Artiste/Groupe:

Oblivion Protocol

CD:

The Fall Of The Shires

Date de sortie:

Aout 2023

Label:

Atomic Fire Records

Style:

Metal Prog

Chroniqueur:

Le Diable Bleu

Note:

17/20

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Savez-vous ce qui aurait amené la femme et l’homme à s’ériger en maitres du monde animal dont ils ne s’élèvent guère parfois, au regard de l’état de la planète ...
Alors le savez-vous ?
Peut-être bien grâce à sa pugnacité, mais surtout parce qu’il est fainéant, l’hominidé.

On le dit !
Et parfois, on en trouve des exemples concrets.

Dès la sortie de Legends Of The Shires en septembre 2017 avec Threshold, Richard West avait déjà dans un coin de la tête l’idée et l’envie de lui donner une suite. Pas convaincus, ses camarades de jeu ne souhaitaient pas continuer l’aventure. Alors, le compositeur et virtuose des claviers s’est mis à l’ouvrage et n’a pas été long à rassembler un casting de choix, sous le nom d’Oblivion Protocol, pour interpréter ce The Fall Of The Shires de grande classe et de haute volée, poussant un Metal/Rock Progressif éblouissant. Question pugnacité, on en tient un bon là, et dans notre cas présent, on pourrait même le qualifier du genre "gros têtu".

Et à l’évidence, le Britannique peut compter sur quelques amis tout aussi brillants et dont la réputation n’est plus à faire depuis très longtemps. Ainsi, retrouve-t-on avec le plus grand plaisir, le guitariste Rudd Jolie (Within Temptation), le bassiste Simon Andersson (Darkwater), le batteur Darby Todd (Devin Townsend) et Karl Groom (Threshold) venu faire quelques apparitions lors de certains solis. Les membres d’Oblivion Protocol ainsi regroupés en symbiose, leur The Fall Of The Shires s’inscrit en digne successeur du premier volet.

Les déjà fans de ce premier volet chasseront facilement les souris sous les canapés, les petits clins d’œil astucieux, les coucous et les références au premier opus, tout en s’émerveillant devant ces cathédrales sonores qu’érige Oblivion Protocol avec leurs récits et leurs envolées lyriques. Il va sans dire que la magie opère naturellement chez Oblivion Protocol. Sur la base de quelques idées datant du premier album, Richard West a poursuivi l’écriture de ce concept-album résonnant comme un écho au tout premier Legends Of The Shires. Il en ressort des titres fascinants, d’une époustouflante maestria.

Je me permets de vous recommander de replonger tout d’abord dans l’album de Threshold et ensuite d’enchainer avec ce merveilleux Fall Of The Shires. Scindé en deux parties, The Fall ouvre et clôt cette petite merveille, qui envoute véritablement (Tormented, This Is Not A Test, Vertigo, Public Safety Broadcast et surtout Storm Warning sont mes préférées). Mention spéciale à la place maitresse de la basse, souvent l’élément valorisé du rock/metal Prog, mais qui dans notre cas se marie merveilleusement bien avec le jeu du Richard West.

 



Maintenant bien embarqué dans votre futur voyage, et vraiment enthousiaste à l’idée de poursuivre la saga, de revenir sur les côtes des Comtés, même si les évènements ont pris une tournure décidément plus sombre depuis notre dernière visite. Alors que « Legends of the Shires racontait l’histoire d’une nation essayant de se retrouver, Richard est maintenant en train de tisser l’avenir du principal protagoniste dans son monde.
À la fin de Legends Of The Shires, le protagoniste envisageait un certain nombre d’avenirs possibles, « devenir peintre, un guide, un employé, un créateur, ou peut-être un écrivain, un roi, une star, un combattant », comme le dit le protagoniste dans les paroles de Lost in Translation.
Cette suite raconte donc l’histoire de son devenir roi et les conséquences de ce choix. Dans la chanson d’ouverture, il décide que la seule façon de contrôler la population est de l’opprimer, de sorte que les Comtés deviennent des lieux beaucoup plus sombres. Avec des allusions à des évènements réels issus de notre actualité, moche, très moche même, The Fall of the Shires n’est pas sans rappeler les légendaires albums concept prog d’antan, The Wall, Misplaced Childhood, Operation:Mindcrime, tous dystopiques dans l’âme.

 

 


Richard West précise quelques pistes de manière à nous éclairer sur ses intentions.
« Le rock progressif a toujours été un genre naturel pour les albums concept », acquiesce Richard. « Une fois que vous vous éloignez de la structure des chansons pop de 3 minutes et que vous commencez à écrire des chansons plus longues, vous vous donnez plus de liberté pour explorer différentes idées et des thèmes plus larges. Lorsque vous ajoutez la puissance supplémentaire et les sons plus sombres du métal au mix, vous créez la toile de fond parfaite pour raconter des histoires plus sombres ».
"J’adore le format album et cela n’a jamais changé », rajoute-t-il. "Les singles, c’est merveilleux, mais les albums font voyager, ils permettent de s’immerger un moment dans un autre monde. Ils constituent l’une des plus belles expressions de l’art et le monde serait bien plus pauvre sans eux."
Rien à ajouter ici. Finalement, l’humanité pourvoyeuse d’incroyables talents se désolidarise de la fainéantise précitée dans l’introduction de cette chronique. Pour notre plus grand bonheur !

Avec une incommensurable profondeur, de l’ampleur et un réel talent pour la narration conceptualisée, nous nous retrouvons tout au long de cet album concept profondément ancré dans un monde de grandeur, de mégalomanie, propres au rock progressif des années 70 et à la sensibilité inhérente aux esprits modernes de la pop. La palette est large, des chansons épiques, de la grandeur orchestrale ...
Ces éléments associés à une composition accrocheuse et à un talent dingue, formalisent des chansons que vous pourriez imaginer enthousiasmantes dans de grandes arènes ou plus intimistes parce qu’installé moelleusement dans votre canapé, à vous de voir.

Éblouissant, éthéré et pur !
Ouf mon monde va mieux ... et m’inspire.
Du coup, même si plus personne ne lit la moindre ligne regroupant plus de 10 mots, cette chronique sera longue ou ne sera pas.
Question de ténacité ...
Du deuxième coup, pour cette nouvelle version de "Aux Portes Du Metal", je ne m’arrêterai pas à cette chronique.
Rapport à la fainéantise des hominidés.

On le dit, soit, mais on ne le répétera jamais suffisamment.

Tracklist de The Fall Of The Shires :

01. The Fall (Part 1)
02. Tormented
03. Public Safety Broadcast
04. This Is Not a Test
05. Storm Warning
06. Vertigo
07. Forests In The Fallout
08. The Fall (Part 2)

 

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