J'ai déjà écrit tout le bien que je pensais de Parkway Drive et surtout du cap passé par le combo australien avec ses deux derniers albums Ire et Reverence. C'est surtout en live que le groupe a achevé de me convaincre avec des concerts impressionnants en salle (Cigale, Bataclan, Olympia) mais aussi en festival. A chaque fois, le même constat, un groupe hyper en place, une puissance de frappe (quel batteur !!) remarquable et des mélodies qui fonctionnent superbement bien. Avec en frontman un Winston McCall parfait dans son rôle, très tourné physiquement vers le public et occupant ainsi la scène parfaitement entre des vocaux rageurs.

Je m'étais permis la comparaison avec le Metallica période Black Album transcendant son registre d'origine pour proposer une musique plus heavy, plus fédératrice tout en conservant ses fondamentaux. Parkway Drive a, de par cette évolution, élargi son auditoire et est devenu une vraie pointure tenant la tête d'affiche des plus grands festivals. Fait amusant, le groupe "valide" ma référence à Metallica en sortant ici un documentaire sur sa dernière tournée un peu sur le modèle A Year And Half In The Life Of Metallica même si Parkway Drive se focalise sur la tournée et non l'enregistrement du dernier album.
En pleine possession de ses moyens, il ne manquerait plus qu'un album Live pour finir le job. Eh bien Parkway Drive exauce mes souhaits en sortant ce disque live accompagnant la sortie du documentaire. Et le concert choisi n'est pas moins que celui donné au Wacken, la classe totale.

Tout est donc en place pour l'avènement d'un nouveau Roi dans la sphère Metal. Oui tout sauf qu'aussi fan que je sois, je suis obligé de constater que les Australiens n'ont pas fait les choses parfaitement bien. Pour des raisons qui me sont inconnues, le groupe ne propose ici que onze titres sur les seize joués ce jour-là (comme sur chaque concert, le groupe ne faisant pas varier sa setlist sur une tournée). Décision incompréhensible d'autant plus que le groupe a intégré trois remixes de ses titres sur ce Viva The Underdogs. Incompréhension donc. Et frustration. D'autant que sur les onze morceaux joués au Wacken présents, c'est de la dynamite. Je retrouve le Parkway Drive que j'adore. Riffs faisant sauter toute une fosse (Prey, The Void, Bottom Feeder), breaks certifiés 100% core (Dedicated), mélodies de guitare lumineuses très intenses (Karma, Idols And Anchors), rythmiques deathcore infernales (Carrion), Wild Eyes qui répond aux trois derniers points évoqués avec sa mélodie reprise par un public bien impliqué, un Absolute Power invoquant le souvenir d'un Rage Against The Machine, chanteur bien présent vocalement. Mais comme Wishing Wells et plus encore Vice Grip viennent à manquer au fan que je suis !!

Reste ces trois morceaux ajoutés. J'ai pris sur moi pour les écouter. Ils ne sont pas mauvais, loin de là. Il s'agit de trois morceaux (dont Vice Grip !) chantés en allemand. Il se débrouille bien d'ailleurs dans la langue de Goethe, le McCall. Leur seul tort est d'occuper une place qui devait revenir à d'autres. Ils plairont aux fans et c'est tant mieux pour eux / nous. Ce Viva The Underdogs n'est pas le meilleur live possible pour Parkway Drive. Peut-être l'objectif du groupe était simplement d'accompagner la sortie de ce documentaire. Je trouve tout de même dommage que le groupe n'ait pas plus retenu la formule certes classique mais plutôt efficace CD Live + DVD pour célébrer ces cinq dernières années qui ont vu le groupe se révéler. Je maintiens que Parkway Drive est aujourd'hui une des meilleures formations en exercice, aussi inspiré sur studio qu'en concert. Pour ceux qui ne me croient pas, ont des doutes ou ne connaissent pas encore les fauves, rendez-vous au Zénith de Paris le 27 novembre 2020 (avec Hatebreed en ouverture, si c'est pas bien vendu ça!!). Immanquable. 

Tracklist de Viva The Underdogs :

01. Prey
02. Carrion
03. Karma
04. The Void
05. Idols And Anchors
06. Dedicated
07. Absolute Power
08. Wild Eyes
09. Chronos
10. Crushed
11. Bottom Feeder
12. Wurgegriff
13. Die Leere
14. Shattenboxen