Artiste/Groupe:

Rage

CD:

Secrets In A Weird World

Date de sortie:

1989

Label:

Style:

Speed Metal germanique

Chroniqueur:

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Secrets In A Weird World est une petite pépite de Speed Metal à la sauce allemande. C'est aussi le premier album de Rage qui en vaille vraiment la peine, les trois précédents (quatre si l'on compte celui réalisé sous le nom d'Avenger) n'ayant pas éveillé l'intérêt de grand monde. Mais là, avec Secrets, le trio allemand (Peavy "Peavey" Wagner au chant et à la basse, Manni Schmidt à la guitare et Chris Efthimiadis à la batterie) passe à la vitesse supérieure et prouve encore une fois que, décidément, depuis l'avènement des citrouilles, on découvre de sacrés bons groupes de l'autre côté du Rhin.

En effet, cet album est un peu une grosse surprise à l’époque car on ne peut pas dire que le groupe Rage avait beaucoup fait parler de lui précédemment. Des groupes de Speed allemands, on en comptait un sacré paquet à l’époque et tous ne présentaient pas un réel intérêt, loin s’en faut.
Mais là, Rage nous propose un album réellement inspiré, bien écrit et (presque) bien produit. Oui, la production reste encore largement perfectible sur cet album (trop d’aigus, pas assez de basses) mais même sur ce point, le groupe est en progrès.
On ne s’étendra par contre pas trop sur l’artwork de l’album qui n’est pas le plus réussi du groupe. Il inspira tout de même peut-être Gamma Ray pour son Heading For Tomorrow qui parut l'année suivante...

L’intro orchestrale, tirée de l’œuvre de Serge Prokofiev, montre peut-être déjà la volonté du groupe d’aller mélanger son metal à la musique classique, ce qu’il fera quelques années plus tard avec le Lingua Mortis Orchestra. Ce sera même l’un des pionniers en la matière. Mais pour le moment, cette intro sera le seul passage de musique classique de l’album. Passons à l’essentiel.
Niveau composition, c’est le sans faute, ce qui était loin d’être le cas sur les albums précédents, vous l’aurez compris. A commencer par le superbe Invisible Horizons au refrain mémorable, vitrine de cet album et pour lequel Rage avait tourné une vidéo. Vidéo qui permit de montrer à tous ceux qui ne le connaissaient pas que ce groupe méritait qu'on y jette une oreille attentive.
Dans la série des morceaux vraiment excellents de cet album, citons aussi le Light Into The Darkness bien mélodique et qui annonce une nouvelle direction pour le groupe, avec des titres plus mélodiques, pas forcément joués à fond les ballons, et avec des refrains bien travaillés. C’est le cas aussi du triptyque Without A Trace (presque dix minutes au compteur). Ce dernier morceau au thème X-Filien montre lui aussi le nouveau visage du trio. On note un vrai travail de composition, là encore ce n’est plus la vitesse qui est privilégiée, même si l’album reste globalement bien speed. Car on en a encore un bon paquet de titres speed, Invisible Horizons en tête mais aussi Time Waits For No One, Make My Day ou le rigolo Talk To Granpa. Mais c’est moins systématique. Et quand le groupe lâche un peu la double pédale, ça donne des titres au tempo un peu plus posé comme She qui nous narre les aventures de Christine, l’héroïne toute chromée du roman de Stephen King ou encore l’excellent Distant Voices.
Ceux qui connaissent le groupe aujourd’hui et ne se seraient jamais trop penchés sur les premiers efforts du groupe seront sans doute surpris par la voix de Peavy, bien plus haut perchée à cette époque. Il tient même (plus ou moins bien) des notes particulièrement aiguës par moments (Inner Search, Make My Day, Light Into The Darkness). Mais heureusement, ce ne sont que des moments et là où ça aurait pu être pénible (c’était d’ailleurs un peu le cas sur les albums précédents), Peavy arrive à suffisamment moduler sa voix et ne reste pas en continu sur des notes suraiguës. Côté guitare, Manni Schmidt fait un gros travail puisqu’il assure seul rythmique et solos pas dégueu (Time Waits For No One, Distant Voices…)
Le trio allemand a également gagné ses galons sur scène à cette époque, les moins jeunes se souviendront sûrement de son passage remarqué pour nous Français dans la salle Marcel Cerdan à Bercy en février 1990, en compagnie de Risk, Coroner et Running Wild. Quel souvenir, ce concert ! C’est d'ailleurs à cette occasion que j’ai découvert Rage.

Secrets In A Weird World est le premier très bon disque de Rage. J’irais même jusqu’à dire qu’il est essentiel car il reste aujourd’hui l’un de mes préférés de leur féconde discographie, ce jugement étant peut-être faussé par le fait qu’il s’agit du premier album du groupe que j’ai acheté, juste après le concert que je viens d’évoquer… Nostalgie, nostalgie…
En attendant, si vous êtes amateurs du groupe aujourd’hui et que vous ne connaissez pas trop ses débuts, voilà l’album qu’il faut écouter en priorité.
Si vous aimez tout simplement les titres rapides, un chant assez haut perché et des compos de qualité, vous pouvez également y aller, c’est du tout bon !

 

Tracklist de Secrets In A Weird World :

01. Intro (Opus 32 - Nr. 3)
02. Time Waits For No One
03. Make My Day
04. The Inner Search
05. Invisible Horizons
06. She
07. Light Into The Darkness
08. Talk To Grandpa
09. Distant Voices
10. Without A Trace
11. Lost Side Of The World