Saracen

Artiste/Groupe

Saracen

CD

Marilyn

Date de sortie

Septembre 2011

Style

Metal Mélodique

Chroniqueur

Didier

Note Didier

14/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Saracen est un groupe hors du commun, et difficilement étiquetable. Ils sont anglais et reviennent avec un nouvel album concept sur le thème de Marilyn Monroe tout simplement appelé Marilyn. La pochette, elle, ne semble pas du tout alignée sur le sujet de l'album ou bien la référence est extrêmement bien cachée. Saracen est un spécialiste de ces albums à thème puisque l'album précédent, Vox In Excelso était dédié aux croisades et aux chevaliers templiers. Le groupe est aujourd'hui composé de Steve Bettney au chant (sachant que plusieurs chanteurs sont aussi invités sur l'album, on en reparle dans quelques lignes), de Paul Bradder aux claviers, de Richard Bendelow à la basse, de Paul Gibson à la batterie, de Rob Bendelow à la guitare et de Snake Davis au saxophone, car oui, et assez étonnamment il y a du saxo dans cet album, et même du sacré bon saxo, instrument dont, pourtant, je ne suis pas super fan. Je parlais à l'instant d'invités au chant. En effet pour traiter d'un thème comme celui de Marilyn Monroe, il fallait des voix féminines et on en trouve deux tout à fait magnifiques. D'abord Issa sur Hold On, un morceau franchement émouvant ou Issa flirte avec une mélodie de saxophone, c'est très beau. Ensuite on retrouve plusieurs chansons où une puissante voix de femme impose son style impressionnant, entre Bonnie Tyler sur certains passages à voix cassée et Pat Benatar ou Heart pour les moments plus criés. La voix en question, est une star aux US, pas super connue en France, qui fait une carrière solo énorme, plutôt connue pour ses ballades mielleuses à chant puissant. Elle participe aussi à de nombreux autres projets dont celui-là. Son nom est Robin Beck, et sur cet album il faut reconnaître qu'elle fait un travail énorme. Le dernier invité est Steve Overland, reconnu aux US encore dans la catégorie chanteur de rock, hard FM. Il chante en duo un morceau (Who Am I) avec Robin Beck. Il a aussi indéniablement, une belle voix, rappelant un peu Lou Gramm, donc je préviens tout de suite, les amateurs de Brutal Death, ce chanteur, et cet album ne va pas vous émoustiller. Bon les autres, on continue...

On reste suspicieux au départ de l'album car on est pris totalement à contre-pied par le premier morceau Norma Jeane, dont le thème est repris pour le morceau final de l'album Marilyn, pour n'en former qu'un. Pris à contre-pied car après une première minute d'intro assez prog, le saxo prend le relais pour un passage calme, langoureux même, qui me choque un peu au départ. On finit par s'y habituer, mais je connais quelques impatients qui pourraient refuser l'obstacle. Vous l'aurez compris : ce premier morceau, instrumental, laisse la part belle au saxo de Snake Davis, on a aussi droit à un joli solo de guitare, ça fait quand même un départ en demi-teinte, ou plutôt osé. Whither The Wind Blows vient remettre un peu les pendules à l'heure : bons riffs de guitare, excellent chant de Steve Bettney, pour un morceau assez lent et mélancolique, avec pas mal de chœur masculins et féminins. On commence à s'imprégner de l'histoire, on sait déjà que ça n'est pas une histoire gaie. J'aime bien ce gros son de clavier et ces chœurs. La guitare acoustique et saxophone viennent nous cueillir pour Hold On, magistralement chanté par Issa, jeune Norvégienne à la voix enfantine et très agréable. Une jolie petite chanson calme et émouvante.
On repart sur du plus vif avec les riff à la wah-wah de Make This Body Work. La voix est encore féminine mais dans un registre totalement différent puisqu'on retrouve la puissante (et pourtant petite) Robin Beck. Quelle voix ! On se dit, en l'écoutant qu'il est un peu dommage qu'elle ait fait une carrière dans un style bien plus retenu (mollasson ?), tant elle semble avoir une voix faite pour le rock musclé. Bref ici, elle semble extrêmenent à l'aise, tenant des notes longues et très hautes. Chapeau ! On finit tout échevelé, et on attaque une ballade sirupeuse Who Am I, chantée en duo par Robin et Steve Overland. Bon, c'est mignon, on les imagine se regardant droit dans les yeux, mais nous en tenant la chandelle on s'ennuie sec, et si on se doute que ça suit la vie mouvementée de la star, on commence à regarder sa montre car le morceau affiche 5:26 au compteur. Ouf ! Heureusement,  vers les deux minutes, ça s'excite et devient bien plus rock, avec même un bon solo de piano typé orgue hammond, enchainé sur un solo de guitare. On est passé pas loin de la cata, mes amis, mais finalement ça se passe pas trop mal, malgré la dernière minute du morceau qui redevient mièvre, et que même les fans de Céline Dion pourraient apprécier. Oups !
L'alternance de morceaux calmes et rapides se brise avec l'arrivée de Love Like A Razorblade, encore une ballade, presque Floydienne. Une fois de plus c'est ballot, on se dit, même si là, la guitare très agréable de Rob Bendelow aide à passer le temps. Le morceau me semble un peu poussif et le moins inspiré de l'album, heureusement que sur exploit personnel, la guitare, fait passer la pilule. Break The Spell vient ensuite nous réveiller, avec de bons riffs, même si l'originalité n'est pas énorme. En plus, le petit break au milieu du morceau est encore un moment de calme. On retrouve ensuite, et j'avoue, avec beaucoup de plaisir, la voix de Robin Beck pour deux morceaux Not For Sure et Feel Like Going Home. Dans un cas comme dans l'autre, la voix est encore géniale, étonnante. Elle colle bien à l'histoire. Dans Not For Sure, la mélodie est magnifique, et ne laissera pas indifférent les coeurs d'artichaut (chair de poule, larme à l'œil et autres phénomènes bien connus...). C'est probablement mon morceau préféré, et c'est aussi une ballade, pas courant. Le suivant, pour certains risque d'être la ballade qui fait déborder le vase. Pourtant, même si je doit reconnaître que c'est une bonne grosse ballade, comme on les chante dans les balloches pour que les messieurs invitent ces dames, la voix de Robin est étonnante, parfaite. Je ne sais pas si le fait que le solo de guitare soit sympa suffira à garder vos paupières ouvertes, mais faut bien que j'essaie un peu tout ce qu'il me reste. Bref on sort de notre torpeur, quand dans le morceau suivant, Unfinished Life, on se retrouve plongé dans un discours (peut-être bien de JF Kennedy, étant donné qu'on entend l'annonce de son assassinat à la radio, en fond, plus tard dans le morceau), qui sert d'intro. Le morceau est assez pêchu, contient un bon solo de guitare. Le morceau finit encore sur un blabla à propos du film de la mort de JFK. On clôture l'album par le thème déjà utilisé dans le premier morceau. C'est encore Robin qui s'y colle coté chant. On sent la fin proche. C'est un beau final, le refrain est particulièrement accrocheur.

Bon, alors si vous lisez encore ces lignes c'est que j'ai réussi à piquer votre curiosité, et c'est plutôt bon signe car cet album n'est pas banal et qu'il représente justement une certaine curiosité musicale. C'est un album intéressant, à écouter dans son intégralité. Laissez vous tenter... et surprenez vous et votre entourage !

Tracklist de Marilyn :


01. The Girl: Norma Jeane
02. The Orphan: Whither the Wind Blows
03. The Dreamer: Hold On (Issa)
04. The Model: Make This Body Work (Robin Beck)
05. The Actress: Who Am I (Beck & Overland)
06. The Wife: Love Like A Razorblade
07. The Patient: Break the Spell
08. The Mistress: Not For Sure (Robin Beck)
09. The Forsaken: Feel Like Going Home (Robin Beck)
10. The Witness: Unfinished Life
11. The Woman: Marilyn (Robin Beck)

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