Septicflesh

Artiste/Groupe

Septicflesh

CD

Titan

Date de sortie

Juin 2014

Label

Season Of Mist

Style

Dark Death Metal symphonique

Chroniqueur

Orion

Note Orion

19/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Septicflesh est le genre de groupe dont j'attends les sorties avec impatience. Car depuis que je les ai découverts, époque Ophidian Wheel (quand le nom du groupe s'écrivait encore en deux mots), je n'ai jamais été déçu par une seule de leurs réalisations. Bon, pour être honnête, je dois mettre un bémol à cette affirmation car j'avais un peu moins apprécié l'expérimental Revolution DNA (1999). Mais depuis, c'est le carton plein. Le dernier album en date, The Great Mass, pouvant être considéré assez objectivement comme un chef d'oeuvre du genre, il me tardait de mettre une oreille sur ce Titan.

Aujourd'hui, c'est chose faite. Verdict ? Roulements de tambour... non, inutile, d'autant que je suppose qu’il ne vous a pas échappé que c’était un coup de cœur. Autant le dire tout de suite, je trouve que Titan est au moins du niveau de son prédécesseur. Du pur Septicflesh. Et l’album porte admirablement bien son nom car effectivement, il est titanesque. Titanesque dans ses parties orchestrales qui ont pris une place encore plus importante, me semble-t-il. Titanesque parce que Septicflesh sait les mêler habilement à un Death Metal accrocheur, toujours brillamment habillé vocalement par Seth Siro Anton pour le côté agressif et sombre, relayé parfois par Sotiris pour le côté majestueux et mélodique. Titanesque enfin car le résultat semble dégager une force incroyable.

War In Heaven, qui ouvre ce nouvel album, devrait mettre tout le monde d’accord d’entrée. Titre fabuleux qui résume ce qui est décrit précédemment. Envolées orchestrales puissantes et magnifiques sur une assise Death Metal agressive comme il faut. Le meilleur des deux mondes. Si au départ, musique classique (appelée aussi musique savante) et Metal extrême ne semblait pas faits pour cohabiter, Septicflesh est l’un des groupes qui a réussi à démontrer le contraire. Les chœurs en fin de titre amènent un côté encore plus grandiloquent au morceau.
Avec le titre suivant, Burn, le groupe durcit son propos : c’est du brut de décoffrage instrumentalement parlant (on a peu d'orchestrations dans un premier temps). C’est aussi la première apparition de la voix claire de Sotiris sur cet album. Puis tout à coup, les rythmiques se taisent et on passe dans un autre univers : quelques notes de harpe (du moins, ça y ressemble), un solo de guitare très mélodique sur fond de violons… Magique.
Order Of Dracul est tout aussi intense. Les orchestrations semblent prise de démence sur ce morceau. C'est même assez déroutant par moment. Voilà le genre de titre qui va demander plusieurs écoutes.
On trouve un peu de douceur au sein du morceau Prototype avec ses chœurs essentiellement féminins qui accompagnent les growls de Seth. Grandiose. Grandiose est aussi un adjectif qui sied très bien à Dogma. Tout le savoir-faire du groupe est réuni sur ce titre. Orchestrations monumentales, growls ultra puissants de Seth, chœurs imposants sur la voix claire de Sotiris.
Inutile de se lancer dans un track by track. Cet album s’écoute plus qu’il ne se raconte. Il est évident que Christos Antoniou s'est encore surpassé au niveau des arrangements symphoniques. N’oublions pas qu’il est détenteur de nombreux titres honorifiques en musique, provenant de plusieurs conservatoires réputés. Ce type est tout simplement un maître en la matière. Il n'hésite pas à prendre l'auditeur à contre-pied en balançant un passage calme avec une flûte, une harpe ou des violons en plein milieu d'une attaque rythmique frénétique, quand on s'y attend le moins (Burn, Order Of Dracul, Prometheus). Quand je l'avais interviewé il y a quelques temps, Christos avait expliqué que chez Septicflesh, l'orchestre était au centre de la composition, pas uniquement placé en accompagnement ou en arrière-plan comme chez beaucoup d’autres groupes. Les compositions sont en fait construites à partir du squelette orchestral du morceau. Et c'est tout à fait ce que l'on ressent en écoutant Titan (Order Of Dracul, Prototype, Dogma, Prometheus…). De l’orchestral de très haut niveau donc, pas du pompeux ou du kitsch à grands coups de synthés. C’est un véritable orchestre qui officie ici, et ça s’entend. Ecoutez donc l’album au casque, vous sentirez bien que ces sonorités sont organiques, pas synthétiques.
Il vous faudra sans doute, comme à moi, plusieurs écoutes pour maîtriser la bête. Titan est le genre d'album qui ne se livre pas à la première écoute, il faut le laisser nous pénétrer, pouvoir en faire le tour complet plusieurs fois pour commencer à saisir toute la grandeur de cette nouvelle œuvre des Grecs. Et quand ce sera fait, vous trouverez que ses quarante-cinq minutes passent bien trop vite.

Finalement, c’est un album d’un côté sans surprise car dans la continuité de Communion et The Great Mass mais en même temps terriblement addictif ; car même si l’on connaît la recette des Grecs, le groupe ne semble pas être à court d’idées et nous a encore livré ici dix compositions d’une richesse inouïe.
Titan, un chef-d’œuvre de plus de la part de Septicflesh ? Même s'il est sans doute un peu trop tôt pour l'affirmer, je crois qu'il en a déjà toutes les qualités.

 

Tracklist de Titan :

01. War in Heaven
02. Burn
03. Order Of Dracul
04. Prototype
05. Dogma
06. Prometheus
07. Titan
08. Confessions Of A Serial Killer
09. Ground Zero
10. The First Immortal

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