Myrath

Artiste/Groupe

Myrath

CD

Desert Call

Date de sortie

Janvier 2010

Style

Métal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

18/20

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E

Myrath est un groupe de metal progressif Tunisien. Surprenant me direz vous ? Peut être mais c'est un groupe à prendre très au sérieux. Desert Call est leur second album qui fait suite à Hope sorti en 2007 et que je dois avouer, j'ai totalement zappé. Heureusement pour les largués comme moi, on peut le trouver à l'écoute. A la première écoute, je dois dire que je suis bluffé. Je ressens les mêmes sensations qu'à la première écoute du Archangel in Black de Adagio. Etonnant ? Et bien pas tant que ça car figurez vous que le producteur et ingénieur du son de Myrath sur ces 2 albums n'est autre que Kevin Codfert le clavier d'Adagio. Pour la petite histoire, ils se sont rencontrés en 2006 lors d'un festival de musique regroupant Myrath, Adagio et Robert Plant. Le tout dans un amphithéâtre Romain de Carthage et devant 7000 personnes (whaou!). Bref cette collaboration explique pas mal de chose. Le son génial de cet album pour commencer. Le son ENORME de la guitare aussi certainement, l'ombre de Stephan Forté plane (il y fait même un solo sur un des morceaux). L'album compte 10 morceaux très puissants, mélangeant des influences telles que Symphony X, Adagio, Dream Theater avec des sonorités orientales très agréables (pourtant je suis pas un grand fan de musique orientale). Les musiciens sont talentueux, on trouve Zaher Zorguatti au chant, Malek ben Arbia à la guitare, Elyes Bouchoucha aux claviers, Anis Jouini à la basse et Seif Ouhibi à la batterie. Les compositions sont originales, très agréables et superbement produites.

On commence ce voyage dans le désert avec Forever And a Day et son intro orientale couverte par le son de guitare de malade de Malek. Ce son fait franchement penser à Adagio. Bref, le mélange des styles est savamment orchestré. On retrouve des instruments orientaux déjà entendus dans des albums de Robert Plant : violon, derbouka (sorte de djembé en terre cuite), dof (tambour), mezoued (sorte de cornemuse). Le chant de Zaher alterne le style franchement metal avec le style oriental, et ça rend très bien. Il pourrait même être mis un poil plus en avant dans le mix final. On trouve de bons breaks et pas mal de chœurs. C'est un morceaux à la fois riche et exotique à nos oreilles de metalleux européens.

On continue dans la même veine avec les violons de Tempests of Sorrows et la grosse, que dis-je l'énorme gratte qui défonce tout. Le refrain fait un peu penser à du Dream Theater.

Déboule ensuite Desert Call, au son toujours impressionnant. Le refrain est très accrocheur, j'aurais encore aimé un peu plus de jus dans le chant. Petit break de basse qui claque et joli battle claviers/guitare sur fond de percus orientales. Très bon morceau.

On attaque ensuite l'excellent Madness et son intro de chœurs masculins, violons, percus, toujours bien cadrés par une guitare énormissime. ca défonce ! Le refrain est encore très bon, les chœurs de l'intro y reviennent à la charge. Vraiment un gros travail de ce coté là. Le petit break de flute du désert est une pure merveille qui fait penser à l'ambiance d saharienne du dernier album de Gazpacho Tick Tock.

Le morceau suivant est Silent Cries et son intro de riffs de guitare trafiqués, sur fond, comme toujours, de percus. Le metal prog reprend le dessus pour finalement un morceau plus calme où la basse se fait clairement entendre. Le chant oscille entre Khaled et James La Brie (si si, je déconne pas). Sur quelques break on pourrait se croire sur un album de Dream Theater. Un très bon morceau de 10mn qui illustre ce dont est capable Myrath musicalement : de la douceur et de la puissance, illustration dans les 2 dernières minutes du morceau.

On continue dans la douceur avec Memories et son intro piano/voix/flute et violon. La basse y est impressionnante, contrastant avec les aigus de la voix. Superbe solo de guitare tout en shred et en finesse.

La puissance reprend le dessus avec le plus syncopé Ironic Destiny, qui sent bon le Symphony X, avec les sonorités orientales en plus. Du meilleur effet tout ça mes amis. Bon travail du coté des fûts et des claviers.

On approche de la fin mais toujours avec beaucoup d'intérêt, pour ce morceau assez symphonique No Turning Back, plus classique, presque nordique dans le style (un comble pour un groupe Tunisien). Seuls les percus en fond nous rappelle un peu que le combo n'est pas suédois. Refrain qui accroche, nappes de claviers, excellente basse, chœurs et joli solo de guitare agrémentent ce morceau de très bon niveau.

On termine ce voyage initiatique en plein désert Tunisien avec un dernier Empty World bien speedé. La synthèse de tout ce que j'ai déjà dit. Grosse guitare, bonne voix, bon refrain, section rythmique haut de gamme et petites touches orientales. Il y avait bien un dernier morceau, Shockwave, mais mon CD de démo était endommagé et je n'ai pas pu l'écouter. C'est ballot mais pas très grave au vu de tout le reste.

Ben mes aïeux quelle démonstration ! J'espère croiser ces gars là sur scène de ce coté-ci de la mer Méditerranée car franchement, ils m'ont foutu la banane en ces premiers jours humides et froids de 2010.

Première chronique de 2010 et premier coup de foudre pour Myrath !

PS: Le manager de Myrath, Ahmed Ben Arbia, m'a contacté et précisé que le guest solo de Stephan Forté est sur le morceau Ironic Destiny sur le deuxième solo à 4:48 pour être très précis. On le remercie.