Et voilà ça continue ! J’avais évoqué ce sujet il n’y a pas si longtemps, à savoir l’arrivée de cette vague de teenage metal US dont la déferlante devrait s’abattre très vite sur nos contrées. Certains artistes ont même déjà bien percé et se présentent déjà sur les plus grands festivals européens (Poppy, Amira Elfeky…) sans appréhension et sûr de leur musique, et à raison je dirais. C’est donc un nouveau venu de cette mouvance qui débarque ici. Reverya nous arrive de Floride (Tampa pour la petite précision géographique), composé de Nadine au chant et claviers, Travis à la guitare et Kaleb à la batterie. Formé en 2022 ils surfent sur la vague du metal cinématographique avec une grosse frappe, pas mal de groove, des sons electros et de belles mélodies. Le groupe s’assume et se revendique des influences de Jinjer ou Spiritbox, c’est signe que ça devrait envoyer non ?
A première vue avec cet artwork somme toute assez bien réussi et très joli pour un tableau et des titres qui reprennent des noms de fleurs, je ne m’attendais pas à ce qui va suivre. Et pourtant dès le premier titre Allium, ça fout les jetons ! C’est mielleux et d’une platitude abyssale, et à ce stade j’hésite entre l’envie de zapper le titre et carrément de balancer la galette. C’est là que j’entre en scène pour convaincre l’auditeur de ne surtout pas faire ça et continuer l’écoute d’Affliction in Bloom. Et oui car dès Wisteria c’est beaucoup plus musclé avec un son mastoc et ce final hurlé qui remet l’église au centre du village et lance les hostilités. Après un faux départ, Reverya est lancé.
La suite leur donne raison puisqu’arrive Pyrophyte, du metalcore qui envoie porté par des guitares au son super bien trouvé. Le chant hurlé de Nadine est parfaitement exécuté ici et donne de l’amplitude à l’ensemble.
Sur Forget Me Not le groupe permet de souffler un peu avec ce morceau plus mélodique et mainstream mais assez bien goupillé dans l’ensemble. C’est différent du reste et les puristes amateurs de core risquent de ne pas s’y retrouver ici. L’intro de Dahlia continue dans ces notes très calmes justes avant un déferlement de metalcore bien violent (toujours selon mes sensibles oreilles). Beaucoup de changements de rythmes ici marqués par de bons riffs de grattes. Après un interlude qui oscille entre décevant et inutile, Asphodel conserve la puissance que le groupe maitrise jusqu’au final plus planant qui montre comme un épuisement de l’inspiration. Le final sur Magnolia poursuit et vient argumenter ce dernier propos. C’est très pop avec des beats electro. Ce titre est bien trop gentil compte tenu de ce que Reverya nous a montré sur cet opus. Le genre de titre comme deux ou trois de cet album qui fleurent bon le remplissage, ou ce que je n’espère pas, l’envie de récupérer une fan base plus grand public. Si c’est le cas c’est décevant et montre le côté mercantile du groupe. Ok je vais loin dans l’analyse et j’espère me louper en baragouinant ça, et j’attends que le groupe me fasse rabattre mon caquet dans l’avenir.
Néanmoins cet album est globalement sympa avec de très bons morceaux. Reverya reprend la recette de cette nouvelle vague de metal US qui allie le gros son metal aux morceaux pop rock. Ce choix risque de dérouter plus d’un auditeur comme je l’ai été, pour finir avec un gros point d’interrogation au-dessus de la tête si j’étais dans une bande dessinée. Est-ce que cela suffira à faire bouger les lignes ? Ca j’en suis moins sur.
Tracklist de Affliction In Bloom : 01. Allium 02. Wisteria 03. Pyrophyte 04. Forget Me Not 05. Dahlia 06. Lilly 07. Ashodel 08. Magnolia