Secret Sphere

Artiste/Groupe

Secret Sphere

CD

Portrait Of A Dying Heart

Date de sortie

Novembre 2012

Label

Scarlet Records

Style

Power Metal Mélodique

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Cette chronique risque de présenter un certain nombre de similitudes avec celle que j'ai récemment écrite à propos du dernier album de Vision Divine. Voici en effet deux groupes italiens au parcours assez semblable. En plus de leur pays d'origine, Secret Sphere et Vision Divine évoluent globalement dans le même style musical. Tous deux ont connu des hauts et des bas et peinent à accéder à la renommée planétaire, tous deux ont conçu des albums fort réussis et d'autres bien moins marquants, tous deux proposent leur septième album en cette fin d'année 2012... Chez l'un comme chez l'autre, il y a toujours eu ce potentiel (confirmé pour Secret Sphere sur deux disques très convaincants, A Time Nevercome et Heart & Anger) pas toujours bien exploité mais néanmoins indéniable. Le groupe qui nous intéresse aujourd'hui vient, pour la première fois de sa carrière, de changer de chanteur. Et qui remplace Roberto "Ramon" Messina ? Vous n'allez pas le croire : Michele Luppi... ex-Vision Divine. Que le monde est petit ! En tout cas (et en ce qui me concerne), voilà une bien bonne nouvelle car, sans vouloir me montrer irrespectueux à l'égard de Roberto, j'ai toujours trouvé qu'une des choses qui manquaient à Secret Sphere était un excellent chanteur... et excellent, Michele l'est, sans aucun doute. Alors, je me mets à rêver... Et si enfin les Italiens de la sphère secrète, portés par un vocaliste de première classe, nous sortaient THE album ? C'est l'occasion ou jamais, non ? Les super riffs d'Aldo Lonobile et la voix de monsieur Luppi réunis sur une même galette, ça devrait le faire, n'est-ce pas ? Et bien comme ce fut le cas pour Vision Divine il y a quelques semaines, le verdict ne se fera pas attendre longtemps : c'est bien, et même parfois très bien... mais pas exceptionnel. Damned ! Ce n'est pas encore pour cette fois... 

N'allez cependant pas croire que ce Portrait Of A Dying Heart est inintéressant, vous commettriez une grave erreur. Il y a de l'audace et de l'ambition dans le travail proposé par nos amis italiens, et cela se ressent dès le démarrage de l'album. Alors que l'on s'attend à la petite intro d'une minute ou deux qu'on oubliera ou zappera lors des futures écoutes, c'est carrément un morceau instrumental de plus de six minutes (et portant le titre de l'album) qui ouvre le bal. Plutôt inhabituel, n'est-ce pas ? Plusieurs thèmes musicaux sont exploités et la compo part dans différentes directions. Cette fois-ci, Secret Sphere a donc davantage exploré sa facette progressive. Démarrage intéressant. X, en deuxième position, se doit de mettre le feu aux poudres. C'est bien ce qu'on attend d'un début d'album de Secret Sphere, non ? Et bien, après plus d'une minute instrumentale mid-tempo mélodique, une franche accélération se fait sentir et le groupe nous balance une compo speed dont il a le secret. Enfin, partiellement speed car les changements de rythme reviennent vite sur le tapis. Les mélodies sont agréables, l'atmosphère est plutôt chouette, mais j'ai du mal à voir où les Italiens veulent en venir. La complexification (légère) du propos fait que l'ensemble perd un peu en efficacité, c'est du moins mon impression. C'est principalement de là dont vient la petite déception que me cause cet album. Je l'écoute et le trouve globalement très bon, mais je n'en retiens pas toujours grand chose. Je suis également un peu déçu par son manque de niaque. Oui, car cet opus ne compte que deux autres morceaux rapides (en plus de X, qui ne l'est qu'à moitié) : The Fall et Secrets Fear. Alors soit, la qualité d'une chanson n'est pas déterminée par son tempo mais quand même, un peu plus de vélocité ne m'aurait pas dérangé. Dernière petite remarque sur la structure de ce disque : il s'achève avec deux ballades. Heavy, mélancoliques et réussies (surtout Eternity) certes, mais quand même, ce sont deux ballades, quoi. La septième piste, Lie To Me, se rapproche également de ce type de compo. Là encore, ce choix discutable en terme d'équilibre me laisse perplexe. 

A part ça, cet album a de très bons moments. Wish & Steadiness est un morceau heavy à la mélodie impeccable, Les chansons rentre-dedans (The Fall, Secrets Fear) sont convaincantes. La performance de Michele Luppi est exemplaire. Il brille à chaque instant et fait preuve d'une grande aisance dans tous les registres. On se doit de saluer la prestation du groupe et la qualité du travail accompli. Si vous êtes fan de Secret Sphere, il n'y a pas à hésiter, ce disque doit faire partie de votre CDthèque. Le nouveau chanteur permet au sextet de gravir un échelon vers les sommets... malheureusement pas encore tout à fait atteints malgré d'incontestables qualités. Pour ma part, je souhaiterais qu'à l'avenir, le groupe fasse preuve d'un peu plus de simplicité et tende à rendre quelques-unes de ses compos plus mémorables. J'attendais de Portrait Of A Dying Heart qu'il soit un peu plus décoiffant. A cause de cela, et malgré sa beauté et son ambition, je pense que je continuerai de lui préférer des albums comme A Time Nevercome ou Heart & Anger. Mais laissons le temps au temps, d'écoute en écoute, je me surprends à l'aimer de plus en plus...

 

Tracklist de Portrait Of A Dying Heart :

01. Portrait Of A Dying Heart
02. X
03. Wish & Steadiness
04. Union
05. The Fall
06. Healing
07. Lie To Me
08. Secrets Fear
09. The Rising Of Love
10. Eternity

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