Artiste/Groupe:

PhonoPaths

CD:

OdoMolKit - Part I

Date de sortie:

Juin 2021

Label:

Indépendant

Style:

Si il n’y en avait qu’un....

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

15/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Deux années après Sandwich, Ducks and Dishwasher: the Chronicles of Supertaste, Phonopaths nous revient avec un EP aux petits oignons OdoMolKit – Part I (diminutif de Odyssey Of the Molecular Kitchen). EP sur lequel le groupe nous fait voyager au gré de ses humeurs musicales, et présente moultes univers originaux.  Ces deux éléments, une fois bien secoués, nous offre un voyage haut en couleur en plein cœur de l’absurdi. (Michel, si tu me lis, elle est pour toi celle-là)

Le précédent album de Phonopaths m’avait plutôt bien accroché mais avec une musique très fournie avec un album de huit titres, oscillant entre six et treize minutes pour une heure au global. Comme disait ma grand-mère : « Il faut quand même se l’enfiler celui-là ». Elle ne parlait pas forcément de musique, mais un point sur lequel elle avait raison, c’est que n’importe qui ne pouvait pas l’avaler. Alors qu’ici trois titres en un quart d’heure, on peut légitimement espérer des titres un peu plus digestes.

Et c’est en effet le premier des effets notables, non seulement les titres sont plus coulants mais la manière dont ils sont composés est elle aussi plus facile d’accès. Attention, il ne s’agit toujours pas d’un long fleuve tranquille pour autant, mais grâce à quelques effets bien sentis (la présence d’un clavier par instant plus aéré, des gimmicks de chant fédérateur, ou des riffs plus facilement assimilables), le fait est que les trois titres coulent tout seul.

Ensuite chaque titre possède son univers, The End Of Hazel Weasel propose une forme de mix entre Mr Bungle et Cradle Of Filth, avec son côté aussi bien bordélique que grandiloquent. Cette alternance entre mélodie et agressivité, avec des transitions bien emmenées, en font un titre qui de prime abord peut paraitre imbitable mais qui au final s’avère fichtrement bien foutu.

Aubergiptian Jabs débute musicalement du côté du Nil pour vite se remettre en mode agressif, faisant une belle place à la section rythmique, avec un pont slap à la basse du plus bel effet.

Zesty Zucchi Zombie possède un côté train fantôme aussi fou que coloré, avec là encore une bonne dose d’agressivité, souvent bien placée. Il souffre de quelques boucles peut être un peu trop présente, mais sans tomber dans l’indigestion. Le tout saupoudré d’une orgie de mesure aussi inhabituelle que plaisante.

Pour autant, est-ce que ce groupe a perdu ce qui faisait son ADN ? Non clairement pas, le groupe a évolué mais a conservé sa manière de composer qui reste toujours définitivement à part.

Histoire de conclure pédamment, je vais citer une phrase de Michèle Mailhot que j’aime bien : « Chacun croit que son histoire est plus intéressante que celle des autres. La vraie originalité serait de la rendre plus intéressante. » A mon sens, Phonopaths a réussi ce tour de force, rendre son histoire plus intéressante en rendant plus accessible son originalité. Souvent le plus brut des joyaux ne demande qu’à être poli pour laisser apparaître la plus belle des pierres précieuses. J’ai hâte d’être à la part II…

Tracklist de OdoMolKit – Part I :

01. The End Of Hazel Weasel
02. Aubergyptian Jabs
03. Zesty Zucchi Zombie

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !