Retour de Scardust sur le devant de la scène avec leur troisième album. Formé en 2015, le groupe nous vient tout droit d’Israël, pays que l’on voit beaucoup plus dans d’autres rubriques journalistiques que celle du metal, mais là n’est pas le propos. Chacun jugera selon sa sensibilité, ici, nous parlons que de musique et de metal symphonique. Enfin pas que, puisque le groupe oscille entre le symphonique et le progressif. Le jeu de basse de Bar Sasson, dernier arrivé au sein du combo est vraiment exceptionnel et donne cette touche prog au projet de Scardust. Des membres originaux ne restent que Yoav Weinberg à la batterie et Noa Gruman pour la partie chant. Le timbre vocal de cette dernière est vraiment agréable et elle sait manier plusieurs techniques pour ne pas proposer la même chose et au final ne pas lasser l’auditeur. Le reste du groupe est composé d’Aaron Friedland aux claviers et Gal Gabriel à la guitare.
Alors oui se positionner entre metal symphonique et metal progressif risque de perdre les amateurs de chaque style puisque c’est très original et déroutant à l’oreille. Entre belles envolées symphoniques (Dazzling Darkness) et gros moments prog (RIP), difficile de s’y retrouver. Et pourtant ça passe crème, c’est à croire que la formule fonctionne, sans pour autant faire la whoua des grands jours.
Le premier featuring apparait sur Unreachable où les guitares, basse et batterie se confrontent avec l’orchestre de TLV Orchestra. Il s’agit là un orchestre de 24 jeunes musiciens proposant des musiques traditionnelles arabo-juives et orientales pour résumer assez rapidement le concept. L’ensemble fonctionne à merveille et donne une grandeur au morceau de Scardust et une teinte orientale originale.
Le groupe va s’octroyer le talent d’Ally Storch, la violoniste allemande sur Searing Echoes pour le second featuring de cet opus. Si ce titre fleuve de plus de sept minutes est un beau moment de metal symphonique efficace, l’apport du violon est tellement dilué et succinct qu’on reste un peu sur notre faim au regard du talent de cette violoniste. Dommage, Scardust passe un peu à côté du sujet ici. L’album s’achève sur le triptyque The Touch Of Life dont la première partie voit la présence de Ross Jennings pour accompagner Noa au chant. Alors ok son apport est vraiment léger et uniquement sur la seconde partie de ce morceau assez court. C’est d’autant plus con que le duo fonctionne bien. Choix étrange qui laisse l’auditeur, tout comme l’auteur de cette missive sur sa faim. On retrouve malgré tout le chanteur sur le dernier volet de ce triptyque qui va reprendre tout ce que le groupe maitrise : le prog, le sympho pour tenter d’en mettre plein la vue pour ce final. Ok, mais entre les growls qui arrivent ici comme un cheveu sur la soupe (et assez foirés je trouve), et ce désir de tout balancer, on remarque de suite les grosses ficelles.
Bon ben je serais bien un peu emmerdé moi avec Scardust… Oui on trouve d’excellentes choses dans cette galette. D’excellents moments de prog avec notamment une ligne de basse qui décoiffe par moment, un metal symphonique plutôt bien maitrisé avec un chant féminin juste au possible, et l’envie de créer cette nouveauté entre symphonique et progressif. L’apport de certains featuring est tellement original qu’on pourrait presque crier au génial si seulement ces derniers n’étaient relégués au rang de seconds couteaux. En somme Scardust avait tout entre les mains pour faire l’un des albums de l’année, mais là ils se sont parfois plantés à vouloir trop en faire et partir dans toutes les directions. Si certains y trouveront leur bonheur ici, je reste plus mesuré et surtout persuadé que le prochain album pour être exceptionnel si le groupe trouve la bonne formule.
Tracklist de Souls : 01. Long Forgotten Song 02. My Haven 03. RIP 04. Dazzling Darkness 05. Unreachable (feat. TLV Orchestra) 06. End Of The World 07. Searing Echoes (feat. Ally Storch) 08. Touch Of Life I - In Your Eyes (feat. Ross Jennings) 09. Touche Of Life II - Dance Of Creation 10. Touch Of Life III - King Of Insanity (feat. Ross Jennings)