C H R O N I Q U E

Opeth ! Difficile de passer à côté de la sortie du nouvel album d'un groupe tel que celui là ! Progressif, Death, Doom ? Impossible de classer Opeth ! Alors soit, Opeth fait du... Opeth et tant pis pour les catégories et les clichés !! Alors, après quasiment 20 ans d'existence, 9 albums et quelques changements de line up dont le groupe commence à avoir l'habitude, Mikael Akerfeldt & ses sbires font-ils toujours du Opeth et surtout, le font ils toujours aussi bien ?

on démarre, ou pluôt, on décolle avec Coil : 3 minutes 10 de vocaux mélodiques, d'arpèges et de subtilité. Akerfeldt, accompagné de Nathalie Lorichs, fournis un travail vocal assez exceptionnel et surprenant : Ce n'est pas le genre d'intro à laquelle je m'attendais, mais ça passe nickel... Le calme avant la tempête ?

Heir Apparent nous le confirme : Rythmique lourde à souhait, riff inquiétant, piano angoissant... 8:50 de pur Opeth comme on l'aime !! Le duo Akerfeldt/Akesson (en provenance direct d'Arch Enemy), fait des merveilles : le nouveau guitariste s'est parfaitement intégré au combo, aussi bien musicalement qu'au niveau des compos.

Difficile d'en dire plus sur un tel album : passé Coil, excellente intro qui nous fait rentrer dans l'album instantanément, les morceaux, ou plutôt les chef d'oeuvres durent tous entre 7 et 11 minutes ; 6 grandes claques parfois épiques, angoissantes, mélancoliques ou pleine de rages... ou encore tout cela à la fois...

Un songwritting impressionant (le mot 'progressif' prend tout son sens ici, avec des compositions à tiroir, des tourbillons de riffs, des breaks doom puis folk qui laissent la place à des furies Death voir limite black... argh), techniquement et mélodiquement imparable : Rien ne se détache de cet album tant l'ensemble frôle la perfection.

Alors que ce soit clair : les fans de bastonnage hardcore, de Death ou de grindcore furieux et de blast à tout va peuvent passer leur chemin, pour les autres, c'est un album à acheter les yeux fermés, pour des centaines et des centaines d'écoutes au cours desquels vous ne finirez pas de découvrir de nouvelles subtilités...

Après un excellent Ghost Reveries en 2005, Opeth transforme donc l'essai et même mieux ; le groupe s'installe définitivement dans son propre style, absolument incomparable, une sorte de Pink Floyd version métal, un Porcupine Tree extrême... brassant tous les styles avec brio technique et inspiration. Watershed est une de ces pièces extrêmement rares dans la musique, une de celles qui dépasse les clivages des genres, inclassables et qui touchent au génie : il risque bien d'être l'album de l'année, en tous cas pour moi, c'est plié !