Artiste/Groupe:

Periphery

CD:

Djent Is Not A Genre

Date de sortie:

Mars 2023

Label:

3DOT recordings

Style:

Progressive Metal

Chroniqueur:

Ignatius

Note:

19/20

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Foi-son-nant ! Voici le mot qui me vient à l’esprit à chaque nouvelle écoute de cet album absolument dantesque, œuvre abondante, débordante, qui fait voyager l’auditeur dans un dédale de riffs et d’émotions variées, extrêmes, opposées parfois. Auditeur émerveillé face à cette explosion d’idées qui s’entrecroisent, luttent, cohabitent, s’entrechoquent pour former un ensemble magnifiquement cohérent animé par une énergie folle. Vous l’aurez compris, j’ai aimé ce disque et je l’aime encore, de plus en plus même, parce qu’il me challenge, me bouscule, parce que je le découvre toujours. Djent Is Not A Genre, riche et généreux, se dévoile progressivement, par petites touches.

A peine à t-on déchiffré un riff qu’un autre prend sa place, puis un autre, l’ambiance est changeante, au cœur d’un même morceau elle mue plusieurs fois, hyper violent le groupe devient pop, hyper lourd il se fait céleste et léger. Everything Is Fine colossal, pachydermique, laisse ainsi la place au très surprenant Silhouette, composition popisante électro et vaporeuse qui fera tousser bon nombre de fans. Le contraste est immense, abusé diront certains mais surtout maîtrisé et géré avec le talent fou de musiciens simplement prodigieux. Je pense à Polyphia (Wax Wings), à Meshuggah (évidemment), je pense à Dream Theater, à The Mars Volta, Periphery jongle avec les genres, joue avec les nuances, tour à tour ultra vénère, sombre puis solaire, polyrythmique, froid puis délicieusement mélodique, acariâtre puis gracieux métallique, jazzy, symphonique même, foisonnant vous disais-je.

Les fans de la première heure regretteront les incursions du groupe dans des territoires plus mélodiques mais c’est à mon sens toute la force du combo, savoir équilibrer son propos et maîtriser la dynamique de sa musique à la perfection. Son metal est velu, son djent est mathématique, les mélodies sont sublimes. Ces gars-là savent tout faire, tout jouer, tout chanter, alors pourquoi se limiter. Wildfire, qui ouvre les hostilités donne le ton, d’une violence inouïe il se jazzifie lors d’un break d’une classe folle avant de se conclure dans un final orchestral grandiloquent. Tout sera ensuite à l’unisson, les morceaux s’enchaînant dans une folie purement progressive où la surprise guette à chaque coin de plan pour vous proposer une autre émotion, vous emporter ailleurs alors que vous étiez déjà partis loin. Djent Is Not A Genre fourmille de détails, d’arrangements audacieux, de transitions propres et parfaites qui rendent les structures alambiquées de ces huit longs morceaux limpides et étonnamment lisibles. Periphery est un groupe exigeant, cet album est ardu et demande à l’auditeur un investissement total mais le plaisir qu’il procure quand ses contours commencent à devenir moins flous récompensera cet effort d’écoute(s) au centuple.

Inutile de s’attarder sur la production absolument impeccable, monstrueuse, claire, précise. Inutile de s’attarder sur la performance hors norme des musiciens, Matt Halpern et Spencer Sotelo en tête, respectivement batteur prodigieux et chanteur époustouflant qui éclaboussent la galette de leur talent renversant. Les growls sont gras, le chant saturé est intense, les harmonies vocales sont sublimes, le répertoire de ce garçon semble être sans limites.

Vous l’aurez compris, alors que je n’avais jusqu’à maintenant jamais réellement laissé sa chance à Periphery, cet album m’a émerveillé comme peu l’ont fait ces dernières années. L’expérience est épuisante mais... wouahh !!

Tracklist de Djent Is Not A Genre  :

01. Wildfire
02. Atropos
03. Wax Wings
04. Everything Is Fine!
05. Silhouette
06. Dying Star
07. Zagreus
08. Dracul Gras
09. Thanks Nobuo

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