C H R O N I Q U E
23 ans après son dernier album, le groupe mythique de hard-rock français SATAN JOKERS, conduit par le chanteur Renaud
Hantson, est de retour avec un nouveau line-up prestigieux regroupant l'élite de la virtuosité métal française. Un line-up
SJ2009 impressionnant réunissant Pascal Mulot à la basse (ex. Patrick Rondat, Triple FX, NORD, SPIC...), Michaël Zurita
(Taï Phong, Gogol Ier...) à la guitare solo, Marc Varez (Vulcain, Blackstone...) à la batterie et Olivier Spitzer
(Stators, Rebel...) aux guitares rythmiques. Stéphane Bonneau, guitariste originel, vient même faire quelques apparitions.
Avec un tel casting, on peut imaginer à quoi s'attendre !!
Dès les premières notes de "Silicone Baby" (morceau traitant de la chirurgie esthétique), c'est la grande claque. La
production est excellente, la basse de Pascal Mulot bien mise en avant, la batterie de Marc Varez tabasse dans tous les
sens et le son de guitare solo de Michaël Zurita est très propre. Un morceau détonnant comme mise en bouche, Renaud
Hantson dégage une énergie incroyable au milieu de ces rythmiques heavy bien saturées. Vive le heavy des années 80 !
Arrive alors le premier "tube" de l'album (Il faut dire que 90% des compos de SJ2009 sont hyper accrocheuses et
exploseront tout en live !), j'ai cité "U.S.A. Union Sacrée Des Assassins". Compo corrosive traitant de la suprématie des
Etats-Unis, le refrain est excellent et on imagine déjà la foule reprendre "Au pays des cowboys, Union Sacrée Des
Assassins".
Tout au long de ce SJ2009, on ne s'ennuie jamais. On retiendra plus particulièrement :
- "Combat" traitant du thème du vieillissement face auquel on ne peut rien
- le groovy et entêtant "Indien De Demain" qu'on ne peut s'enlever de la tête
- l'engagé "Mouroir" qu'un Bernie Bonvoisin en colère aurait pû écrire. Une révolte contre l'exclusion et la négligeance
des politiques. La section rythmique est énorme, les riffs de guitare sur le refrain deviennent épiques et partent en
cavalcade. Imparable !
- le magnifique "Addiction (Souffrir avec toi)" à la croisée entre mid-tempo et ballade. Refrain regorgeant de feelings.
La partie de basse de Pascal Mulot est magnifique.
- "Lunettes Noires" : après une intro piquée à Led Zep, les couplets sont bluffants, Hantson chante uniquement sur les
parties de basse slappées de Pascal Mulot. Imaginez, pour ceux qui connaissent, les parties de slap de "Bass And Love" et
rajoutez-y un chanteur ! Non seulement les couplets sont excellents mais en plus, le refrain est une nouvelle fois
imparable.
- "Professionnelle" : morceau rock, bluesy, groovy et accrocheur traitant du thème d'une prostituée du cyber-sex
Musicalement, cet album est proche de l'excellence. Pour ceux qui aiment les rythmiques qui cognent, ils vont se délecter
avec le duo Mulot/Varez. Pour ceux qui sont fans de guitar-hero, Michaël Zurita déchire tout, les solos de guitare typés
années 80 sont partout sur SJ2009 : saturés, propres, descentes de gammes hyper techniques sur gammes majeures... un peu
comme les aurait joués un shredder comme Paul Gilbert. Le chant est également impressionnant. Pour ceux qui n'ont connu
Renaud Hantson qu'à travers les comédies musicales, c'est à tomber sur le cul de voir comme il assure sur un album de
hard-rock.
Pourquoi "seulement" une note de 17/20 me direz-vous en lisant toutes ces louanges ? Et bien principalement à cause de 2
défauts : 1 petit et 1 énorme.
Commençons par le petit. Tout d'abord, quelques compos sont un peu en dessous du lot : "Voodoo" et "200 chronos". Mais vu
le niveau global, tout ça reste bien acceptable.
Puis arrivons au carton rouge : "Ma Guitare". Un morceau de quasi-variété aux paroles ultra-niaises racontant l'histoire
d'un gars qui attend le soir pour retrouver sa guitare !! Et pire que ça, le refrain ressemble au Jerk de Thierry Hazard
dans les années 80 !! Enorme !! Comment, sur un album aussi excellent, SATAN JOKERS a osé inclure "ça" ? Attention à ne
pas franchir la frontière entre le hard-rock et la variété !
Mis à part ce carton rouge, vous l'avez compris, cet album est excellent. Après "Archangels In Black" d'Adagio, c'est la
seconde grande baffe française de l'année 2009. Vivement les concerts, avec de tels refrains, ça va donner !
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