Sanctuary

Artiste/Groupe

Sanctuary

CD

The Year The Sun Died

Date de sortie

Octobre 2014

Label

Century Media Records

Style

Heavy Thrash Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

15/20

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C H R O N I Q U E

Comme vous le savez sans-doute, avant Nevermore il y avait Sanctuary. Nevermore n'est plus, Warrel Dane (vocaliste) et Jim Sheppard (bassiste) sont donc allés reformer leur ancien groupe et reprendre les choses là où ils les avaient laissées au tout début des 90's (le deuxième et, jusqu'à présent, dernier album de Sanctuary, nommé Into The Mirror Black, est sorti en 1990). On retrouve à leurs côtés deux membres de la formation originelle : le batteur Dave Budbill et le guitariste Lenny Rutledge. L'autre guitariste, Sean Blosi, n'est pas de retour et s'est fait remplacer par un certain Brad Hull. Ce petit monde nous propose une sortie automnale au titre bien joyeux (dans la grande tradition Sanctuary/Nevermore) : The Year The Sun Died. On va encore bien se marrer... 

Comment sonne Sanctuary en 2014, vingt-quatre ans après Into The Mirror Black ? Beaucoup d'entre-vous reconnaîtront le heavy thrash sombre pratiqué par Nevermore mais dans une version moins technique (la virtuosité d'un Jeff Loomis manquant à l'appel), torturée ou froide. Vocalement, n'espérez pas que Warrel Dane ressorte le chant aigu de Refuge Denied (1988), le monsieur avait déjà changé de registre sur l'album suivant et les années passées n'ont pas aidé le chanteur a retrouvé les cris Halfordiens de sa jeunesse. Ceux qui espéraient que The Year The Sun Died soit une réplique de ce que le groupe faisait il y a plus de vingt ans vont donc devoir se faire une raison. Et d'une certaine façon, tant mieux, non ? Nous sommes bien en 2014, pas en 1990. Les auditeurs plus raisonnables qui n'attendent pas un Refuge Denied (ou un Into The Mirror Black) part 2 pourront se laisser charmer par cet album qui ne manque pas de qualités. 

Comme on l'espérait, The Year The Sun Died est heavy et sombre. On a beau être ouvert d'esprit, il n'était tout de même pas question qu'il en soit autrement, n'est ce pas ? Pas d'inquiétude à ce sujet, donc. Et dès la chanson d'ouverture, Arise And Purify, le ton est donné. Rythmique carrée, guitares plombées, un bon petit solo lâché dès la trentième seconde, la voix si particulière de Warrel Dane... on est à mi-chemin entre du heavy bien costaud et du thrash. Le refrain est efficace. Je ne suis pas soufflé, mais c'est franchement bon ! Petite accélération de tempo avec Let The Serpent Follow Me. Beau travail sur les mélodies et les solos (Hull et Rutledge signent de belles interventions, sans en faire des tonnes)... impression très positive. Des morceaux de cette trempe, il y en a d'autres. Je pense notamment à la très efficace et accrocheuse Frozen. Sans doute l'un des titres les plus immédiats de cette galette avec un tempo rapide sur les couplets, un refrain plus posé et bien écrit et toujours ces soli mélodiques habilement tricotés. Dans un style moins rapide mais toujours costaud, Question Existence Fading (celle-là rappelle vraiment Nevermore) et The World Is Wired font également bien le job. C'est bien écrit, puissant et soigné. Rien à redire. Exitium est un morceau lourd et inquiétant qui m'a demandé plusieurs écoutes... Pas la chanson la plus accessible sur ce disque mais pas inintéressante. A part ça, quelques pistes plus calmes ont été dispersées ici et là pour aérer l'ensemble qui, du coup, gagne en diversité. I Am Low commence comme une ballade mais évolue de façon bien heavy et se révèle plus intéressante qu'il n'y parait de prime abord. One Final Day, qui mèle guitares claires et saturées, est agréable sans toutefois me passionner plus que cela. Même remarque pour la mid-tempo mélodique The Dying Age, pas désagréable mais pas scotchante. La fin de l'album est aux petits oignons avec un court instrumental guitaristique (Ad Vitam Aeternam) fort réussi servant d'introduction à la chanson titre, une ballade (mais toujours grave et heavy, rassurez-vous) mélancolique, puissante et classe.

The Year The Sun Died n'est pas le genre de disque qui en met plein la vue dès la première écoute. Il n'est ni très spectaculaire ni novateur... on n'est pas trop surpris à son écoute car on baigne dans un univers finalement assez familier (quand on connaît les travaux de Dane)... mais pour peu que l'on aime le style et que l'on persévère, ce disque solide et bien fait se révèle très agréable. Avec plus de titres dans la lignée de Frozen, le groupe se serait facilité la tâche et s'attirerait sans doute plus aisément les faveurs de nouveaux fans... mais qui a dit que l'expérience devait être facile ? On parle de Sanctuary là, pas de Scorpions. Donc oui, plusieurs écoutes seront nécessaires et, de toute façon, The Year The Sun Died ne plaira pas à tout le monde... Mais il est fort probable que ceux qui ont aimé Sanctuary, Nevermore ou l'album solo de Warrel Dane trouvent ici de quoi se faire plaisir. Verdict : un album de qualité, un retour réussi à défaut d'être renversant. J'attends la suite.

 

Tracklist de The Year The Sun Died :

01. Arise And Purify
02. Let The Serpent Follow Me
03. Exitium (Anthem Of The Living)
04. Question Existence Fading
05. I Am Low
06. Frozen
07. One Final Day (Sworn To Believe)
08. The World Is Wired
09. The Dying Age
10. Ad Vitam Aeternam
11. The Year The Sun Died

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