Pain Of Salvation

Artiste/Groupe

Pain Of Salvation

CD

Road Salt Two

Date de sortie

Septembre 2011

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Après avoir interviewé Daniel par téléphone pendant une bonne quarantaine de minutes, et écouté Road Salt Two en boucle pendant presque deux semaines, alterné avec Road Salt One pour être bien sûr d'avoir tout compris, je crois pouvoir vous annoncer que Pain Of Salvation est le premier groupe 100% Bio, et que Road Salt Two (comme le One) est bien un album 100% Bio, garanti sans additif et sans effet superflu. Le virage était déjà bien amorcé avec Road Salt One (même avec le Linoleum EP murmurent certains), Road Salt Two ne fait que confirmer ce retour à la terre, à la musique vraie, sans une once de tricherie, ce son vintage qui caractérise Pain Of Salvation aujourd'hui. Si vous avez détesté Road Salt One, et même si je suis surpris, je dois avouer, qu'il me sera très difficile de vous convaincre avec son jumeau Road Salt Two, tant la suite est logique (essayez quand même). Si par contre vous aviez aimé, ou comme pour moi, vous avez appris à aimer ce nouveau style minimaliste et pur du groupe alors vous serez tout aussi conquis par le deuxième volet.
Quand on lit l'interview, on réalise que Daniel est dans une démarche particulière, qu'il est en croisade (vaine ?) contre les super productions, contre le son surfait, voire contrefait des albums modernes. Selon lui 90% des artistes sont visés. Lui propose une démarche vraie, sans artifice, d'où mon idée du 100% bio.
C'est vrai que le son de Road Salt Two (tout comme son prédécesseur) fait très années soixante-dix. Le son de la batterie est minimaliste (pauvre Léo !) tout comme le son des guitares, laissant le champ libre au chant, toujours exceptionnel de Daniel.
Coté compositions, c'est encore du bon. Après une intro symphonique, sympa (moi elle me fait penser au boléro de Ravel bizarement), Softly She Cries ouvre vraiment l'album. C'est un morceau faussement mou, lancinant, avec un gros riff de guitare et une signature de temps improbable. L'émotion du chant de Daniel est déjà énorme, encore mis en valeur par la lourde rythmique et le retour des violons du thème d'intro. C'est probablement le morceau qui ressemble le plus au style Pain Of Salvation d'antan. Sur Conditioned, on ne peut s'empêcher de penser à Linoleum, dans le style c'est très proche, avec aussi un break lent et très beau dans son milieu. J'aime beaucoup l'ambiance médiévale de Healing Now, qui rappelle beaucoup le live acoustique 12:5 et aussi un passage de Be. C'est un morceau aux guitares acoustiques, très beau, captivant, où la voix de Daniel est très en valeur. le décor change carrément pour To The Shoreline, dont l'intro pourrait bien être la musique d'un western d'Ennio Morricone. C'est une chanson magnifique, tout en contraste et au chant en petites touches. Daniel pousse la chansonnette assez haut dans les aigus, sur une très belle mélodie, on a l'impression de galoper sur une plage. Eleven nous emmène dans une ambiance hippie, très années soixante-dix, un peu psychédélique. L'ombre de Janis Joplin plane sur le morceau : les chœurs, le son des guitares, les tambourins, les hurlements de Daniel, le petit break du milieu et son changement de rythme hyper rétro, tout est dans le même trip.
Avec 1979, Daniel semble porter le deuil de la décennie qui s'achève. C'est un morceau qui rappelle Sisters, très doux, au chant et au piano. Un moment de grâce comme Daniel et son team savent nous les concevoir. Comme avec Softly She Cries, on retrouve dans The Deeper Cut un Pain Of Salvation plus traditionnel. J'aime bien ce morceau, où le chant est encore impressionnant, et où on note aussi une belle démonstration du jeu de batterie de Léo. Le seul truc qui me gêne un peu, c'est la répétition d'une phrase par les chœurs, pendant que le morceau monte en puissance. Ca prend un peu la tête. Dans Mortal Grind on alterne les moments calmes et le chant torturé de Daniel. C'est plutôt bien foutu. je trouve Through The Distance encore magique, un peu comme Road Salt dans le premier volet. La mélodie est superbe, le chant de tête de Daniel encore très beau. Le morceau the Physics Of Gridlock est une sorte de morceau OVNI, bien conçu, avec une musique assez lancinante et répétitive, une belle mélodie, un bon refrain. La fin est aussi étonnante, puisque chantée en Français (voir l'explication de Daniel dans l'interview), avec un accent qui force un peu à tendre l'oreille. C'est un peu mystérieux. L'album se finit sur End Credits, un morceau symphonique, avec pas mal de violon qui, si on réécoute l'album, s'enchaine sur le premier.
Je note aussi que deux morceaux du Linoleum EP sont passés à la trappe, puisqu'il ne sont ni dans Road Salt One ni dans celui ci. Il s'agit de If You Wait et de Gone. Ca nous rend l'EP plus collector encore.

Avec Pain Of Salvation, on se dit que les hippies sont de retour, mais les hippies modernes, des hippies 2011, obnubilés par la pureté de leur son, le son vintage des années soixante-dix. Peut être pas un album facile d'accès mais, ni plus, ni moins que Road Salt One. Mais quand vous en trouvez la clef, c'est du bon, du beau, du bio...

Tracklist de Road Salt Two:

01. Road Salt Theme
02. Softly She Cries
03. Conditioned
04. Healing Now
05. To The Shoreline
06. Eleven
07. 1979
08. The Deeper Cut
09. Mortar Grind
10. Through The Distance
11. The Physics Of Gridlock
12. End Credits
 

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