Pour se faire accepter dans l’univers metal il existe plusieurs filons, l’un d’eux est d’avoir dans ses rangs un membre reconnu de notre univers musical de prédilection. Là pour le coup, Moon Shot frappe fort et dans le mille en présentant comme bassiste Henkka Seppälä, connu sous le pseudonyme Henkka T. Blacksmith, l’énormissime bassiste de feu Chidren of Bodom, et pour se faire un nom dans l’univers metal ça classe un groupe d’avoir un tel membre dans ses rangs. J’arrêterai ce raccourci quelque peu réducteur pour Moon Shot qui mérite bien meilleure presse, et préfère prévenir les lecteurs de ce webzine espérant retrouver le son Children Of Bodom qu’on va partir à mille lieues musicales de ces derniers pour s’arrêter à la frontière entre le metal et le rock, car oui ! Moon Shot est beaucoup plus un groupe de rock que de hard rock dont le son s’inspire surtout de Linkin Park, voire des groupes plus softs tel Muse par exemple, mais je reviendrais dans un instant sur la proposition musicale du groupe. En complément de Henkaa Seppälä, le line up du groupe se compose de Ville Malja au chant, JussiYlikoski à la guitare et Mikko Hakila à la batterie, et ils nous présentent leur second album après un premier LP Confession. Pour être complètement honnête je n’en avais jamais entendu parlé, ni écouté. Donc comme le groupe se situe dans un registre metal à la frontière du rock, on ne va pas aller par quatre chemins c’est soit on adore, soit on passe son chemin, et comme je fais partie de la première catégorie, autant vous dire que dès la première écoute c’est la mandale bien placée tant tout fonctionne à merveille avec onze titres que je ne qualifierais pas d’anthologie….enfin si n’ayons pas peur des mots après tout ! On ne va pas jouer petit bras et tourner autour du pot pendant des plombes. Moon Shot frappe un très gros coup avec The Power, et c’est peu de le dire. Si la basse d’Henkka est assez présente sur The Power avec une intro bien sentie, elle reste globalement fondue dans le reste du son de Moon Shot. Et pourtant pour rester sur The Power, mais pas que, on trouve des parties electro qui s’entrecroisent avec des riffs bien rock, et comme sur la plupart des titres le chant offre à chaque fois un refrain et une mélodie qui vous collent au cerveau pour la journée.
A titre d’exemple, le single du groupe, Yes ! se situe parfaitement dans cette analyse, Moon Shot balance une mélodie et un refrain basé sur un seul mot (Yes) dont il sera difficile de se défaire, mais vu la qualité de la proposition c’est plutôt sympa.
Et pourtant le groupe ne se contente pas de reproduire la même chose tout au long de cette galette et va puiser ça et là dans des influences assez diverses en allant de Bon Jovi et Muse sur Arms Around Me, voire Linkin Park sur Shadow Boxer où le chant de Ville fait penser à Chester Bennington quand il part dans les aigus. Et que dire de Ride Faster qui enchaine un mélange de riffs de guitares entrainants, de changements de rythmes pour donner un côté incisif au morceau, whoua !
Les onze titres de The Power passent à une vitesse folle et on en redemande encore et encore tellement c’est jouissif et rafraichissant. Tout est superbement exécuté, bien choisi, en un mot une tuerie ! Et savoir qu’Henkka se retrouve au centre de ce combo prouve bien qu’on peut réussir dans des univers différents, et surtout proposer des trucs complètements dingues qui j’espère en ravira beaucoup, car passer à côté de cet opus serait tout simplement une erreur (pour ne pas dire une faute !) pour ce qui sera à mes yeux surement l’un des gros coups de cœur de l’année, même si nous n’en sommes qu’au premier tiers. Le type de disque dans lequel on se réfugie pour passer à coup sûr un excellent moment de musique.
Tracklisting de The Power :
01. Life Is A Killer 02. Blackened Spiral 03. The Power 04. Arms Around Me4 05. Shadow Boxer 06. Yes ! 07. Ride Faster 08. Stars Are Holes 09. Supercharged Love 10. Deep Hood 11. 1800 Nights