Artiste/Groupe:

Sebastian Bach

CD:

Child Within The Man

Date de sortie:

Mai 2024

Label:

Reigning Phoenix Music

Style:

Heavy Rock

Chroniqueur:

Blaster of Muppets

Note:

15/20

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Child Within The Man est le premier album solo de Sebastian Bach à sortir depuis Give ’Em Hell paru il y a exactement dix ans. Et il arrive à point nommé pour remettre les pendules à l’heure et redorer le blason du grand gueulard blond qui - de mon point de vue en tout cas - en avait bien besoin. Oui, je le confesse, j’avais un peu perdu foi en Bach ces dernières années... aucune production à l’horizon, une voix qui - en concert - semblait commencer à accuser le poids des années, une "actualité" se résumant globalement à cette interminable rengaine "il faut que Skid Row et moi nous reformions pour faire plaisir aux fans, je ne comprends pas pourquoi le groupe ne veut pas de moi (bla bla bla)...". J’avais donc commencé - doucement mais sûrement - à ranger Sebastian dans la catégorie "has been". Et voilà que ce Child Within The Man vient me donner tort... et j’aime ça !

Pour son retour, Bach s’est entouré de partenaires que l’on connait bien... mais pas seulement. On retrouve par exemple le guitariste Devin Bronson avec lequel le chanteur jouait déjà il y a dix ans. Il y a aussi des guests venus jouer de la guitare sur une piste : John 5 ou Steve Stevens également présents sur Give ’Em Hell. Au rayon des petits nouveaux, on notera la présence dans le groupe de Todd Kerns (Slash) à la basse, Jeremy Coulson (Steve Vai) à la batterie, la guitariste Orianthi qui intègre la section "guest star" sur le morceau Future Of Youth, Myles Kennedy (Alter Bridge, Slash) en tant que co-compositeur d’un morceau (le single What Do I Got To Lose?) et l’arrivée de Michael Elvis Baskette à la production. Autant vous dire tout de suite que ça joue bien et que ça sonne du tonnerre (avec un son bien massif et moderne).

En plus, et c’est quand même le plus important, deux choses sont à signaler : les compos, sur le début de l’album du moins, "rock" sévèrement et s’avèrent bien efficaces... et le grand blond a conservé sa voix si particulière/puissante ainsi que ce charisme de dingue qu’on lui connaît. Tout commence avec un Everybody Bleeds puissant alternant mid et up tempo, riffs qui claquent, solo classe et mélodies qui accrochent. Du bon hard/heavy burné qui crie "Bach is back... et il n’est pas revenu pour faire de la soupe" ! Freedom confirme cette bonne impression de départ en s’autorisant un riff et une petite cowbell qui fera plaisir aux nostalgiques des premiers albums de Skid Row. Baz est en grande forme sur ce titre, il est même assez monstrueux et John 5 décoche un solo inspiré. Mais ce n’est pas fini, le troisième titre, (Hold On) To The Dream, commence comme une ballade (sombre) et nous renvoie trente ans en arrière... mais c’est une fausse piste car il s’agit en fait d’un gros titre heavy, bien lourd voire pachydermique, absolument imparable. Le riff, la ligne de chant et les chœurs qui l’accompagnent en font un hymne qui va tout écraser sur son passage en concert, c’est certain. Une tuerie.

Bien sûr, tout cela est assez classique mais, grâce aux talents des différents intervenants et à la production de Baskette, Child Within The Man ne sonne pas désuet et, bien que l’on soit forcé - par moment - de penser au premier groupe de Bach, ce disque ne fait pas dans la repompe de Skid Row. Ainsi What Do I Got To Lose? (co-écrit par Kennedy) incarne bien ce côté hard classique qui sied à Bach, sans sonner nostalgique... il est bien gras, frappe peut-être un peu moins fort que les titres précédents mais possède un super refrain. La plupart des nouvelles compos ne sont pas rapides, elles assoient une autorité heavy rock généralement mid-tempo et hyper carrée. Hard Darkness s’inscrit dans cette lignée avec une batterie lourde et un Bach particulièrement menaçant sur le couplet. Les morceaux suivants accélèrent un peu la cadence : Future Of Youth sonne comme du (bon) Mötley Crüe sous stéroïdes (riff et couplet) mais beaucoup plus 90s et alternatif au moment du refrain (je ferais la même remarque concernant celui de Vendetta, pas mon préféré de la galette mais le couplet enlevé est très chouette), et F.U., celui qui m’emballe le plus grâce à son côté hard rock’n’roll plus mélodique et entraînant (et un beau solo de Steve Stevens). 

Le reste de l’album (les trois dernières pistes) demeure solide mais je me lasse un peu et retiens moins de choses une fois les huit premiers titres terminés. J’y suis revenu plusieurs fois mais je trouve ces compos globalement moins percutantes ou mémorables. Rien de mauvais pourtant... mais Child Within The Man fait plus d’étincelles sur son démarrage que sur son final (To Live Again est une ballade typique du monsieur, pas désagréable mais, dans le genre, on a entendu mieux). Peu importe, même si - à mon sens - ce disque se porterait mieux avec deux pistes de moins (et un artwork moins laid, opinion personnelle que vous avez le droit de rejeter), je dois me rendre à l’évidence : Sebastian Bach a réussi son retour avec un album vigoureux, bien produit, mettant en valeur sa voix unique et surpuissante. Dix ans, c’est long... mais Child Within The Man rassure sur les capacités de son géniteur et demeure une bonne surprise que les fans du monsieur devraient apprécier.


 Tracklist de Child Within The Man :

01. Everybody Bleeds
02. Freedom
03. (Hold On) To The Dream
04. What Do I Got To Lose?
05. Hard Darkness
06. Future Of Youth
07. Vendetta
08. F.U.
09. Crucify Me
10. About To Break
11. To Live Again

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