Un autre de mes coups de cœur de 2022 : le premier album (et toute première sortie) de Précieux Sang chez Eisenwald, Les Nuits de Gethsémani. En matière de Metal Noir Québécois, appellation qui prend toujours tout son sens lorsqu’on écoute ce genre de sortie, tant ses meilleurs représentants accouchent d’œuvres de caractères et aux sonorités immédiatement identifiables, voilà ce qui s’annonce comme un de mes incontournables, tant dans l’instant que sur le long terme (car écouté à plusieurs reprises, à quelques mois d’intervalle, d’où le délai long mais nécessaire pour la gestation et la ponte de cette chronique). Qui joue ? On ne sait pas. Mais, pour le moment, on s’en cogne. Cet album est fabuleux parce qu’il tient sur trois morceaux, trois pièces de respectivement neuf, neuf et plus de dix-sept minutes. Immédiat, comme je l’ai dit, cet album l’est à en juger par son premier morceau, rapide et accrocheur avec son riff d’entrée, d’emblée dans l’émotion. Le chant écorché du vocaliste est dans la plainte et la douleur. On sait que tout va être question de ressenti dans l’instant. Tout ? Non pas. Car cet album se construit sur la durée. Entre moments forts et d’autres plus lancinants. Et pourtant, la durée ne se sent pas, cet album paraît trop court. Le dernier titre justifie à lui seul l’acquisition de cette perle rare, et c’est sans doute un de mes morceaux de l’année : clairement scindé en différentes parties, mouvements pourrait-on dire, il culmine en apothéose sur les dernières minutes, que j’ai dû me passer plusieurs dizaines de fois, tant on reste sur un riff entêtant, qui remue les tripes et fait planer. Classique dans sa forme, cet album l’est, c’est indéniable. Mais il y a plus que cela et ça se joue dans l’émotion qu’il peut procurer, pour ceux à qui ça parlera. C’est bien là que réside sa singularité. Tracklist des Nuits de Gethsémani : 01. Le Sang Du Mystère 02. Délectation Morose 03. De La Paille Et Du Grain
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