Poppy ? Mais que vient foutre une telle chronique avec une telle chanteuse dans ces pages ô combien plus qualitatives ? Déjà qu’avec un tel blaze, ça pue le bubble gum à plein pif, le genre d’artiste tout droit sorti d’une série télévisée pour ados, alors quoi ? Vous allez me dire qu’est-ce qu’il fait là celui-là ? Et pourtant Poppy est non seulement annoncé pour le prochain Hellfest 2025, mais sur la Mainstage en plus, donc ? Hein ? J’ai pas raison là ? Negative Spaces est le huitième album de cette artiste, également actrice à ses heures, et cet album a été produit par Jordan Fish, clavier de Bring Me The Horizon, et qui a même écrit quelques titres sur cette galette. Ahhhh ! Là on retrouve des noms beaucoup plus doux aux oreilles. Après avoir erré vers des ambiances plus pop, elle revient vers ses premiers amours beaucoup plus metalcore pour notre plus grand plaisir. Poppy navigue ici entre sonorités pop rock et metalcore qui risquent de dérouter plus d’un auditeur c’est une certitude, et ce, dès le premier titre Have You Had Enough ? qui, s’il démarre bien tranquillou, voit sa seconde partie plus bourrine avec notre chanteuse qu’on imagine bien passer du Dr Jekyll à Mister Hyde, une transformation du plus bel effet.
Pourtant cette galette est un peu schizophrène puisqu’on trouve des titres excellents comme The Cost Of Giving You et ses grosses guitares de sorties qui envoient un gros son. Le chant hurlé propulse l’auditeur dans une autre dimension et au revoir le politiquement correct pour les cages à miel non préparées.
Poppy nous balance même du très bon metalcore sur They’re All Around Us, superbement exécuté, elle déchire tout, et même l’alternance avec ses moments plus calmes et son chant clair n’y feront rien, c’est sacrément puissant.
Si on retrouve un son assez musclé sur Nothing, que dire de The Center’s Falling Out, brulot d’une brutalité féroce porté par le chant hurlé et habité de Poppy, le tout soutenu par une batterie énorme. Whoua là ça décoiffe ! L’apport de Jordan Fish est très présent sur New Way Out dont l’inspiration Bring Me The Horizon ne peut pas être cachée, et offre une nouvelle palette à cet opus. Après Poppy nous sort des trucs légèrement moins bourrin, plus rock sur Surviving On Defiance ou la brutalité précitée n’est que sous-jacente bien que les riffs de guitares soient bien marqués. Quant à Negative Spaces, ce titre m’a interpellé, et même après plusieurs écoutes je ne peux m’empêcher de le comparer à Celebrity Skin de Hole, la ressemblance est troublante, ou alors c’est moi, vous me direz.
Voilà j’ai tout dit sur cet album…non ? Vous êtes sûrs ? Ok mais je ne veux pas être responsable de la suite moi, je vous aurais prévenus ! Et oui, quand je dis que cet album est schizo c’est qu’il recèle de toute une série de chansons allant de Crystallized (la pire) à Vital ou Push Go ou même Halo le titre de clôture, très pop rock limite teenage song. Non seulement ça ne va pas avec le reste, mais diable que c’est dur à écouter. Si certains de ces quelques titres pourraient à la rigueur s’écouter, ce n’est pas le cas de Crystallized où Poppy s’est complètement vrillée (ou alors c’est volontaire). Je préfère, et de loin, rester sur mon avis premier que j’évoquai un peu plus haut dans cette missive.
L’essai est malgré tout concluant pour ce huitième album, Poppy, en renouant avec ses premiers amours metalcore voire heavy industriel, nous offre une belle aventure dans son univers. C’est aussi frais que bourrin, calme que puissant, c’est efficace et ne laisse pas indifférent. Quoiqu’on en dise, cet album mérite toute sa place dans nos pages ainsi qu’une écoute bien plus que distraite, même si j’ai prévenu pour les titres étranges.
Tracklist de Negative Spaces :
01. Have You Had Enough 02. The Cost Of Giving Up 03. They’re All Around Us 04. Yesterday 05. Crystallized 06. Vital 07. Push Go 08. Nothing 09. The Center’s Falling Out 10. Hey There 11. Negative Spaces 12. Surviving On Defiance 13. New Way out 14. Tomorrow 15. Halo