Artiste/Groupe:

Nostromo

CD:

Argue / Eyesore / Ecce Lex réédition

Date de sortie:

Janvier 2017

Label:

Noise addict - Season Of Mist

Style:

Grind / Thrashcore

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

17/20

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Nostromo est de retour les amis, pour le plus grand plaisir de nos cages à miel qui s’en retrouvent du coup bien plus propres ! 
Pour ceux qui n’aurait pas eu l’occasion de les rencontrer ou de pouvoir s’approprier leurs premières productions, réjouissez-vous : les trois productions les plus emblématiques du groupe que sont Argue, L’EP Eyesore et Ecce lex viennent d’être remasterisées et rééditées. C’est le Père Noël après l’heure !

Si vous ne connaissez pas ce groupe; une petite présentation s’impose. Nos amis Suisses avaient lentement réussi à se faire une place amplement mérité au soleil du grindcore. Au cours des multiples tournées enchaînées par le groupe, nos quatre lascars n’ont certainement pas rempli leurs poches, ni les banques des compatriotes, et ont malheureusement fondu les plombs après un dernier concert cauchemar, suite au vol de leur matos. Et malgré une escape acoustique, le groupe avait décidé de se séparer en 2005. Mais les voilà de retour pour remettre les montres (suisses) à l’heure.


Mais avant, je l’espère, une petite livraison en 2017, un petit coup d’oreille à ces trois excellents albums pour se souvenir à quel point ce groupe est hors du commun.

1998, Argue sort presque dans l’anonymat puisque personne ne les attendait ! Mais cette première offrande est une première fessée au pays des merveilles. Le style est un crossover entre le Hardcore, le Grind et, à l’écoute, de quelques rythmiques du Mathcore. Au-delà d’un simple mélange de styles, avec cet album, Nostromo impose son style. La preuve avec ce que je considère comme le titre phare de cette galette : Selfish Blues.


Jaja pose sa voix si particulière qui oscille entre hargne, rage et folie psychotique. Quant aux musiciens, Maik est un batteur tentaculaire qui maltraite son engin (sa batterie, bien évidemment !) comme peu de batteur sur cette Terre puisqu’il possède huit bras, quatre jambes et une baguette collée sur le crâne ! Enfin, je crois… En tout cas Nostromo ne sonne pas comme les autres et semble être le groupe le plus novateur depuis Napalm Death

En 2000, Nostromo remet le couvert pour un EP dopé aux amphétamines. La recette est identique, ça joue toujours très vite, d’une qualité technique proche de l’excellence. Jéjé et Jad, respectivement guitariste et bassiste font étalage de leur savoir-faire qui atteint une précision chirurgicale de chaque instant. Epitomize ou encore Collapse nous colle véritablement au siège le tout en vingt-et-une minutes d’une intensité incroyable. Et puis cerise sur le gâteau, une double reprise de Twist The Knife (Slowly) de Napalm Death extrait de Fear, Despair, and Emptiness. Pourquoi double ? Une première avec instrument qui s’éloigne de l’originale, ce qui a déjà un certains intérêt. Puis une seconde en ghost track entièrement réalisé à la bouche ! Pas a capella, puisque la batterie est présente, mais à la bouche, vous savez comme on peut fredonner un air qui nous trotte dans la tête. Il y a des fois où on ne sait comment passer le temps en studio en attendant son batteur…


En 2002, le chef d’œuvre du groupe, Ecce Lex, fait son apparition. Cet album fut enregistré en Suède avec le regretté Mieszko Talarczyk du groupe Nasum, qui avait envie de sublimer le travail de nos gaillards. Rude Awakening tranche dans le vif d’entrée de jeu, un long larsen qui nous accompagne vers un rythme syncopé d’une efficacité absolue. Le son est totalement adapté à leur style, net et précis. On peut penser à Fear Factory, pour sa froideur et sa précision. La recette est identique mais leur musique évolue avec des passages acoustiques comme sur le titre End’seve ou encore l’introduction de Sunset Motel qui prouvent que les Suisses ont aussi un sens de la mélodie bien développé. L’acoustique qui suivra enfoncera le clou. L’album est d’une violence maitrisé qui donne simplement envie de se le passer en boucle. Et toujours en guise de clin d’œil au maitre du Grind, un Ecce Lex de quelques secondes qui rappelle évidement You Suffer.


Il est évident que pour tous ceux qui ont eu l’occasion de mettre une oreille sur Nostromo savent que je viens d’enfoncer des portes ouvertes. Mais Kevin, si tu n’as jamais mis une oreille sur cette merveille de précision suisse, cours chez ton marchand de disque préféré Kevin, cours !

Argue : (1998)

01. Delight
02. Jagged
03. Lost Inside
04. Relent
05. Selfish Blues
06. Next Step
07. The Third
08. Innate
09. Xenomorphic

Eyesore : (2000)

01. Epitomize
02. Avoid the truth
03. Collapse
04. Twist the knife
05. Lost inside

Ecce Lex: (2002)

01. Rude awakening
02. What is up in your cryotube
03. Stillborn prophet
04. End's Eve
05. Lab of their will
06. Sunset motel
07. Pull the pin
08. Seeking an exit
09. Ecce lex
10. Feed the living
11. Turned black
12. Unwillingly and slow