées à lire les livres, étudier, faire des recherches, aller à Florence visiter la maison de Dante. Puis quatre années pour composer, écrire et s’entourer des musiciens. Pour les compositions de l’orchestre, tout a été fait à l’ancienne, avec partitions et stylo-plume, sans avoir recours à la technologie. Peu importe le résultat final, une telle passion pour mener à bien son propre projet force le respect, surtout dans une société où l’immédiateté et le court terme sont devenus une norme. Cela fait du bien de lire de tels propos...

N’y allons pas par quatre chemins, cet album est une franche et belle réussite, d’autant plus belle car inattendue. In the Midway of Life’s Journey nous pose les bases. Du bon heavy des familles, une voix éraillée et puissante, l’orchestre en fond qui se fait entendre sans engloutir le reste, et des chœurs que n’auraient renié ni Therion ni Rhapsody ! Et ce qui sera une des grandes forces de cet album... la guitare. Un super solo, à la fois technique et mélodique, sur un refrain aux petits oignons, très théâtrale, bref, ça démarre très fort ! The Mission of Virgil est quant à lui un titre typique d’un opéra metal avec un duo que l’on imagine parfaitement sur la scène d’un opéra, costumé, avec une belle mise en scène. Une ballade pour une fois bien réussie et la voix de Chiara Manese parfaite pour cet exercice. The Divine Comedy: Inferno passe par différents styles : heavy metal, power, symphonique, d’un titre à l’autre et avec brio. Certains sonnent très symphonique, avec chœurs et orchestre à l’appuis, alors que d’autres vont lorgner sur du heavy très puissant et sans fioriture. Le tout avec une impeccable homogénéité. Les quelques narrations permettent une immersion et ne coupent pas du tout le rythme (ce qui n’est pas si courant que ça...) et apportent la touche de théâtralité omniprésente dans l’ensemble. 

Je parlais du refrain un peu plus haut. Même si l’opus est complexe, ou plutôt riche, Oscar Grace a su rester très fluide dans les compositions et nous propose dans la plupart des cas des mélodies imparables, sans tomber dans la facilité. La montée des chœurs sur The Borderland est exquise, alors que Firestorm envoie du bois, avec un refrain bien heavy qui donne envie de headbanguer et lever le poing. Certainement le titre le plus heavy de l’album. Le solo de guitare est une nouvelle fois excellent, les parties orchestrales parfaites, quel pied ce titre ! Whirlwind of Lovers de son côté nous sort un duo de solo guitare - clavier parfaitement exécuté, typiquement prog dans l’âme pendant que la soprano Ksenia Glonty nous régale de son timbre. Le deuxième CD est bien plus court mais propose les deux titres les plus longs de l’opus. Ten Moats of Damnation (Interlude: The Ulysses’ Chant) notamment avec plus de onze minutes au compteur. Et c’est peut-être le seul titre sur lequel l’accroche a du mal à se faire. Il traîne un peu trop en longueur avec cette fois-ci trop de narrations. Mais le niveau reste élevé rassurez-vous. Il faut bien trouver deux ou trois griefs pour faire le tatillon. In Hands of Titans propose une belle partie de basse vrombissante sur l’introduction, pour une atmosphère lourde et pesante, avec l’orchestre faisant un très bon travail. Encore un beau solo de clavier. Décidément, tous les instruments ont leur place et leur heure de gloire. On ne pouvait pas terminer autrement que par... une réussite bien sûr. Lucifer clôt à merveille cet œuvre, avec en prime un solo de guitare typiquement néoclassique baroque rappelant (fortement) les travaux de Malmsteen

Au final, The Divine Comedy: Inferno jouit d’une interprétation musicale de très grande qualité. Oscar Grace ne s’est pas perdu dans un fourre tout inécoutable, tout est parfaitement bien mis en place. Malgré la richesse et la longueur de l’album, c’est un régal de bout en bout. Les parties metal sont vraiment présentes et mises en avant. Vous y trouverez forcément votre compte si vous aimez le heavy metal des années quatre vingt et le power metal. La tension dramatique propre aux opéras est très bien retranscrite et se combine à merveille à la puissance globale de l’œuvre. A la fois puissante donc, mélodique et très inspirée, c’est une réussite sans bémol. Vivement les deux suites !

 

Tracklist de The Divine Comedy: Inferno :

CD 1:

01. In the Midway of Life’s Journey
02. The Mission of Virgil
03. Gate of Hell (Arrival of Charon)
04. The Borderland
05. Whirlwind of Lovers
06. Under Eternal Rain
07. To the Edge of Stygian Lagoon
08. Regnum Dite
09. Burning Graves
10. Phlegethon (The Bloody River)
11. Forest of Suicides
12. Firestorm

CD 2:

13. On Geryon’s Back
14. Ten Moats of Damnation (Interlude: The Ulysses’ Chant)
15. In Hands of Titans
16. Cocytus (The Ice Terror)
17. Lucifer

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