Primal Fear

Artiste/Groupe

Primal Fear

CD

Seven Seals

Date de sortie

2005

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Avec Seven Seals, leur sixième (et non septième, ce serait trop facile) album, les Allemands de Primal Fear, bien connus pour officier dans un heavy/speed classique influencé par Accept et Judas Priest, ont accompli quelque chose qu'on attendait pas (ou plus) d'eux : ils nous ont surpris ! Oui. Et en plus, la surprise est bonne. Alors là... Seven Seals ou quand Primal Fear prend enfin quelques (légers) risques et s'autorise un peu de personnalité et de classe ! Il était temps... 

Oui, il était temps. Parce qu'avec Devil's Ground (leur cinquième opus sorti en 2004) qui manquait, à mon goût, d'idées neuves et de chansons fortes, les Primal Fear avaient vraiment fini par me lasser. Depuis le début de leur carrière, je m'étais comporté comme un "client" régulier et satisfait, mais la persistence de ces messieurs à abuser de la même recette, des mêmes clichés, en se montrant de moins en moins inspirés avait fini par avoir raison de mon entrain. Et c'est à ce moment-là, alors que je me faisais une raison et m'apprétais à mettre un terme à notre relation, que Primal Fear sorti Seven Seals, un disque montrant un groupe qui passe à la vitesse supérieure, se renouvelle enfin et apporte de la classe à une musique certes très efficace mais qui en manquait.

Quand Seven Seals démarre, un premier constat s'impose : le son est excellent (l'arrivée de Charlie Bauerfeind à la production n'y est pas pour rien) et toujours aussi puissant. La première chanson, Demons And Angels, est de facture assez classique mais très efficace. Il s'agit d'un titre rapide et épique, soutenu par un Randy Black qui martelle sa batterie (servie par un très bon son) bien comme il faut et sollicite la double pédale. Quelques timides orchestrations aux claviers se glissent ici et là et font légèrement évoluer le son du groupe mais on ne peut pas vraiment parler de révolution. Même remarque pour Rollercoaster en deuxième position. Un titre très sympa, mais toujours dans la lignée de ce que Primal Fear nous propose depuis le début de sa carrière. A partir de la troisième piste, les choses commencent à changer et le groupe se met à explorer un registre plus mélodique et raffiné. C'est évident sur la chanson titre qui comporte quelques sonorités plus modernes et un refrain de toute beauté. Ralf Scheepers y livre une prestation impériale. Je me souviens avoir écouté cette chanson en boucle à l'époque de sa sortie. Autre surprise mélodique de cet opus : la belle ballade In Memory, dernière piste du CD. La ballade metal est un exercice délicat et beaucoup de groupes s'y cassent les dents en sombrant dans la guimauve ou le kitch. Pas Primal Fear. In Memory est vraiment une belle chanson comme elles se font plutôt rares sur les albums de heavy/power metal européens. Mais le titre qui a particulièrement retenu mon attention est Diabolus. Sombre, pesante, symphonique et d'une durée de (presque) huit minutes, cette chanson captivante nous montre le visage d'un groupe plus ambitieux qu'à l'accoutumée. Le solo de guitare est magnifique. Je ne savais pas Mat Sinner et ses amis capables de m'impressionner à ce point. Quelle surprise ! Cependant (et heureusement), si un certain changement s'est fait dans la musique de Primal Fear, le groupe ne délaisse pas les titres plus classiques ou percutants qui ont fait sa réputation. Je vous invite à écouter le plus que véloce Evil Spell pour vous en convaincre.

Et voilà la carrière d'un groupe qui tournait en rond joliment relancée ! Sauf que... non. Non, car après un autre album poursuivant cette évolution (le très bon New Religion), Primal Fear reviendra à la formule plus classique des ses débuts et cessera de vouloir surprendre son public. Cela se comprend car Seven Seals (qui reste à mes yeux l'un des tous meilleurs albums sortis par le quintet allemand) et New Religion n'ont pas eu le succès escompté. La frilosité de certains fans envers ces deux disques un peu moins prévisibles m'étonne encore aujourd'hui car, bon sang, l'expérimentation était raisonnable et la musique proposée restait franchement metal et puissante, avec de nombreux morceaux heavy ou speed plus traditionnels. Dommage...

 

Tracklist de Seven Seals :

01. Demons And Angels
02. Rollercoaster
03. Seven Seals
04. Evil Spell
05. The Immortal Ones
06. Diabolus
07. All For One
08. Carniwar
09. A Question Of Honour
10. In Memory

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !