Attention : voici une petite découverte sur le tard ! Je la dois à un ami qui, pour chacun de mes anniversaires, se casse l'arrière-train à me débusquer des groupes que je ne suis pas censé connaître. Le pote en question a un goût sûr, je lui fais confiance... il me connaît bien et sait ce qui me plaît. Cette fois encore, il a visé juste. C'est la fin de l'année, les fêtes, la main tendue à son voisin, le partage, la solidarité, tout ça... Du coup, je vous en fais profiter. De rien, ça me fait plaisir.
Paladin, c'est du metal rapide, mélodique, technique... et surtout, un mélange réussi de différents styles ou influences. Si vous vous renseignez un peu sur ces jeunes Américains, vous trouverez qu'ils aiment des groupes comme Iron Maiden, Children Of Bodom, Metallica, Lost Horizon, Angra, Helloween ou Nevermore... Eh bien, tout cela se ressent au fur et à mesure que l'on progresse dans l'écoute d'Ascension. La première piste, Awakening, nage en plein revival speed (un peu à la façon des premiers albums de Striker) avec un break / solo qui dévoile une technique encore plus aiguisée que celle des Canadiens sus-cités. Ca joue très vite et très carré. La première gueulante avec vibrato en mode Fabio Lione du vocaliste Taylor Washington (également guitariste) lancée sur un riff galopant nous confirme qu'on est bien en pays power mélodique... mais les grattes ont un petit truc thrashy qui me parle. Le titre est entraînant et efficace (speed tout du long, comme une locomotive dont les freins auraient lâché), très classique aussi... ça démarre bien sans mettre totalement le feu non plus. Cependant, la suite réserve quelques surprises. Dès le titre suivant, d'ailleurs. Divine Providence démarre comme une compo de heavy assez classique avec des leads de guitare qui fleurent bon les années 80... et puis, au bout de quelques secondes, voilà qu'on a l'impression d'écouter un groupe de death mélodique avec un couplet tout en growls sur une rythmique qui évoque la Suède de la deuxième moitié des 90s (le vieil In Flames n'est pas loin). On n'est pas du tout sur une redite de la première piste et ça me plaît ! Arrive ensuite Carpe Diem, soutenu par une rythmique qui doit beaucoup au thrash, encore du growl alterné avec du chant clair (quelques gang vocals aussi) et des solos hyper bien construits, aux mélodies et à la technique imparables (la paire Taylor Washington / Alex Parra n'a de leçon à recevoir de personne en matière de tricotage). Chaque chanson a sa propre signature mais il y a un point commun entre les trois : ça joue pied au plancher !
Vous aimez la vélocité mais à petites doses ? Vous aimeriez qu'après un tel démarrage, le tempo ralentisse un peu ? N'espérez plus, ça n'arrivera pas. Call Of The Night fait bien passer le message ! Encore un tempo décoiffant, une influence bien thrash qui vient se mêler à du power maîtrisé, un peu de vocalises extrêmes par endroit et du solo supersonique sur de la double grosse caisse ravageuse. Ca envoie et c'est assez jouissif ! Black Omen démarre avec une rythmique (endiablée, comme toujours) sur laquelle un shred quasi néo-classique vient se poser, avec une dextérité impressionnante bien entendu, sinon c'est pas drôle. Le chant clair de Washington, dans certaines mélodies et intonations, me rappelle un peu plus Lost Horizon qu'Angra sur cette partie de l'album (voire celui de Henning Basse, actuellement Firewind). Paladin confirme également son goût pour une musique épique.
Je ne vais pas vous décrire toutes les pistes restantes une par une, vous avez compris à quoi vous aviez affaire. Toute la galette est habitée par la même fougue (certains pointeront peut-être du doigt qu'une petite variation dans les tempos aurait été bienvenue). Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu un disque aussi speed de bout en bout. Les compos parfois ont une orientation plus lumineuse (power mélodique), parfois plus sombre et torturée (le côté obscur ou thrash de la Force)... Régulièrement, cette dualité se retrouve au sein d'un même titre. Comme dit plus haut, j'ai parfois pensé à Striker, Lost Horizon ou Children Of Bodom (mais sans les claviers, les guitares mènent le jeu ici). Il y a même un petit riff qui m'a brièvement rappelé les débuts (très fougueux eux aussi) des Finlandais de Lost Society, eux-mêmes très marqués par le thrash old school des 80s : c'est celui de Shoot For The Sun (excellent !), une des compos les plus mémorables de la seconde moitié de cet opus. Alors que la plupart des morceaux tourne autour des quatre ou cinq minutes maximum, Ascension s'achève sur Genesis, un titre dépassant légèrement les six minutes, bien construit et incorporant à nouveau une bonne dose de mélodeath à sa partition.
En bref : beaucoup d'énergie, de fun et de savoir-faire dans cette première offrande. On a vu de nombreuses carrières démarrer plus modestement. Paladin nous montre un potentiel indéniable et se pose immédiatement comme un groupe à surveiller de près avec cet album aussi direct que virtuose et bien produit. Le niveau technique des Américains est impressionnant et leur mixture de power metal épique et thrash ou death mélodique (jusque dans le chant, parfaitement maîtrisé) fonctionne étonnamment bien. Merci, mon poto !
Tracklist d'Ascension :
01. Awakening 02. Divine Providence 03. Carpe Diem 04. Call Of The Night 05. Black Omen 06. Fall From Grace 07. Bury The Light 08. Shoot For The Sun 09. Vagrant 10. Dawn Of Rebirth 11. Genesis
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