C H R O N I Q U E
Napalm death a-t-il encore des choses a dire en cette année 2009,
bientôt 30 ans après ses débuts dans la banlieue de Birmingham ?
Et oui, déjà 30 ans que la mort au napalm atomise les neurones des
quidams en mal de gros son ! Les plus vieux ont encore en mémoire
le son peu rassurant du ravageur Scum, premier album parût il y a tout
juste 22 ans, les plus jeunes tremblent encore du génocide de masse
perpétré lors du fabuleux Smear Campaign de 2006. Parce que oui,
malgré sa longue carrière, la bande a Barney a toujours réussit a traverser
les modes, les périodes fastes ou moins glorieuses du métal, réussissant
a se renouveler avec une réussite a faire se pendre un Judas Priest, délaissant
le crust grind des débuts pour évoluer vers un death indus au milieu des 90's
pour arriver à un équilibre quasi parfait entre death et grind sur les derniers
opus. 2009 ? Une année de plus qui sera traversée comme les autres par
le groupe : en assumant toujours son statut de leader. La nouvelle offrande
des barbares anglais se nomme Time Waits For No Slaves, et non content
de proposer une nouvelle évolution de son style, le groupe se permet aussi de
nous assiéger les oreilles avec rien de moins qu'un des meilleurs albums de l'année.
La durée des morceaux, assez homogène reste fidèle au travail de composition
qui est effectué pour une qualité toujours élevée au cran supérieur depuis bientôt
10 ans, l'album dans son concept se pose dans la continuité de ce que nous sert le
groupe habituellement. Première évolution : le son. La production trouvée ici
permet de conférer une puissance de frappe dévastatrice aux chansons, équilibre
qui sera jalousé de beaucoup tant il met en relief l'ensemble du groupe et non plus
les atmosphères ou le chant de mammouth grillé comme cela avait pu être le cas
notamment sur Smear Campaign. Ici, tout est question d'équilibre, la ligne de front
est compacte, claire et toujours aussi furieuse. Une preuve ? Au hasard le rythme
sans équivoque de Downbeat Clique, que beaucoup de groupe ne pourront atteindre
passé 20 ans. Le rouleau compresseur sonne la charge dès Strongarm, riffs taille
XXL et groove qui fleure bon le pachyderme à l'appui. Barney est toujours...fidèle
a lui même, alternant voix grave qui fout les boules et cris sur aigües toujours aussi
revigorant. Mais comment fait-il pour hurler encore comme ça ? C'est un art, un vrai
et peu de chanteurs actuels peuvent prétendre à grinder mieux que ça. Le festival
se déroule sous nos yeux, pas un morceau moins bon, que du très haut niveau, (riff ?
Diktat !), des ambiances travaillées et savamment étudiées pour coller parfaitement
à la colère du groupe (Procrastination on the empty vessel, exceptionnel), et donc
bien entendu les prises de risque. A chaque fois (a part Smear Campaign), elle ne sont
pas nombreuses et ce Time ne déroge pas à la règle : la plus visible est sur le morceau
titre, avec refrain soutenu par un chant, un vrai, sur une rythmique presque tribale,
qui pourrait presque rappeler parfois un groupe brésilien autrefois messie du Trash (et
qui commence par un S...vous voulez un dessin ?), en se permettant de ralentir sensiblement
le rythme, pour au final nous briser en deux et presque foutre les pétoches. Car oui,
si 2006 fut placé sous le signe de la colère et de la furie, 2009 peut-être assimilé à l'année
du noir dans le plan astral de Napalm Death. La teinte globale se veut beaucoup plus
sombre, parfois mêlée de sentiments amers et dégoutés, pour au final un rendu parfois
proche du black métal sous amphéts (bordel, Work To Rule, ou comment faire
passer Behemoth and Co. pour les Blues Brothers...). Oui, plus que jamais, Napalm a
encore bien des choses à dire. Oui, 2009 ne sera pas l'année de la chute de la bande
de sauvages anglais, au contraire, le groupe pourrait bien enfin voir sa place de leader
assumé reconnue par toute la clique extrême qui manque quand même souvent de
reconnaissance envers ce père fondateur, ce groupe culte qu'est Napalm Death.
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